Stefan Küng : « Je suis sûr que ça va venir »

Crédit photo Gautier Demouveaux / ASO

Crédit photo Gautier Demouveaux / ASO

Stefan Küng réalise un printemps particulièrement solide. 3e de l’E3 Saxo Bank Classic, 6e d’A travers la Flandre, 5e du Tour des Flandres puis encore 8e de l’Amstel Gold Race il y a quelques jours, le Suisse vient de prendre place sur le podium de Paris-Roubaix, ce dimanche (voir classement). DirectVelo était présent à la conférence de presse du solide gaillard de la Groupama-FDJ après l’arrivée pour recueillir sa réaction. 

DirectVelo : Tu t’es fait peur en début de course !
Stefan Küng : C’était une course super dure, qui s’est lancée très tôt après 60 bornes. On s’est retrouvé derrière quand le peloton s’est coupé en deux, ça s’est pas mal regardé avant que ça ne s’organise. On s’est retrouvé à plus d’une minute du premier peloton, à un moment donné. Mais l’équipe est toujours restée bien concentrée, on a fait du bon boulot et les gars ont été capables d’inverser la situation après ce jeu tactique. Après une telle épreuve, c’est super de pouvoir monter sur le podium. Dylan (van Baarle) était très fort aujourd’hui (dimanche), bien sûr. 

« JE VEUX VRAIMENT RENDRE HOMMAGE AU GROUPE »

Craignais-tu de ne jamais pouvoir rentrer, même s’il restait encore plusieurs heures de course ?
On savait qu’il fallait boucher le trou avant les premiers secteurs pavés car ensuite, c’est une nouvelle course qui débute. On en avait déjà parlé pendant le briefing : c'est une course sur laquelle il faut toujours éviter d'avoir un coup de retard. Je veux vraiment rendre hommage au groupe et notamment à Olivier (Le Gac) qui a passé énormément de temps à l’avant du groupe à essayer de nous ramener, pendant des kilomètres et des kilomètres. Le groupe a cassé, il s’est retrouvé derrière mais il s’est battu, il est revenu et il a encore roulé.

Tu as été extrêmement régulier sur toutes les Classiques ce printemps. As-tu l’impression d’avoir atteint ton meilleur niveau ou te sens-tu encore capable de passer de nouveaux paliers à l’avenir ?
J’ai passé un vrai cap cette année, c’est sûr. Je performe à un niveau supérieur des années précédentes. J’ai aussi pris confiance en moi. Mentalement, je sais que je suis capable de suivre les meilleurs sur toutes ces épreuves. Quand tu restes calme dans les moments de tension, comme aujourd’hui en début de course, quand tu as confiance en tes qualités, il est forcément plus aisé de performer en fin de course. Surtout à Roubaix, sur une course si stressante où il peut se passer tant de choses ! L’équipe a travaillé tellement fort, on avait une si bonne dynamique depuis le début du printemps que je voulais vraiment récompenser le groupe. Il nous manque encore une grosse victoire mais je suis sûr que ça va venir.

« CETTE DYNAMIQUE POSITIVE NOUS A BIEN AIDÉS »

Paris-Roubaix est toujours un moment particulier pour l’équipe Groupama-FDJ…
Oui, c’est une course extrêmement importante pour notre équipe. Notre manager et notre directeur sportif l’ont tous les deux remportée par le passé (Marc Madiot en 1985 et 1991, Frédéric Guesdon en 1997, NDLR). C’est la plus grande course d’un jour du calendrier français. Alors, en tant qu’équipe française, je pense que c’est le deuxième événement le plus important de l’année après le Tour de France. C’est déjà ma quatrième saison dans l’équipe et j’ai toujours senti la confiance du groupe. Cette dynamique positive nous a bien aidés sur ce Paris-Roubaix. J’aurais préféré gagner, bien sûr, mais finir sur le podium d’une telle compétition, c’est quand même quelque chose. J’ai pu montrer ce dont je suis capable sur ces pavés. C’est une course sur laquelle il faut tourner autour de la victoire pas mal de fois, je crois, pour espérer pouvoir éventuellement la remporter ensuite, une fois, dans une carrière. À moins de s’appeler Fabian Cancellara ou Tom Boonen (sourire)…

Ce Paris-Roubaix est le plus rapide de l’histoire. Comment l’expliques-tu ?
Je crois que c’est dû au scénario de la course avec ce peloton cassé en deux très vite. Il n’y a pas eu le moindre moment de répit de toute la course. En plus, il faisait beau. Les pavés étaient en bon état, même s’il y avait de la poussière. C’était la météo idéale pour rouler très vite. Avec le matériel qui évolue aussi, ça permet de rouler toujours plus vite sur les parties asphaltées et forcément, ça compte.

   

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