Victor Lafay : « Une très grosse envie »

Crédit photo DirectVelo
Victor Lafay aura connu un exercice 2024 en deux temps. Jusqu’à mi-juillet, en raison d’une douleur au genou, le coureur haut-savoyard n’a pu courir sous les couleurs de sa nouvelle équipe, Decathlon AG2R La Mondiale. “Ça a été très compliqué au début. Je m’étais bien préparé pendant l’hiver alors c’était vraiment frustrant. On a mis beaucoup de temps avant de trouver comment régler le problème. Une fois que c’était réglé, j’ai pu me remettre à fond dedans, j’avais une grosse motivation”, indique-t-il à DirectVelo.
Alors qu’il n’avait que trois grosses semaines d’entraînement dans les jambes, il a été dans le coup dès sa reprise au Tour de l’Ain. “C’est la motivation qui a fait que j’étais bien dès le début”, insiste le garçon classé 7e de l’épreuve de Classe 1 (lire ici). Puis tout s’est vite enchaîné, avec un stage en altitude, à Tignes, le Tour de Burgos et la Vuelta où il a été mis à contribution très rapidement. “Ben (O’Connor) a fait un numéro incroyable en gagnant son étape et en prenant le maillot de leader avec six minutes d’avance. La Vuelta, ça a été un super moment, je réaliserai sans doute un peu plus tard. OK, nous avons tous eu ce rôle d’équipier tous les jours mais c’était incroyable de défendre le maillot pendant quasiment deux semaines. C'était une expérience au top”.
PROCHE DE LA VICTOIRE EN CHINE
Fatigué après le Tour d’Espagne, il s’est mis au service d’une “équipe vraiment forte” sur différentes courses d’un jour, comme la Coppa Agostoni où il a tout de même terminé 14e. Puis il a retrouvé ses meilleures jambes sur sa dernière course de la saison, le Tour de Guangxi. En Chine, Victor Lafay a partagé les responsabilités avec Alex Baudin. “Je pensais qu’il était un cran au-dessus de moi. La stratégie, c’était que je pouvais jouer mon va-tout sur l’étape-reine pour faire rouler les autres leaders et lui assurer une bonne place au général. Mais je ne pensais pas que j’avais des jambes aussi bonnes et que j’allais être si près de la gagne”.
À l’attaque sur les pentes du Nongla Scenic Spot (1,2 km à 14,8 %), il a été repris à 100 mètres de la ligne avant de finir 4e, à neuf secondes du vainqueur, le Belge Lennert Van Eetvelt. “Ça m'a fait plaisir de jouer la gagne et surtout de faire cet effort-là. Pour gagner, on sait qu’il faut attendre au maximum alors ça fait du bien de tenter quelque chose même si ça n’a pas marché. Je suis allé au bout de moi-même en faisant un gros effort et je me suis fait plaisir”. C’est également à la 4e place qu’il a terminé la course WorldTour par étapes.
Grâce à cette belle performance en Chine, il peut aborder sereinement la saison hivernale. “C’est top de finir en forme. Je vais pouvoir bien travailler pendant l'intersaison. Il faut juste me souhaiter d’être en bonne santé et la forme suivra”. Son genou douloureux est aujourd’hui un lointain souvenir. Le stage estival à la montagne était un premier gros test puis la Vuelta a confirmé que la gêne avait bien disparu. “Il y avait 60 000 mètres de dénivelé en Espagne et je n’ai pas eu mal au genou, alors ça devrait aller pour l’année prochaine…”.
DES RÊVES DE MAILLOT JAUNE
En 2025, il compte bien faire une saison pleine. “J’ai une très grosse envie pour l’année prochaine. Il y a beaucoup de courses où j'ai envie de briller et où je n’ai pas encore eu l’occasion de le faire”. Il pense notamment à Liège-Bastogne-Liège. Deux ans après son succès d’étape à San Sébastien, il compte bien retrouver le Tour de France avec une idée très précise en tête : porter le maillot jaune. “C’était mon rêve pour cette année et je pense que je peux encore essayer d’en rêver l’année prochaine. J’aimerais vraiment pouvoir le porter un jour dans ma carrière. On sait que c’est difficile, la concurrence est tellement importante. On va être très nombreux à en rêver et il y en aura sûrement un seul qui l’aura parmi les puncheurs”.
En venant à Paris ce mardi pour la présentation du parcours de l’édition 2025, il ne savait pas grand-chose excepté le grand départ depuis Lille. “Je me disais que c’était bien pour l’équipe et nos partenaires mais je pensais qu’il y aurait peut-être beaucoup de plaine, du vent, des pavés…”.
Christian Prudhomme l’a très vite rassuré au moment de détailler les différentes étapes. “Il y a l’arrivée à Boulogne-sur-Mer pour les puncheurs dès le deuxième jour. Il y a aussi les arrivées à Rouen, à Vire et à Mûr-de-Bretagne. Franchement, c’est génial d’avoir cette première semaine qui sera assez explosive. Il y aura beaucoup d’opportunités. Je vais me concentrer là-dessus. Si je peux accrocher une autre étape et encore mieux, le maillot jaune, ça serait incroyable”.
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