Reuben Thompson « super nerveux » puis super offensif

Crédit photo Nicolas Gotz

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C’est une expérience qu’il n’est pas près d’oublier. La semaine passée, Reuben Thompson a disputé sa première compétition au milieu de certains des plus grands palmarès du peloton professionnel, lors du Tour des Alpes (2.Pro). “Le niveau était incroyablement élevé. Mes jambes en souffrent encore”, se marre-t-il auprès de DirectVelo au moment de revenir sur sa semaine. “Le niveau est vraiment fou… En fait, tout le monde monte super bien dans les cols, même les gros gabarits ! C’est impressionnant”, relève celui qui promet tout de même ne pas avoir été particulièrement surpris. “C’est le haut du panier. C’est normal que les mecs soient bons, je m’attendais à ça en affrontant des équipes du WorldTour. Mais là, c’est vraiment devenu concret”.

Offensif à plusieurs reprises durant la semaine, le Néo-Zélandais a fait très belle impression pour sa première sortie avec la Groupama-FDJ, lui qui court d’ordinaire pour la réserve, au niveau Continental. Offensif sur les deuxième et troisième journées de course, il s’est fait plaisir à l’avant tout en jouant le classement de la montagne. “Je suis super content de ce que j’ai fait. J’ai saisi les opportunités à chaque fois qu’elles se présentaient, même si je suis peut-être allé un peu trop loin dans l’effort sur les trois premières journées”. Car le « Kiwi » a eu du mal à finir la semaine. “C’était long, je n’avais plus trop d’énergie. Mais au moins, je me suis fait plaisir et je suis allé au bout de moi-même”. Le coureur de 20 ans - qui avait pu lancer sa saison, au pays, dès le mois de janvier (lire ici) - a profité des occasions laissées par son équipe tout au long de la semaine. “On nous a donné carte blanche pour aller dans les coups. Ce que l’on a bien fait, je pense, avec Attila (Valter) notamment. C’était vraiment sympa”, insiste-t-il, alors qu’il espérait initialement jouer un Top 20 au classement général. “Mais je me suis raté sur la première étape et c’était déjà fini pour cet objectif-là”

L’APPUI DE THIBAUT PINOT

Tout au long de la semaine, Reuben Thompson a pu côtoyer l’une des grandes figures du cyclisme hexagonal des dix dernières années : Thibaut Pinot. Dans un drôle de contexte, tout de même, le Franc-Comtois ayant vécu une semaine difficile à cause de ses problèmes de dos récurrents, qui l’ont d’ailleurs convaincu de renoncer au prochain Tour d’Italie. “Thibaut est forcément une source d’inspiration. Même s’il n’a pas vécu ses meilleurs moments sur un vélo durant cette course, il est toujours resté positif dans le bus. Il souriait, il faisait des blagues, il m’a soutenu dans les initiatives que je prenais”, témoigne le garçon qui a été marqué par les performances de Thibaut Pinot lors du Tour de France 2019. “‘J’ai encore en tête ce qu’il a réussi dans les étapes de montagne. Il volait”. Ces cinq jours de course ont également été l’occasion de renforcer ses liens avec Attila Valter, “un jeune coureur comme moi qui m’a donné beaucoup de confiance”. Il cite également Antoine Duchesne. “Il m’a parfaitement replacé sur les débuts d’étape pour que je puisse prendre les coups”

“Super nerveux” juste avant l'épreuve, à l’idée de défier des garçons tels que Romain Bardet, Nairo Quintana ou Simon Yates, Reuben Thompson a vite évacué ce stress pour se concentrer totalement sur sa mission. “Sur le coup, c’est impressionnant d’être face à ces mecs-là mais dès le premier col de la première étape, je me suis concentré sur ce que j’avais à faire. Je ne voulais pas me faire bouffer, il fallait penser au placement etc”. Tout heureux d’avoir pris de l’expérience et de la caisse sur ce Tour des Alpes, il va désormais retrouver la Conti et tenter de jouer la gagne sur la Flèche ardennaise, le Circuit de Wallonie, l’Alpes Isère Tour et enfin le Tour d’Italie Espoirs, son grand objectif de cette première partie de saison. “J’irai clairement pour le classement général, c’est clair et net”. C’est en ce sens qu’il continuera d’ailleurs de peaufiner son coup de pédale en montagne dans les prochains jours, sans oublier quelques séances sur son vélo de contre-la-montre. “Il y aura un chrono de 25 kilomètres sur ce Giro alors c’est important de le bosser”. En attendant, il se dit fier d’avoir pu faire vibrer les membres de sa famille, à l’autre bout du Monde, via ses échappées sur sa première course professionnelle. “Malgré le décalage horaire, ils ont tout regardé en direct, à 3h du matin !”, rigole-t-il encore.

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