Néo-pros : Rencontre avec Julien Duval

A 22 ans, Julien Duval a obtenu son premier contrat professionnel chez Roubaix-Lille Métropole après avoir été stagiaire, l'été dernier, au sein de Véranda Rideau-U, dont son club, l'USSA Pavilly Barentin, était la réserve. Rencontre avec ce spécialiste de la piste, qui vient de décrocher le titre de Champion de France de l'Américaine avec Morgan Kneisky.

« Le Grand Prix d'Ouverture La Marseillaise a été difficile. J'ai vraiment été surpris par la vitesse à laquelle ça descend les cols ! Je n'étais pas trop en confiance. J'avais un peu peur... Je reculais dans le peloton. Et, comme ma condition n'est pas exceptionnelle, même si elle est bonne, au bout d'un moment, l'élastique a pété. J'ai terminé la course dans un groupe, avec Sylvain Georges (AG2R-La Mondiale), notamment. Nous étions tellement attardés, que nous n'avons même pas été classés hors délais... Nous avons été mis avec les abondons.

10 jours comme stagiaire en 2012

Je n'ai pas de crainte particulière, d'appréhension sur la saison. La seule que je peux avoir est de durer dans le temps. Mais je n'en ai pas encore vraiment... Peut-être que l'an prochain, sur certaines courses, je me dirai, par exemple, que là, c'est un chantier. Mais je ne connais que celles disputées avec Véranda Rideau-U. Si on me dit de les refaire cette année, je signe tout de suite ! Elles m'ont beaucoup plu. J'ai fait dix jours de courses en tant que stagiaire. J'ai fait le Tour du Limousin, le Grand Prix de la Somme, Binche-Tournai-Binche, Paris-Bourges, et le Tour de Vendée. Ça s'est bien passé. J'avais carte blanche à chaque fois. Donc j'ai pu m'exprimer, et moins subir la course.

« Au Limousin, je faisais des efforts inutiles avant les bosses »

Ce stage m'a permis de connaître le niveau professionnel, de voir comment ça courait, de voir aussi ce qu'il me restait à faire. Ça m'a apporté le fait de déjà savoir frotter dans un peloton d'un tel niveau, de savoir quand il ne faut pas faire d'efforts inutiles. Par exemple, dans les côtes. Chez les pros, c'est très rare que ça pète... Et j'avais ce défaut sur le Tour du Limousin, je voulais toujours remonter en tête de peloton, quand on arrivait au pied d'une difficulté. Avec du recul, je me suis rendu compte que ça ne servait à rien... Ça ne pétait jamais ! Ça se met un peu en file indienne, mais après, ça se regroupe.

« J'arrive mieux à m'exprimer chez les pros »

Ce n'est plus du tout le même type de courses, au niveau des scénarios. L'organisation aussi est différente. Pour moi, c'est plus facile, du point de vue de la stratégie de course... Ça roule très vite pendant une heure, puis une échappée se forme. Ensuite, ça roule tranquille pendant deux heures et demie. Et ça remet en route une heure trente avant l'arrivée, pour reprendre l'échappée. Bien souvent, ça se termine au sprint. Si c'est vraiment dur, ça se fait à la pédale...
J'arrive mieux à m'exprimer, à faire ma course, chez les pros, que chez les amateurs. Lors de mes derniers mois en amateurs, j'ai trouvé que ça courait beaucoup sans prise de risques. Je pense qu'on apprend mieux en étant devant, qu'en attendant dans le peloton.

« J'aime bien les arrivées en bosse »

Je ne suis pas un pur rouleur. Mais je me débrouille. J'aime bien les chronos courts, de 10-15 kilomètres. Au-delà de 25, c'est plus délicat. Mais je n'en ai jamais fait de cinquante bornes... J'aime bien les arrivées en bosse. Celles qui ne sont pas trop dures, mais assez roulantes. Si ça fait un kilomètre, ça me plaît !

« Briller en juin-juillet »

Les années précédentes, je faisais beaucoup de piste, avec l'Equipe de France, dans ma préparation. Cette fois, je l'ai plus axée sur la route. J'ai fait des sorties foncières de base, quelques cyclo-cross pour faire monter le cœur un peu plus facilement. Je n'ai pas vraiment l'envie de faire une course en particulier. Je suis un coureur qui fonctionne aux sensations, sur une période. Je prendrai les courses comme elles viennent. Si ça doit venir, ça viendra ! L'objectif du début de saison est de découvrir les épreuves, et le niveau. Et ensuite, ce sera de briller courant juin-juillet, d'être bien incorporé au peloton professionnel.

Champion de France avec Morgan Kneisky

Le week-end dernier, j'ai disputé le Championnat de France sur piste, chez nous, à Roubaix. Le vendredi, j'ai terminé 4e du scratch. J'ai franchi la ligne en 3e position. Mais dans le sprint, j'ai fait une petite vague. J'ai été rétrogradé au pied du podium... Le dimanche était la seconde journée de l'omnium. J'ai pris la 3ee place. Les deux devant moi (Thomas Boudat, et Vivien Brisse, NDLR) sont des spécialistes. Ils étaient hors de portée ! Je me suis battu pour le bronze, jusqu'au scratch (l'avant-dernière des six épreuves, NDLR). N'ayant pas fait beaucoup de piste cet hiver, j'étais un peu en manque de rythme. Je l'ai senti sur les premières épreuves. Plus tard, le même jour, j'ai remporté le titre sur l'américaine (avec Morgan Kneisky, NDLR). C'est une bonne chose... Nous étions quasiment venus que pour cela ! Il y avait beaucoup d'attentes sur cette course. Nous sommes satisfaits de ce titre, pour nous et pour le club. C'était la première compétition sur le vélodrome. Il y avait énormément de public. L'ambiance était très bonne pendant ces trois jours !

Environ 107 jours de courses au programme

Ce week-end, je serai sur les premières épreuves du Circuit des Plages vendéennes. Puis il y aura ensuite le Tour du Haut-Var, la Route bretonne, le Grand Prix Samyn, Paris-Evreux, et le Grand Prix de Lillers. Etant donné que nous ne sommes que dix coureurs dans l'effectif, nous allons tous beaucoup courir. On a à peu près 107 jours de courses de prévus ! »

Retrouvez en cliquant ici la fiche wiki de Julien Duval.

Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com

 

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