Stephen Delcourt : « C'est quelqu'un d'entier »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo
Quatre ans après, la FDJ-Suez retrouve le titre de Championne de France. C'est au terme d'une course parfaitement gérée de A à Z que Marie Le Net s'est offert le maillot bleu-blanc-rouge, devant sa coéquipière Léa Curinier. Pour le plus grand plaisir du manager de la WorldTeam, Stephen Delcourt, qui a exprimé sa satisfaction au micro de DirectVelo.
DirectVelo : Que représente ce titre pour l'équipe FDJ-Suez ?
Stephen Delcourt : C'est toujours important et particulier pour une équipe française d'être Championne de France. Ces dernières années, on est rentrés frustrés parce qu'on courait bien mais la victoire ne nous souriait pas. On a fait 2, 3, 4 l'année dernière. La gagne cette année, c’est parfait. Je suis juste satisfait et content. On met tous les moyens, mais on ne gagne pas assez souvent à mon goût. Nos sponsors nous soutiennent toujours, l’équipe est devenue très internationale mais il y a toujours des leaders et coéquipières françaises. On a aussi la numéro 1 mondiale (Demi Vollering, NDLR) dans notre effectif, ce qui fait que les Françaises se mettent souvent au service de la meilleure. Que ce soit Léa (Curinier) ou Marie, ce sont deux coéquipières de luxe toute l'année. Je sais que Marie fera un bon étendard de notre drapeau et elle va bien porter le maillot de Championne de France.
Il y a des victoires qui sont parfois des déclics, on sent son émotion. Elle n'a pas toujours été récompensée…
Elle s'est sacrifiée sur toutes les courses depuis des années. C'est quelqu'un d'entier. Sur le premier Tour de France, elle avait quand même essayé de gagner une étape avec un panache extraordinaire. Elle ne s'était fait reprendre que dans le dernier kilomètre. Ce jour-là, certaines adversaires n'avaient pas été tendres avec elle. Elle a le sourire, elle ose dire ce qu'elle pense et elle est parfois critiquée pour ça mais on l'a toujours défendue. Marie, c'est quelqu'un de très bien, à l'image de ses coéquipières, aujourd'hui, qui ont su lui rendre la pareille, parce qu'on savait que Léa (Curinier) pouvait aussi gagner dans le dernier tour. C'est émouvant aussi pour Juliette qui passe le maillot à Marie, c'est très très beau pour elles, qui partageaient la même chambre.
« DANS UNE BELLE FAMILLE, C'EST UN PEU PLUS FACILE »
Quel lien entretiens-tu avec Marie ?
C'est un lien fort car elle est arrivée dès 2019 chez nous à la sortie des rangs Juniors. On a écrit une histoire et il y a toujours eu de très bons échanges. Sa vie privée n'a pas toujours été facile mais elle s'est construite et je vois le rôle de sa maman au quotidien qui a toujours été très présente. La vie n’a pas tout offert à Marie, elle s'est toujours battue. Aujourd'hui, elle a montré que quand on se bat et qu'on est dans une belle famille comme FDJ-Suez, c'est un peu plus facile.
Comment expliques-tu sa moins bonne performance lors du chrono de jeudi ?
Ça reste un chrono, elle a voulu jouer et elle est montée très fort. Elle est allée trop loin dans l’effort et elle a craqué sur la fin. On a envie de travailler plus dur avec Marie sur le contre-la-montre. C'est le deal qu'on s'est donné pour l’avenir, il y a un mois. Mais aujourd'hui, le plus important est qu’elle est Championne de France. Elle va porter le maillot bleu-blanc-rouge pendant un an et il n'y a rien de plus beau dans une carrière.
« C'EST VRAIMENT UN PROBLÈME DE RICHE »
Sera-t-elle présente sur le Tour de France ?
On a un effectif hors normes. Pour le Tour, on mettra les sept meilleures au vu de la forme du moment. Il y a le Giro qui va partir dans une semaine et après, il y aura le Tour de France. C'est malheureux à dire, mais j'ai douze filles qui ont le niveau pour faire le Tour de France. Marie Le Net, Vittoria Guazzini et Amber Kraak sont au même niveau, donc on va prendre le temps de réfléchir avec les directeurs sportifs. C'est vraiment un problème de riche de se poser ces questions. Dans tous les cas, on compte sur Marie dans les années à venir.
As-tu été surpris par le comportement de l'équipe ?
Non, elles ne m'ont pas surpris. Je suis souvent surpris dans le mauvais sens au France parce qu’elles n'arrivent pas à appliquer ce qu'on fait toute l'année. Aujourd'hui, elles ont tellement bien travaillé toute l'année, qu'elles ont réappliqué ce qu'on savait faire. Le briefing a été très fluide hier (vendredi), je n'ai pas vu de tension. J'ai vu des filles vraiment appliquées avec l'envie de gagner pour FDJ-Suez et pas pour elles-mêmes. Elles nous l'ont fait voir aujourd'hui et dans la voiture, on était très sereins.
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