Amandine Fouquenet, l’art de la résilience

Crédit photo Freddy GUÉRIN / DirectVelo

Crédit photo Freddy GUÉRIN / DirectVelo

Ne jamais rien lâcher, jusqu’au dernier tour, jusqu’à la dernière difficulté, jusqu’à l’ultime zone piège, jusqu’à la ligne droite finale, jusqu’au dernier coup de pédale… Voilà le maître des conseils à avoir en tête lorsque l’on prend le départ d’une course cycliste et Amandine Fouquenet n’a sans doute pas cessé de se le répéter tout au long du Championnat de France Élites Femmes de cyclo-cross, ce dimanche après-midi. “Je ne voulais pas trop m’avancer mais franchement, ces derniers jours, je me sentais vraiment bien. Je savais aussi que c’était un bon circuit pour moi, assez roulant. J’avais envie d’y croire. Mentalement, j’étais prête à vouloir gagner”, promettait-elle pour DirectVelo en conférence de presse. Sur le circuit de Pontchâteau (Loire-Atlantique), la jeune femme de 19 ans a d’abord semblé jouer la médaille de bronze lorsque les deux favorites, Marion Norbert-Riberolle et Perrine Clauzel se sont retrouvées seules en tête et prêtes à se livrer un joli duel. Puis la première citée, lauréate l’an passé et Championne du Monde Espoirs en titre, est partie à la faute, se faisant par la même occasion déborder irrémédiablement à la fois par Perrine Clauzel puis par Amandine Fouquenet, qu’elle ne sera jamais en mesure de reprendre.

Le (nouveau) mano a mano, opposant cette fois-ci l’Alsacienne à la Bretonne, est ensuite resté indécis jusqu’à ce que Perrine Clauzel prenne quelques longueurs d’avance dans le dernier tour, à la faveur de portions techniques. Une vraie tendance quant au scénario final, imagine-t-on alors. Mais pas irrémédiable pour autant. “Elle était un peu meilleure que moi sur les parties techniques mais je savais que j’étais capable de revenir malgré tout”, relate la future lauréate, Amandine Fouquenet, après coup. Celle-ci sait parfaitement que les derniers hectomètres du circuit lui sont favorables. Alors, elle ne panique pas et ne lâche rien. “Je suis, plusieurs fois, parvenue à revenir sur elle dans les parties dures. Je me sentais la plus forte quand c’était dur. Je savais que le titre des Espoirs me tendait les bras étant donné la situation de course mais il y avait aussi ce titre à aller chercher chez les Élites et ça me faisait rêver”

« IL NE FAUT JAMAIS SE DIRE QUE C’EST IMPOSSIBLE »

Amandine Fouquenet explique avoir ensuite profité du passage au niveau du poste de dépannage, “lorsque Perrine s’est rassise”, pour en “remettre une couche”. Le tout portée par son staff et quelques suiveurs, malgré le huis clos qu’elle n’a pas vraiment vécu comme tel. “Beaucoup de gens m’encouragaient sur le bord de la route, ça m’a donné beaucoup de forces !”, promet la sociétaire du Team Arkéa. Elle revient petit à petit, mètre par mètre, sur la concurrente de tête. “Tant que la ligne n’est pas franchie, il ne faut jamais se dire que c’est impossible. Je n’allais pas baisser les bras”. Jusqu’à revenir sur Perrine Clauzel puis la déposer presque aussitôt. “Je n’y croyais pas vraiment mais quand j’ai dépassé Perrine, j’ai donné tout ce qu’il me restait”. C’est finalement Perrine Clauzel qui s’avoue vaincue à l’entrée de la dernière ligne droite (voir classement). “Gagner, c’est juste magique. Ce maillot bleu-blanc-rouge, c’est celui que tout le monde veut. C’est incroyable !”, se réjouit celle qui avait toutes les peines du monde à tenir debout après l'arrivée - notre photo -, preuve s'il en est de la violence de l'effort produit durant les dernières minutes de course. 

Petite curiosité des résultats : Amandine Fouquenet avait terminé 11e de son premier Championnat de France Juniors de cyclo-cross avant de décrocher le titre l’année suivante. L’an passé, l’athlète qui réside en Ille-et-Vilaine avait également pris la... 11e place chez les Élites, avant donc de s’imposer un an plus tard dans la catégorie reine. Un joli clin d'œil et la confirmation qu’elle est capable de passer de gros paliers entre deux saisons. “Ce sont les deux premiers maillots nationaux - Espoirs et Élites - pour l’équipe Arkéa après un an d’existence et ça aussi, je crois que c’est un motif de fierté”

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Portrait de Amandine FOUQUENET