Romain Grégoire : « Il n'y a que le maillot qui compte »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

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Romain Grégoire ne peut pas se réjouir d'une 2e place. Et le Championnat de France disputé aux Herbiers ce dimanche n'a pas fait exception pour le coureur de la Groupama-FDJ. Le visage assez fermé, Romain Grégoire s'est quand même volontiers prêté au jeu des questions/réponses avec les journalistes. Déçu, le récent maillot jaune du Tour de Suisse n'était pas satisfait d'avoir manqué le maillot tricolore après une journée de folie, sous la chaleur et les attaques infernales.

DirectVelo : Quelle saveur a cette médaille ?
Romain Grégoire : C'est sûr que ce n'est pas une belle médaille d'argent, on va dire, parce que c'est un Championnat. Au Championnat, il n'y a que la victoire qui compte, que le maillot. Donc aujourd'hui, j'ai tout simplement perdu, on a tout simplement perdu. J'avais vraiment à cœur de gagner pour moi et pour l'équipe parce que c'est la course de la Groupama FDJ. C'est comme ça que je la vois en tout cas, et aujourd'hui les 26 mecs au départ ont fait une super course, ils étaient à 100% autour de moi et je n'arrive pas à les remercier à la fin. Je suis donc particulièrement déçu pour eux.

« IL NE FALLAIT SURTOUT PAS SACRIFIER TOUT LE MONDE »

La stratégie était quand même la bonne ?
Oui, on a fait un bon coup de force à 80 km de l'arrivée, qui nous met en surnombre devant. Après le parcours n'était pas si sélectif que ça, donc certes on était en surnombre, mais c'était un peu compliqué d'en profiter, parce qu'on n'avait pas forcément d'endroit pour faire la différence. On avait tous les coureurs rapides sur le porte-bagages, donc on a fait comme on a pu. On a bien couru. Un sprint en comité réduit peut me convenir, mais je suis tout simplement tombé sur un Dorian Godon ultra fort et au-dessus dans le sprint. 

L'idée était de mettre le chantier ?
C'est ça, c'était de rendre la course difficile, profiter de notre nombre pour nous mettre dans une situation favorable. Je pense que ça a été fait, pas forcément prévu sur ce premier coup en début de course, mais bien prévu pour le coup de force dans la partie technique à 80 km de l'arrivée. Donc je pense que la tactique était bonne, il ne manque que la conclusion finalement. 

Qu'est-ce qui vous est passé par la tête quand vous vous êtes retrouvés à six tous ensemble ?
Forcément on discutait beaucoup, c'était bien mais il ne fallait surtout pas sacrifier tout le monde et qu'on se trouve après en infériorité avec les deux-trois coureurs protégés dans l'équipe, donc c'était un peu compliqué à gérer, en plus il n'y a pas l'oreillette. Le temps que l'information circule parmi les dix coureurs, ce n'était pas toujours évident. On a sûrement fait ce qu'il fallait, on a sacrifié des coureurs au bon moment, et on a essayé d'en protéger d'autres. 

« JE SAIS QU'ILS VONT ESSAYER DE TROUVER DES MOTS POUR ME RÉCONFORTER »

Qui a pris les décisions dans ce groupe ?
C'était une consultation forcément entre les coureurs protégés, Valentin (Madouas), moi, et les capitaines de route comme Clément (Russo) et Quentin (Pacher), et je pense que là-dessus on a plutôt bien communiqué, on a fait comme on a pu, mais ce n'était pas si mal.

As-tu souffert de la chaleur ?
J'ai moins souffert qu'à un Championnat comme Cassel par exemple, parce qu'on a déjà eu de fortes chaleurs en ce début du mois de juin, on a eu aussi la préparation un peu plus efficace, on met plus l'accent là-dessus sur l'entraînement. Donc ça s'est plutôt pas mal passé, d'autant qu'il y avait pas mal de zones de ravito. Sur une course en circuit comme ça, on peut choper des bidons assez rapidement, donc si on faisait l'effort de mettre la glace et de s'arroser fréquemment, c'était gérable.

En remontant la ligne, juste après la course, tu as dit quelque chose à Valentin Madouas. De quoi s'agissait-il ?
Je lui ai dit que j'étais désolé, tout simplement... Parce qu'ils ont bossé toute la journée à 100% autour de moi, et je n'arrive pas à les remercier. Forcément je sais qu'ils vont essayer de trouver des mots pour me réconforter, mais sur le coup ils sont déçus, et moi aussi. 

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