La Grande Interview : Les inclassables

Crédit photo Gwen Garot - www.photosdegwen.fr

Crédit photo Gwen Garot - www.photosdegwen.fr

En cette période des Fêtes de fin d’année, DirectVelo vous propose de revivre les meilleurs moments de “La Grande Interview”, votre rendez-vous habituel du jeudi soir. Aujourd’hui, retour sur des moments inédits avec tous types de profils. 


Antonin Marecaille (AVC Aix-en-Provence)
11 février 2016 - lire l’interview complète : ici

Tu es connu en Belgique ?
Le public connaît tout le monde ! Un jour, un photographe me dit : « Tu marches beaucoup plus qu'il y a deux ans ! ». J'étais sur le cul ! Il se rappelait de moi. Peut-être parce que je suis le seul Français à couvrir une grosse partie du circuit en Belgique. Toujours est-il qu'il ne m'avait pas oublié. Parfois, les spectateurs m'encouragent aussi par mon nom.

Pas chauvin, le public belge ?
Il m'a toujours respecté. Les coureurs également. Si je salue Nys, il répond. Bon, je n'ose pas engager la discussion plus loin que ça... Avec moi, ça se passe bien. Par contre, j'ai lu que les spectateurs avaient chahuté les Néerlandais sur les Championnats du Monde, il y a deux semaines, à Zolder (lire ici). Il semble qu'une rivalité soit bien installée entre la Belgique et les Pays-Bas. Moi, je ne suis pas à la guerre face à leurs meilleurs coureurs. C'est peut-être pour ça qu'ils me laissent tranquille !


Georges Le Bourhis

21 avril 2016 - lire l’interview complète : ici

André Chalmel est le premier coureur que vous faites passer pro...
Et Gitane ne voulait pas le prendre ! Le patron de VitFrance leur a dit devant moi : "Vous ne le prenez pas ? Très bien, on ne marche plus avec vous." Il me prend à témoin : "Combien ça coûte d'acheter des vélos et de mettre VitFrance dessus ?". Les gens de Gitane ont pris peur et ont fait signer André Chalmel.

Quels autres coureurs avez-vous aidés à passer pro ?
Après VitFrance, j'ai laissé le vélo deux ans, j'ai même joué au foot à Pléchâtel [au sud de Rennes, NDLR] et je me suis occupé des jeunes de l'ASPTT Rennes dont Jean Guérin, dès sa première année Juniors. Mais Guy Caradec, le directeur sportif ne voulait pas que Jean aille dans l'équipe "première" de l'ASPTT. Nous sommes partis tous les deux à l'AS Vern [à côté de Rennes, NDLR] puis au VC Rennais. Quand il est passé pro chez Peugeot en 1986, Serge Beucherie l'a pris en grippe, tout comme Loïc Le Flohic. Jean Guérin avait tendance à prendre du poids et quand il a vu que ça n'allait pas, il a mangé encore plus. Alors que ce coureur, c'était la classe pure !

Comment ont évolué les relations entre coureurs et directeur sportif ?
On ne parle plus aux coureurs comme il y a 20 ans. Les jeunes ont la science infuse. Quand ils sont battus, c'est la faute du directeur sportif. Le vélo, c'est le reflet de la vie.
Aux Côtes d'Armor, les frères Menthéour étaient durs mais ils m'ont toujours respecté. Généralement, quand je croise mes anciens coureurs, ils viennent me dire bonjour.


Emilien Clère (Guidon Chalettois) 
21 avril 2016 - lire l’interview complète : ici

Tu sais qu’on t’appelle d’Artagnan dans le peloton ?
Oui et ça ne me dérange pas. Je ne connais pas bien le personnage mais on a peut-être en commun la façon de se battre, le courage et l'honneur. On m'appelle sans doute comme ça à cause de ma coiffure. Je ne travaille pas mon aspect physique mais j’aime bien être différent, ne pas ressembler à tout le monde.

Est-ce la raison pour laquelle tu t’es lancé dans le demi-fond, une discipline assez confidentielle en France ?
Non. Je m'y suis mis parce que j’aime bien rouler vite et que le demi-fond le permet grâce au sillage de la moto. J’en ai vu une fois et ça m’a plu. C'était à Dijon pour la Soirée des records au mois de septembre. Il y avait toujours  une réunion de demi-fond. Je me souviens de Stéphane Bennetière qui portait le maillot de Champion de France.


Stéphane Reimherr (Team Cycliste Périgord 24)

18 novembre 2016 - lire l’interview complète : ici

On était alors en plein dans les années EPO. Ça ne te gênait pas d'être parfois battu par des coureurs chargés ?
Au début, je ne voyais rien, je sortais de mes petites courses en troisième catégorie. Par la suite, j'ai compris. Le dopage m'a toujours dégoûté. J'étais contre et tout le monde le sait. Ça fait partie de mon côté grande gueule. Mais je n'en faisais pas une obsession. Quand j'étais battu, je me disais qu'il faudrait être plus fort la fois d'après.

C'est l'espoir qui fait vivre ? Voire une forme de naïveté ?
Non, c'est une façon de garder ton plaisir dans ce sport et d'avancer dans ce que tu fais. Je me rappelle du Tour de Gironde 1999. Chaque jour, on se faisait taper dessus. Un carnage. De nouveau, on finissait à une demi heure de retard... Dans l'équipe, nous avions un excellent coureur, Eric Frutoso. Quand il parlait, on l'écoutait. Un soir, il nous dit : « De quoi vous avez peur ? Parmi nos adversaires, il y a des gars qui sont pros, d'autres qui vont passer pros. Et alors ? Ils ont deux bras, deux jambes comme vous, et accessoirement un cerveau, comme vous. Alors vous allez tenter des trucs à partir de maintenant ». Le lendemain, j'attaque et je gagne. C'était ma première grande victoire. C'est là que débute ma carrière. Enfin, ce qu'on peut appeler ma « carrière ».


Robert Orioli
01 décembre 2016 - lire l’interview complète : ici

Le CC Etupes s'est construit dans les victoires et les galères sur le vélo, mais il paraît que vos équipes se sont soudées aussi dans un lieu de vie très intrigant qui s'appelle « le Guidon ». Cette pièce se trouve au premier étage de votre maison, dans la commune d'Etupes. Que se déroulait-il à l'intérieur ?
Des fêtes ! Les gars venaient chez moi à chaque fois pour célébrer les victoires. Je les accompagnais un moment puis je partais me coucher. Ils ne manquaient de rien puisqu'il y a une piste de danse et un bar. Quand ils avaient bien bu, ils ouvraient les placards contenant mes costumes de spectacle et c'est ainsi qu'on retrouvait des coureurs déguisés en femme, en chien, en pompier... Warren Barguil n'était pas le dernier à s'amuser. Une fois, quand ses collègues se sont endormis, il leur a maquillé le visage. Ce fut une belle surprise au réveil ! [rires] 

La particularité du CC Etupes : autant de fête que de vélo ?
C'était dans nos coutumes. Le club a d'abord été lancé par une bande d'amis en 1974, au niveau cyclotouriste. Il nous a fallu vingt ans pour obtenir nos premières subventions. Alors, nous organisions de nombreux événements pour lever des fonds et financer nos activités sportives. Par exemple des lotos. Mais aussi des courses de caisses à savon, traditionnelles ou en forme de crocodiles. Ou encore des « marches populaires » : les randonneurs partaient pour 10 à 40 km de balade et ils mangeaient ensuite des côtelettes au feu de bois et des pommes de terre cuites sous la cendre. On organisait aussi des cascades avec des types capables de sauter des hauteurs de six autobus à moto. L'argent rentrait dans nos caisses et nous pouvions fonctionner. Dans le même temps, nous avons organisé jusqu'à 80 épreuves cyclistes par an ! 


Hugo Hofstetter (CC Etupes)
24 septembre 2015 - lire l’interview complète : ici


Ton premier exploit dans le cyclisme, ce n'est ni ton titre de Champion de France Espoirs ni ta 3e place sur Paris-Roubaix : il s'agit de tes selfies au milieu du peloton, l'an passé, sur le Tour de Lombardie Espoirs. Ces images étaient-elles préméditées ?
C'est un concours de circonstance, qui a fait pas mal parler ! (rires) J'ai tout simplement oublié d'enlever mon téléphone portable de la poche arrière du maillot, après avoir pris un selfie au départ avec mes coéquipiers. Alors, je l'ai gardé ! J'ai d'abord pris une photo dans la zone de départ fictif, où les gars jouent le jeu et lèvent les bras. Puis j'ai recommencé après la mi-course, au Ghisallo, en profitant d'un temps mort. Je suis remonté en tête de peloton et j'ai pris de nouvelles photos. L'idée de faire une vidéo est venue comme ça aussi. J'ai commenté la course en direct et en pédalant ! (rires) Je risquais une amende, mais sur le coup, je n'ai pas réfléchi. C'était simplement pour la déconne... Et puis, nous sommes bien à l'époque des caméras embarquées sur le Tour de France !

Si ces caméras te filmaient dans le peloton, que verrions-nous de toi ?
Le plaisir que j'ai à m'amuser. Je fais du vélo pour les résultats mais aussi parce que j'aime m'éclater. Sur le Tour de Lombardie Espoirs, nous étions en fin de saison, c'était un super moment entre copains. La plupart du temps, j'aime bien lancer des petites piques ou des blagues. 

Mots-clés