Loin de la Covid, Reuben Thompson a pu courir

Crédit photo Visuals of Harry

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En ce mois de janvier, deux coureurs de la Conti Groupama-FDJ affichent déjà cinq jours de compétition au compteur annuel. Il s’agit des recrues néo-zélandaises Laurence Pithie et Reuben Thompson. Ils viennent en effet de participer à la New Zealand Cycle Classic, une course par étapes de cinq jours avec un contre-la-montre par équipes inaugural, qu'ils ont d'ailleurs remporté, puis quatre étapes en ligne dont une arrivée finale dans les rues de Wellington. Bien loin de l’agitation et de la crise sanitaire européenne, cette épreuve s’est disputée “dans des conditions totalement normales”, promet Reuben Thompson auprès de DirectVelo. Et pour cause : la Nouvelle-Zélande est l’un des pays les plus épargnés par le coronavirus. 25 personnes sont mortes de la Covid-19 pour à peine plus de 2000 cas recensés dans le pays depuis le début de la crise, le tout pour une population de quelque cinq millions d’habitants. “Sur la course, rien ne rappelait que la Covid sévit sur toute la planète mais honnêtement, on est habitué à cette situation ici. Pour moi, il n’y avait rien d’exceptionnel car je suis sujet à cette façon de vivre depuis mon retour au pays”. La situation est sous contrôle - plus de 100 jours consécutifs sans le moindre nouveau cas détecté fin 2020 - à tel point qu’il n’est même plus obligatoire de porter un masque, si ce n’est dans les transports en commun d’Auckland. “Pour nous, il était normal de courir, et je dois dire que ça fait vraiment du bien de retrouver la compétition”.

Sur les 79 participants à la New Zealand Cycle Classic, 76 étaient des « Kiwis », alors que seuls trois étrangers - qui résident tout de même dans la région - ont pu participer. Il faut dire que le gouvernement néo-zélandais continue de maintenir des règles très strictes quant aux va-et-vient de populations. Les frontières sont complètement fermées. Seuls les Australiens peuvent se rendre en Nouvelle-Zélande en cas d’absolu besoin, professionnel par exemple. “Il y avait quand même du niveau. En Juniors, je disais qu’il n’y avait qu’une dizaine de mecs qui peuvent jouer la gagne (lire ici) mais là, ce n’était pas du tout le cas. C’était une bonne reprise, j’ai pu travailler comme il faut”. Bien que l’un de ses coéquipiers de l’équipe nationale, Corbin Strong, a remporté le classement général (voir ici), l’ancien coureur du VS Valletais se dit tout de même déçu de sa performance personnelle. “J’ai été victime d’une crevaison dans les derniers kilomètres de la première étape en ligne et ça m’a directement condamné pour le général”. Mais l’essentiel était évidemment ailleurs, cette course n’étant qu’une première mise en bouche avant les gros rendez-vous de l’exercice 2021. “On voulait aussi montrer que l’on est capable d’avoir un gros collectif néo-zélandais. C’est important pour la Coupe des Nations car on veut faire de bonnes choses cette année, notamment sur le Tour de l’Avenir”, prévient-il. 

LE CHAMPIONNAT NATIONAL AVANT UN RETOUR EN EUROPE

Reuben Thompson va encore rester au pays pendant un mois, histoire de disputer le Championnat national, les 12 et 14 février prochains. Il est persuadé d’avoir une carte à jouer, notamment lors du contre-la-montre, d’autant que les meilleurs coureurs du pays, à l’exception de George Bennett, ne seront pas là puisque déjà présents sur le sol européen. “Je sais que Dion Smith et d’autres seront absents”, confirme l’ancien 3e du Grand Prix de Plouay Juniors ou encore 6e de l’Ain Bugey Valromey Tour (2e et 3e d’étapes). Le garçon va donc désormais entrer dans une phase de préparation sur son vélo de chrono. “Il va y avoir plein d’autres courses en Nouvelle-Zélande ces prochaines semaines. Je pourrais enchaîner mais je préfère travailler de mon côté sur du spécifique. Ce chrono est un bel objectif, j’ai envie d’y faire un bon résultat alors je vais le préparer”.

Juste après le Championnat de Nouvelle-Zélande, l'Espoir 2 prendra l’avion direction l’Europe, le 15 février au matin. Il rejoindra, la semaine suivante, les coureurs de la Conti Groupama-FDJ sur un camp d’entraînement à Calpe, en Espagne. Avec, forcément, un brin d’inquiétude quant à ce voyage incertain. “Je suis un peu inquiet, c’est sûr. Mais bon, j’ai déjà connu cette situation l’an passé, en juin, lorsque je suis revenu en Espagne depuis la Nouvelle-Zélande. Je sais ce que c’est, et je connais déjà l’atmosphère des compétitions avec la Covid. Je suis préparé pour ça, même si ce sera certainement très différent de ce que j’ai connu ces derniers jours, puisqu’il y avait du public sur le bord des routes etc”. Une fois sur le « vieux continent », il espère notamment “être compétitif sur les épreuves montagneuses”, lui qui dit avoir “beaucoup travaillé pour les équipiers l’année passée” et qui espère maintenant obtenir de bons résultats personnels. “Je suis super motivé à l’idée de travailler avec cette grande équipe”, ajoute celui qui se faisait déjà un plaisir de tester la tenue de la Groupama-FDJ l’an passé, lors du chrono du Tour de Southland - voir photo -. “J’ai utilisé leur tenue ce jour-là car ils m’en avaient envoyé une et elle est beaucoup plus rapide que mes autres tenues”, relate-t-il après coup, fier de porter sensiblement le même maillot qu’une équipe WorldTour. “Il ne me reste plus qu’à faire mes preuves, avec le maillot, en Europe désormais. J’ai hâte”.

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