Aude Biannic : « Tout est revenu assez vite »

Crédit photo Movistar Team
Absente des pelotons depuis le 6 avril 2024 et Paris-Roubaix Femmes avec Zwift, Aude Biannic (voir sa fiche DirectVelo) avait mis sa carrière entre parenthèses pour mettre au monde le petit Noah. Plus d’un an plus tard, la Bretonne a signé son retour ce mercredi sur la Navarra Elite Classic, remportée par sa coéquipière chez Movistar, l’Anglaise Cat Ferguson (voir classement). Maternité, reprise, ambitions : elle s’est confiée à DirectVelo sur cette transition singulière et sa rentrée tant attendue.
DirectVelo : Après 403 jours sans un numéro dans le dos, comment as-tu vécu cette reprise ?
Aude Biannic : Plutôt bien, même mieux que ce que j’espérais. J’avais pas mal de doutes après plus d’un an loin des pelotons, mais je me suis rassurée, autant sur la forme que sur les automatismes, le placement… Tout est revenu assez vite. Par chance, nous n’étions pas un énorme groupe aujourd’hui, une petite centaine, donc c’était plus fluide. Les automatismes sont vite revenus. Comme on dit, le vélo, ça ne s’oublie pas.
Quel rôle avais-tu dans l’équipe ?
Au départ, je devais juste couvrir les 50 premiers kilomètres et aider au placement avant les bosses. L’équipe ne savait pas trop où j’en étais. Finalement, au fil de la course, j’ai pu en faire plus et me retrouver dans le lead-out final. Terminer dans le Top 20 et voir la victoire de Cat Ferguson, une coéquipière, à la maison pour Movistar, c’est un super retour.
Comment as-tu vécu cette dernière année entre la grossesse, l’entraînement, et l’équipe ?
Ça a été une année d’adaptation. J’ai dû revoir mes entraînements souvent, écouter mon corps car je n’avais pas forcément la récupération nécessaire pour pouvoir enchaîner. Heureusement, avec l’expérience, je me connais bien et j’ai pu ajuster au jour le jour. Ce n’est pas quelque chose que j’aurais pu faire plus jeune.
« JE SUIS À 95% DE MES CAPACITÉS »
La reprise de l'entraînement s'est faite facilement ?
J’ai arrêté un mois, donc j’ai forcément perdu un peu, mais pas tant que ça. Les sensations sont revenues assez vite. L’intensité et les longues sorties ont été plus dures, mais je pense que c’était un peu un "dopage" naturel après la grossesse, ça m'a aidé à revenir plus vite. Je suis vraiment contente du niveau que j'ai retrouvé.
Tu penses avoir retrouvé ton niveau d’avant ?
Je ne m’étais pas sentie aussi bien sur une course d’un jour depuis longtemps. Je dirais que je suis à 95 % de mes capacités, il me manque encore des entraînements intenses pour arriver au top. Aujourd’hui, sur une course d’une journée ça passe, mais je pense que la récupération n’est pas encore optimale si je dois enchaîner les épreuves.
Tu trouvais le temps long à l’entraînement, tu avais hâte de remettre un dossard…
Je voulais revenir au bon moment, quand je serais prête mentalement et physiquement. À l’entraînement, je me sentais de mieux en mieux tous les jours. Je savais que je pouvais revenir sans être ridicule. J'avais besoin de compétition pour voir où je me situais vraiment. En mars, lorsque l’équipe m’a proposé de reprendre en Belgique, ce n’était pas encore le bon moment pour moi.
« JE DOIS ENCORE PROUVER »
Tu as bien été accueillie pour ton retour à la compétition ?
Les plus anciennes comme Cécilie Uttrup Ludwig ou Ane Santesteban, qui savent qui je suis, sont venues me voir. Ce sont des filles que je connais très bien. Ça fait toujours plaisir de voir plusieurs filles me souhaiter un bon retour dans le peloton.
Avec cette reprise tardive dans la saison, quels vont être tes principaux objectifs ?
Le premier, c’est le Championnat de France fin juin. Ensuite, je vais essayer de gagner ma place pour le Tour de France. Rien n’est encore acquis, l’équipe attendait de voir où j’en étais. Je dois encore prouver. J’ai envie d’être sur la Grande Boucle, en prime avec une étape qui passe à la maison entre Brest et Quimper. Mais si j’y suis, c'est surtout pour être performante.
Quel va être ton programme pour essayer de faire ta place ?
Je cours en Espagne à Durango mardi prochain, puis le Tour de Burgos. En juin, ce sera le Tour de Grande-Bretagne, juste avant le Championnat de France. L’objectif sera d’arriver en forme pour le Championnat et le Tour en cas de sélection.
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