Le Bon-Le Berre : Une belle course de vélo

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Le Bon-Le Berre, Le Berre-Le Bon, tout au long du final de la 3e étape du Tour de Bretagne, dans le berceau de l'épreuve au Hinglé, les deux coureurs se sont tirés la bourre. "Le Tour de Bretagne est comme ça, avec les circuits usants. Il offre un bon spectacle pour les spectateurs", apprécie Johan Le Bon qui a troqué son maillot de leader vert à écharpe blanche pour la marinière du classement par points, preuve de sa régularité (voir classement).

Séparés d'une seconde au départ de l'étape ce mercredi midi, les deux coureurs n'étaient pas loin l'un de l'autre quand les Dinan Sport Cycling chassaient derrière le tandem Paul Penhoët et Fabian Weiss et que les Côtes d'Armor-Marie Morin-U se plaçaient en deuxième rideau. Une fois rendus sur le circuit final, Mathis Le Berre et son maillot à carreaux rouges de meilleur grimpeur a dégainé le premier pour aller chercher la dernière seconde de bonification offerte sur la ligne. Le tour suivant, le vainqueur du Tour de Normandie en remet un coup et provoque une cassure au détriment de Johan Le Bon. "Ça s'est regardé, Casper van Uden qui était avec moi ne voulait pas passer".

« 26 SECONDES PEUVENT VITE SE PRENDRE OU SE PERDRE »

C'est maintenant au tour du maillot vert et blanc de répondre. "Dans le dernier tour, j'étais dans la roue de Johan, mais je n'ai pas pu le suivre, il était trop costaud. On n'est pas surhumain, la fatigue d'hier est là aussi, il ne faut pas rêver", indique-t-il à DirectVelo. Le sociétaire de Dinan Sport Cycling rejoint les coureurs échappés mais pas Alex Baudin - avec qui il a déjà fait le saut mardi pour revenir sur la tête - parti à la cloche vers la victoire d'étape mais aussi le maillot de leader (lire ici).

Le coureur de 31 ans relativise la perte de son paletot. "On a toujours envie de garder le maillot, mais c'est parfait puisque je suis encore dans le match au général, on fait encore une cassure avec le peloton. Ça me permet de prendre encore un peu de sécurité, analyste-t-il. C'est bien d'être en embuscade mais il n'y a pas de plan type pour gagner le Tour de Bretagne. Si ça se trouve un mec à une minute va prendre une échappée et gagner le général, je l'ai vu en 2010 quand Bouyer gagne, il était à plus de deux minutes avant l'avant-dernière étape. L'an dernier ça s'est joué aux bonifs, il n'y a pas de plan type, mais ça me convient d'être là". Mathis Le Berre est d'accord sur l'incertitude de la course alors qu'il se retrouve à 26" d'Alex Baudin. "Rien n'est perdu, c'est encore long. 26 secondes peuvent vite se prendre ou se perdre. Le bilan d'aujourd'hui est mitigé, mais dans le vélo il y a des hauts et des bas. Je ne vais pas me plaindre, je suis encore dans le Top 10, c'était l'objectif. On ne peut pas être tout le temps devant, ce n'est pas possible".

« JE PRÉFÈRE ATTAQUER ET FAIRE LA COURSE »

Les deux coursiers se rejoignent aussi pour constater l'état de fatigue du peloton. "On a bien vu aujourd'hui, ce n'était pas extrêmement dur, mais c'est encore un circuit à la rape. On a bien vu que ça a fait mal à plus d'un. La fatigue commence à s'installer", remarque Johan Le Bon. "La chaleur et tout ça, je sens que les gars commencent à s'écarter un peu, c'est normal", ajoute de son côté le vainqueur du Souvenir Louison-Bobet qui est confiant pour la suite. "J'aime bien la longueur de ces courses, il y a beaucoup de mecs costauds. Je suis dans le classement encore. Mais ça va aller mieux demain, je ne m'inquiète pas, j'ai déjà gagné ma saison en Normandie, là c'est du bonus".

Pour Johan Le Bon, chaque victoire est bonne à prendre. "J'ai été à l'attaque et on va continuer comme ça. Tout peut arriver, la condition peut s'améliorer, s'aggraver... Un ennui mécanique, une chute... Je n'ai plus rien à perdre, c'est bien d'être dans les premiers rôles. On vit au jour le jour". Mais il craint que la victoire finale qui se jouera chez lui, à Lannion, sur le circuit qu'il a tracé, soit influencée par les bonifications. "Le problème c'est que les bonifs et les sprints ne sont pas ce que je préfère. Je préfère attaquer et faire la course, un peu comme on voit depuis le début". Et comme Johan Le Bon aimerait continuer de le faire jusqu'à dimanche.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Mathis LE BERRE
Portrait de Johan LE BON