Thibau Nys : « Je voulais juste être un cyclocrossman »

Crédit photo James Odvart - DirectVelo

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Thibau Nys va découvrir, à partir de samedi, le Tour de France, qui sera pour l’occasion son premier Grand Tour. Le Belge de 22 ans n’a pas eu une préparation idéale, avec quelques accrocs, mais il a mis les bouchées doubles pour être prêt et a hâte de découvrir la Grande Boucle. DirectVelo a assisté à la conférence de presse du médaillé de bronze du dernier Championnat du Monde de cyclo-cross à Liévin et 5e du dernier Liège-Bastogne-Liège.

DirectVelo : Comment te sens-tu deux jours avant le grand départ du Tour de France ?
Thibau Nys : Ça va. Je ressens de l’excitation. Je ne suis pas aussi confiant que j’espérais l’être à deux jours du Tour, mais on essaie de faire en sorte que ça fonctionne. Je sors d’une période assez difficile avec une grosse chute lors du stage en altitude en Sierra Nevada. Puis j’ai commencé à me sentir mieux. J’ai effectué une très bonne course à Gippingen, en terminant 2e avec un final difficile. Ensuite, je suis tombé malade au Tour de Belgique. Ce n’était pas l’idéal mentalement. Mais je pense que j’ai tout fait pour être prêt. J’ai travaillé dur la semaine dernière.

« J’ESSAIE DE M’Y PRÉPARER MENTALEMENT »

Qu’attends-tu de ta première expérience sur trois semaines ? As-tu reçu des conseils de coéquipiers plus expérimentés ?
On m’a dit d’attendre au pire (sourire). Tout le monde m’a dit que c’était différent des autres courses. Je sais que ce ne sera pas une promenade de santé. J’essaierai d’en profiter et d’apprendre. Je suis juste curieux de savoir comment mon corps va réagir après trois semaines de course non-stop. Il y a beaucoup d’incertitude et de flou. Je vais juste laisser les choses se faire et voir comment ça se passe.

Comment imagines-tu la première semaine ?
Je pense que ça va être une première semaine folle, mouvementée et nerveuse. Il y aura beaucoup d’opportunités pour plein de coureurs : sprinteurs, puncheurs, baroudeurs, spécialistes de classiques… Il n’y aura pas beaucoup de moments pour se détendre. Le stress dans le peloton sera si intense. J’essaie de m’y préparer mentalement, c’est très important. Il faudra se battre dans les 100 derniers kilomètres pour être bien placé. Il ne sera pas question de rester en queue de peloton comme j’ai pu le faire au Tour de Belgique.

Quelles étapes préfères-tu pendant cette première semaine ?
Les sixième et septième étapes devraient me convenir si la forme est là. Mais pour l’instant, il y a pas mal d’incertitudes. Je n’ai jamais été sur le Tour, je n’ai pas de point de comparaison. Je sais où j’en suis en ce moment, mais je ne sais pas comment ça se traduira sur le Tour. Mais en tout cas, plus la course est importante, plus j’arrive à me mettre dans une bulle. Je pourrais peut-être prendre plus de recul en deuxième et troisième semaines quand les profils me conviendront moins, mais ce ne sera jamais complètement le cas.

« TOUT EST ALLÉ TRÈS VITE »

Quel résultat te rendrait heureux pour ce premier Tour ?
Bien sûr, une victoire d’étape. Mais comme je l’ai dit, c’est difficile de dire aujourd’hui si c’est possible ou pas. Je devrai être à 110 %. Je garde le cap. Je veux obtenir quelques bons résultats et arriver à Paris. C’est aussi un grand objectif. Je pense que ce sera une grande étape dans mon développement physique en tant que coureur.

Quel rôle vas-tu avoir sur les étapes plates pour ton sprinteur Jonathan Milan ?
Je veux l’aider autant que possible dans l’approche du final, mais je ne vais pas faire partie du train. Il y a des coureurs très expérimentés et très forts pour ça. Il a aussi dit qu’il visait des étapes un peu plus escarpées, et je ne vois aucun problème à ce qu’on vise les mêmes. Je sais qu’il peut passer les bosses et il est plus rapide que moi. On se concertera, selon nos sensations du jour.

As-tu déjà vu le Tour de France en tant que spectateur sur le bord de la route ?
En 2016, je n’étais pas loin du Mont Ventoux où Chris Froome a couru à pied. On campait là-bas et on faisait du vélo, c’était des vacances. Je me souviens aussi que, plus jeune, je roulais avec un maillot vert parce que Tom Boonen le portait. Je n’ai jamais pensé que je serai un jour sur le Tour, c’était super impressionnant. Je voulais juste être un cyclocrossman. Ce n’était pas un objectif. Mais tout est allé très vite, et maintenant on y est.

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