Amy Pieters : « J’avais peur qu’elles attaquent »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

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Pouvait-il en être autrement ? Régulièrement dominatrices ces dernières années lors des grands Championnats, les Néerlandaises étaient plus que jamais attendues, ce samedi, sur le circuit d’Alkmaar. Pour ce Championnat d’Europe à domicile, les « Oranges » n’ont pas manqué l’occasion de décrocher un titre supplémentaire cette semaine. Suite à une course parfaitement maîtrisée tactiquement,  c’est Amy Pieters qui a tiré les marrons du feu en réglant au sprint les deux athlètes qui l’accompagnaient depuis de nombreux kilomètres en échappée (voir classement). “Je suis super contente ! Tous les Championnats sont importants mais celui-ci, pratiquement à la maison, aux Pays-Bas, était encore plus particulier. C’est une superbe belle journée pour moi, je ne risque pas de l’oublier de si tôt”.

En tête avec l’Allemande Lisa Klein et l’Italienne Elena Cecchini durant toute la seconde partie de course, Amy Pieters semblait avoir carte blanche pour jouer sa propre carte durant de longues minutes. Et puis, soudain, à deux tours de l’arrivée, les Néerlandaises se sont mises à rouler à bloc en tête de peloton. Pour finalement favoriser une arrivée groupée ? “Pas du tout”, rétorque la lauréate. “Les filles ne voulaient pas rentrer. En fait, je voulais mettre la pression sur les autres filles de tête. J’avais peur qu’elles attaquent à tour de rôle mais mon but, c’était que l’on arrive au sprint à trois”. Le peloton s’est ainsi rapproché à 40” du trio de tête, alors qu’il comptait un moment plus de 2’00” de retard. De quoi effrayer Elena Cecchini et Lisa Klein, qui pouvaient voir ici tous leurs rêves de médaille s’envoler. “Cette situation permettait de mettre de la pression et cela a parfaitement fonctionné puisqu’elles ont continué de rouler avec moi jusqu’au bout de la course. C’était parfait pour moi”.

« J’AI DIT AUX MEMBRES DU STAFF QUE LES FILLES POUVAIENT ARRÊTER DE ROULER »

Alors que Marianne Vos roulait à bloc pour faire drastiquement tomber l’écarte, Amy Pieters n’a-t-elle jamais eu peur que les autres nations en profitent pour prendre le relais et bouchent le trou qu’il restait ensuite à combler ? “Au pire des cas, on avait encore deux grosses cartes au sprint avec Lorena (Wiebes) et Kirsten (Wild)”, répond-elle clairement pour DirectVelo celle qui s’était récemment rassurée en prenant la 2e place du BeNe Ladies Tour. “Ce n’était pas un problème pour moi si on se faisait reprendre, j’avais confiance aux filles. Mais Elena (Cecchini) et Lisa (Klein) ont continué de rouler. Le fait d’être trois a sûrement aidé car nous étions toutes sûres d’avoir au moins une médaille. Avec les autres néerlandaises, on a pris la bonne décision”.

Ainsi, à quelques kilomètres de l’arrivée, la décision finale de laisser Amy Pieters jouer le titre est prise dans le clan batave. “J’ai dit aux membres du staff, sur le bord de la route, que les filles pouvaient arrêter de rouler derrière, car je me sentais vraiment bien”. Dans un peloton aminci, ses coéquipières s’exécutent. Le peloton ne reviendra jamais. Restait encore le plus dur malgré tout : conclure le travail dans le dernier kilomètre. “Bien sûr, il y a une grosse excitation et une énorme tension car tu ne sais jamais ce qui peut arriver, mais j’étais quand même confiante. Je me sentais vraiment bien, j’avais de superbes jambes. Je me voyais gagner ce sprint. Je n’avais pas le droit de me louper, et j’ai réussi à conclure le travail”

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