Lilian Calmejane : « Être un jour Champion de France de cyclo-cross »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Dimanche, Lilian Calmejane est devenu le premier Champion d’Occitanie de cyclo-cross. Sur le circuit de Rodez, l’Albigeois tenait à inscrire ce titre "symbolique" à son palmarès. S’il ne participera pas au Championnat de France de la discipline en 2018, le coureur du Team Direct Energie reste un passionné de cyclo-cross. DirectVelo a souhaité en savoir plus sur la préparation hivernale du vainqueur d’étape sur le Tour 2017.

DirectVelo : Premier Champion d’Occitanie. Qu’est-ce que ce titre représente pour le coureur professionnel que tu es ?
Lilian Calmejane : Chaque année, dans la mesure du possible, j'essaye de m'aligner sur le championnat régional de cyclo-cross. D’abord parce que c’est quasiment l'unique occasion de courir dans la région où je vis et où j'ai grandi. Ensuite car c’est aussi le seul moment où je peux courir avec des amis amateurs. Cette victoire est symbolique car j’inscris mon nom pour la première fois au palmarès du Championnat d’Occitanie, je pense que c’est un beau clin d’œil. Les sensations sont bien différentes que lors d'une victoire comme celle du Tour de France mais je demeure un compétiteur. Lever les bras reste toujours l'objectif et un plaisir. Je suis content de servir d’exemple pour certains de nos jeunes qui, je l'espère, suivront mon chemin.

« JE N'OUBLIE PAS LE CYCLO-CROSS »

Comment s’est déroulée ta course ?
C’est un circuit que je connaissais très bien pour y avoir couru à cinq reprises, notamment lors de la Coupe de France en 2011. Face à des hommes en forme et avec la boue, j’espérais juste ne pas connaître la chute ou l’ennui mécanique. Et cela s’est plutôt bien passé pour moi.
L’adversité était plutôt homogène avec des coureurs plus ou moins expérimentés comme Thibaut Vassal (UV Mazamet), 5e du mondial Masters, Laudélino Plas (Albi VS) et Thibaud Saint-Guilhem (Calvisson VTT), dans le Top 20 français chez les Espoirs ou encore Hugo Drechou (Calvisson VTT), spécialiste du VTT.

Avais-tu préparé cette épreuve en particulier ?
Je ne prépare pas vraiment les cyclo-cross. Je cherche juste à m'aider de cela pour garder le rythme. La forme vient souvent en enchaînant les longues sorties de travail sur la route et l'intensité du cyclo-cross. C’est un mix qui fonctionne, c’est ma petite recette personnelle. C’est une question d'équilibre, j’en ai besoin pour le moment.

Pourquoi cette discipline est-elle si importante pour toi ?
Je prends le cyclo-cross avec beaucoup plus de légèreté depuis que je suis professionnel, mais je n'oublie pas cette pratique pour autant car elle m’a beaucoup apporté et a permis de me révéler plus jeune au niveau national. Je fais quatre à cinq cross par hiver parce que mon goût pour la compétition est trop important et que je prends du plaisir dans les sous-bois. L'ambiance du cyclo-cross, la ferveur, tout cela me manque si je n’en fais pas. C’est une discipline spectaculaire et ludique qui me permet d'être également meilleur techniquement sur la route.

« SI PONTCHÂTEAU OU ALBI POSE CANDIDATURE... »

Vas-tu prolonger ta saison dans les labours ?
Cet hiver, je ne ferai pas le Championnat de France. Je serai à Calpe en stage. La priorité est ailleurs mais je n'exclus pas de revenir sur un France un jour en cyclo-cross. Si un circuit comme Pontchâteau ou celui de ma ville Albi pose candidature, alors je viendrai dans l'optique d'être Champion de France. Je marche à l'affectif, j'ai besoin de challenge et de défi.

Suis-tu les cyclo-cross internationaux ?
Je suis de moins en moins la discipline par manque de temps mais j'essaye de regarder les grosses épreuves. J’adore les duels entre Wout Van Aert et Mathieu Van der Poel, ils sont impressionnants...

Tu pratiques le cyclo-cross depuis tes plus jeunes années, en as-tu gardé des souvenirs en particulier ?
J’ai traversé la France plusieurs fois en camion avec le comité (Midi-Pyrénées, NDLR) pour les manches nationales, des souvenirs gravés à jamais. Le mécano mythique Jacques Puech doit encore se souvenir quand, à Besançon, nous étions à la recherche d'une patte de dérailleur jusqu'à 19 heures le samedi soir, la veille de la course. Sans ces personnes, les jeunes ne pourraient pas courir ces grosses épreuves qui font tant progresser !

Quel va être ton programme pour la suite ?
Le programme sur route sera principalement français en début de saison jusqu'à Paris-Nice. Viendront ensuite les Ardennaises et l'objectif majeur, le Tour 2018 avec ce départ en Vendée ! J’aurai à cœur aussi de finir fort la saison avec, j’espère, une sélection au Mondial à Innsbruck et le programme italien en intégralité.

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