Kenny Elissonde : « Il était juste plus fort que moi »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

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D’un geste de la main, Kenny Elissonde a pris le temps de saluer le nombreux public présent à Lélex à l’occasion de la troisième et dernière étape du Tour de l’Ain. Arrivé à la 2e place, à plus de deux minutes du vainqueur Michael Storer, le grimpeur de la Lidl-Trek n'avait pas de regret à l’arrivée après avoir obtenu sur l’épreuve ses meilleurs résultats de la saison. Le Francilien de 32 ans, également 2e du général (voir classements), est revenu sur sa journée pour DirectVelo.

DirectVelo : Tu semblais satisfait en passant la ligne…
Kenny Elissonde : Oui satisfait car j’ai tout donné. On ne peut pas avoir de regrets. Dans le vélo, quand on a tout donné, qu’on fasse 1er, 2e ou 15e on ne peut qu’être content. Aujourd’hui, c’était le cas. Il (Michael Storer) était juste plus fort que moi. La loi du sport a été respectée. J’avais un peu mal après la chute de la veille mais avec l’adrénaline, ça allait mieux.

Michael Storer a gagné avec plus de deux minutes d’avance. Es-tu surpris par cet écart ?
Ce qui m'a surpris, c’est de voir l’équipe EF du leader (Jefferson Cepeda) rouler fort toute la journée. Ils ont imposé un gros tempo, j’avais l’impression qu’ils voulaient que la course soit vraiment usante pour que leur leader fasse justement la différence dans Menthières, et que ce ne soit pas une course tactique dans le final. Mais ça a été le premier des favoris à être en difficulté. Quand on s’est retrouvé à deux avec (Michael) Storer, j’ai tout de suite compris qu’il était un petit cran au-dessus.

Et il t’a distancé…
À deux kilomètres du sommet de Menthières, je voulais lui demander de ralentir car je sentais que je commençais à exploser. On aurait pu collaborer et je lui aurais laissé la victoire car il était plus fort mais je n’ai pas eu le temps de monter à son pédalier… Il m’a lâché. Je suis resté à mon rythme pour ne pas exploser. Ensuite, mon directeur sportif m’a dit d’attendre le groupe de derrière mais vu où j’en étais je me suis dit que j’allais tenter le tout pour le tout. La dernière fois que j’ai fait Lélex, c’était en 2013. Dans ma tête c’était vraiment moins dur que ça... Aujourd’hui, c’était interminable. J’étais content en passant la ligne de me rendre compte que c’était fini (sourires).

« JE N’AI PAS SENTI CE VENT DE DOS »

Tu n'as pas pensé à attendre le groupe derrière ?
Je connaissais les écarts. Je savais qu’en bas de la descente, j’avais 30 secondes d’avance sur le groupe de poursuivants. Ensuite, c’est monté à 40-45 secondes. Je me suis dit que derrière il y avait sans doute des à-coups, que c’était tactique dans leur groupe… J’ai préféré me mettre au maximum du rythme que je pouvais tenir sans exploser. À la fin, c’était long mais je savais qu’il y avait quelques parties de replat. Le DS m’avait dit qu’il y avait vent de dos mais pour être honnête, je n’ai pas senti ce vent de dos, bien au contraire (sourires).

Elle fait du bien cette 2e place ?
Oui. Je suis tombé au Tour de Catalogne, je me suis fait mal au poignet, ça m’a empêché d’être bien pendant trois mois. J’ai repris au Tour de Romandie où j’ai eu le Covid. Pour le Tour de France, c’était donc limite et là c’est la reprise après un bloc d'entraînement. Hier (mardi), j’ai fini 3e mais avec encore une petite chute. Je me suis dit : « mince, la malchance me poursuit ». Mais c’est de ma faute. J’ai voulu revenir sur le duo de tête, je suis allé trop vite et je suis parti à la faute. Avec mes résultats sur ce Tour de l’Ain, je ne peux qu’être content.

Quelle est la suite pour toi ?
Mon but est de faire la Vuelta maintenant. Je vais récupérer un peu après ce bon bloc d'entraînement qui est validé avec ce Tour de l’Ain. On va voir avec l’équipe pour la suite. Ce n’est pas encore clair.

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