AG2R Citroën U19 Team : « Avoir des objectifs ambitieux »

Crédit photo Gus Sev - AG2R Citroën U19 Team

Crédit photo Gus Sev - AG2R Citroën U19 Team

Romain Grégoire a renversé ce mercredi l’Ain Bugey Valromey Tour en attaquant dans la montée finale lors de la cinquième et dernière étape (lire ici). De quoi ravir le staff d’AG2R Citroën U19 Team, la structure qui accompagne le Franc-Comtois de l’AC Bisontine. “C’est la récompense d’un travail collectif. On dit AG2R Citroën Team, le mot Team, il a tout son sens sur ce Valromey”, apprécie auprès de DirectVelo Alexandre Chenivesse, le manager fondateur de la structure basée à Voiron (Isère).

DirectVelo : Quel est ton sentiment après le succès de Romain Grégoire ?
Alexandre Chenivesse : Nous sommes sur un petit nuage. Nous avons une super équipe. C’est avant tout une bande de copains. On a un super staff. Je suis très fier. Mardi soir, je leur ai dit : “C’est le 14 juillet demain (mercredi), le Champion de France va s’imposer”. Moi, j’y croyais. Je leur ai parlé du Tour de France, des victoires des Français ce jour-là… C’est la fête nationale. C’était une évidence pour moi. Romain, tant qu’il n’a pas atteint son objectif, il ne rend pas les armes. Romain, c’est le seul qui gagne face à Cian (Uijtdebroeks, NDLR). On a mis Cian sur un piédestal, on a dit que c’était le nouveau Remco. Moi je dis non… Il aura des victoires et des défaites. C’est son deuxième échec cette saison. Il a été battu deux fois par le même coureur et par la même équipe…

Il y a de quoi être ambitieux pour les prochains rendez-vous…
En tant que manager, je rentre dans le luxe. Ils m’ont habitué à gagner des courses UCI. Je mets un peu la pression au staff pour le Tour d’Autriche (23 au 25 juillet, NDLR) où on aura que des coureurs étrangers. On aura ensuite Aubel-Thimister-Stavelot (6 au 8 août, NDLR) qui va être l’objectif de l’année. Et quand Romain m’a demandé si j’étais content, je lui ai dit qu’il me manquait encore un maillot. Celui de Champion d’Europe, puis après il manquera celui de Champion du Monde. Ce sont des coureurs qui ont besoin d’avoir des objectifs ambitieux. Il y a un phénomène de jeunisme dans le cyclisme, avec des passages très tôt chez les pros.

« SORTIR DE SA ZONE DE CONFORT »

Quel est ton sentiment à ce sujet ?
Attention. Les années Juniors et Espoirs sont importantes. Ils apprennent par exemple à défendre un maillot. Ce fut le cas de l’équipe de France sur ce Valromey. Il y a eu de vraies courses d’équipe. De notre côté, nos coureurs ont su réagir. Nous avons trois podiums, une victoire d’étape, un classement général… C’est très bien alors qu’on aurait pu passer à côté. C’est surtout important pour le coureur de travailler sur un objectif et de sortir de sa zone de confort… Je pense à Pierre (Gautherat), à Léandre (Lozouet), à Noa (Isidore) qui est en apprentissage. Il sera un grand coureur l’année prochaine. Il apprend énormément. C’est l’essence même de notre structure. On veut donner des outils pour se former, sortir les coureurs de leur zone de confort… Je n’ai rien contre les courses en France, bien au contraire, on était là en France, mais on a énormément appris en Espagne, en Italie…

Est-ce une de tes plus belles émotions en tant que manager de la structure ?
Je ne veux pas les comparer. Je pourrais parler du titre de Champion du Monde de Pierre-Henri Lecuisinier en 2011. J’étais à 150 mètres de la ligne ce jour-là à Copenhague. Il y en a plein d’émotions. Il n’y en a pas une plus belle qu’une autre. Je dois plutôt être là dans les coups durs. Hier soir (mardi), j’ai un coureur qui a craqué. C’était mon rôle d’être présent même si bien sûr, c’est plaisant de partager un moment quand ils gagnent. Le Valromey, c’est prestigieux. Je pense d’ailleurs que la course a passé un cap cette année avec des parcours qu’on n’avait jamais eus auparavant. Certains pensaient que c’était trop dur mais ce sont les coureurs qui font la course et la légende d’une course.

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