GP La Marseillaise : 171 km, ça change quoi ?

Crédit photo William CANNARELLA / DirectVelo

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Jamais, dans l’histoire de l'épreuve, les organisateurs du Grand Prix La Marseillaise n’avaient proposé un parcours aussi long. Ce dimanche, pour la première course hexagonale de l’année 2021, ce ne sont pas moins de 171 kilomètres que les coureurs de cette 42e édition auront à accomplir, soit 26 kilomètres de plus que lors de la version 2020. Le précédent record datait de 2016, avec un itinéraire de 152 kilomètres, alors que 151 kilomètres avaient également été accomplis par les coureurs de l’édition 2001, lorsque le « GPLM » se disputait entre la Seyne-sur-Mer et Gardanne. Mais alors, pourquoi cette soudaine augmentation, et pourquoi dans de telles proportions ? “Cela rapprochera le kilométrage de la longueur d’une semi-Classique ou d’une belle étape du Tour de France”, justifiait récemment Pierre Guille, l’organisateur de la première manche de la Coupe de France FDJ, lors de l’officialisation du nouveau parcours.

BENOÎT COSNEFROY PAS DU TOUT CONVAINCU

Ce rallongement ne devrait pas véritablement rendre le parcours beaucoup plus difficile. Le peloton traversera Fuveau à deux reprises et empruntera la fameuse montée de l’Espigoulier par son versant le plus long, mais qui est également le plus facile. Le final, lui, reste inchangé. Alors qu’en pensent les coureurs ? Vainqueur sortant, malheureusement absent cette saison à cause d’une douleur au genou, Benoît Cosnefroy se mouille : Sincèrement, sur un plan personnel, je pense qu’il n’y avait pas besoin de plus de kilomètres. Il y a un temps pour tout dans une saison cycliste”, tranche le Normand d’AG2R Citroën. Avant de développer. “Il y a une tendance à vouloir toujours rallonger la distance ou durcir les courses de début de saison, mais ce n’est pas nécessaire. On a besoin de temps pour se préparer, pour monter en puissance. Le GP La Marseillaise est assez intense de par son parcours dans le final. Il y a déjà ce qu’il faut pour faire la différence, n’en rajoutons pas. Je ne suis pas forcément emballé par ce rallongement de plus de 20 kilomètres, mais les coureurs s’adapteront, comme toujours”.

Le vainqueur de l’édition 2020 est suivi dans son raisonnement par le lauréat… de 2019, Anthony Turgis. “Je ne suis pas sûr que ça change quelque chose car la moyenne générale sera peut-être plus faible. Si on fait 25 bornes de plus mais que l’on roule moins vite, ça revient à peu près au même. Le scénario de la course ne changera pas forcément d’après moi, même si j’aime quand il y a des changements de parcours. D’ailleurs, j’ai déjà connu des changements sur le parcours du GP La Marseillaise et ça m’a réussi. Alors pourquoi pas de nouveau !”, s’amuse le puncheur de Total Direct Energie, 4e du dernier Tour des Flandres et bien décidé à faire des Classiques du printemps un objectif prioritaire cette année (lire ici). 

L’OBLIGATION DE BIEN GÉRER SES EFFORTS

Les régionaux sont sans doute ceux qui connaissent le mieux le Grand Prix La Marseillaise. Alors, quels meilleurs témoins pour se prononcer sur cette distance record ? Julien El Farès, le résident de Manosque (Alpes-de-Haute-Provence), s’apprête à disputer son douzième Grand Prix d’ouverture, lui qui a découvert la course en 2008 et qui y a terminé à la 4e place en 2017. L’approche reste la même, ça ne changera pas grand-chose à la physionomie de la course. La vraie différence se trouve plutôt sur la venue de certaines grosses équipes comme la Lotto-Soudal qui débarque avec de solides leaders. Ils pourraient cadenasser la course et dans ce cas-là, on se retrouverait potentiellement avec un sprint à vingt coureurs, pourquoi pas, imagine le désormais coureur d’EF Education-Nippo, qui fait notamment référence à la triplette composée de John Degenkolb, Philippe Gilbert et Tim Wellens chez Lotto-Soudal. La Route des Crêtes est sympa, elle pourrait faire la différence, mais ça dépendra du vent et de la stratégie des grosses équipes. S’il y a du vent de face dans le final, on aura certainement droit à un sprint. Le fait que la course soit rallongée ne devrait rien y changer. Dans ces conditions-là, j’ai dû mal à croire à l’arrivée d’un homme seul…”.

Un autre coureur connaît parfaitement les routes du Grand Prix La Marseillaise : Maxime Bouet. Le Provençal d’adoption, qui vit depuis de longues années à Plan-de-Cuques, au nord de Marseille, a déjà disputé dix fois la course. Et lui non plus n’imagine pas une grande différence de scénario ce dimanche, en comparaison avec les éditions précédentes. “Je ne pense pas que ce soit un très gros changement. La seule différence qu’il peut y avoir, c’est au niveau physique. On sera en tout début de saison : si tu as 45 minutes de course en plus, la notion de gestion rentre en compte de façon plus importante, prévient le coureur d’Arkéa-Samsic, qui sait ô combien ces aspects-là peuvent être cruciaux en tout début de saison. Certains seront peut-être plus facilement sujet au coup de bambou ou à une fringale, sachant que c’est plus courant en début d’année. Les crampes peuvent arriver plus vite également. Je le sais car ça m’est déjà arrivé. Avec 171 kilomètres fin janvier, il faudra bien s’alimenter et bien gérer ses efforts”

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