Pour les N1, c’était « survivor » à Chambéry

Crédit photo Aurélien Regnoult - DirectVelo

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Il n’y a pas eu de miracle. Sans surprise, les N1 ont souffert ce dimanche à l’occasion du Grand Prix Féminin de Chambéry (1.2 - voir classement). Pour la plupart, elles lançaient leur saison sur l’épreuve promue au calendrier international (lire ici). “C’est dommage d’entamer la saison sur une course comme celle-là, avec un niveau élevé et un circuit très dur, indique Nicolas Perrin, le directeur sportif du Team Centre-Val de Loire, auprès de DirectVelo. Au départ, on avait demandé aux filles de prendre du recul sur la performance qui allait suivre. Il fallait prendre du plaisir à remettre un dossard, et faire un état des lieux pour voir où elles en étaient. Il n’y avait pas de pression. On savait que ça allait être dur”. Et ça l’a été pour les clubs amateurs engagés.

Arrivée en 25e position, à 3’16’’ de Gladys Verhulst, Emeline Eustache (DN Auvergne-Rhône-Alpes) a été la meilleure représentante d’une N1. “C’est dur de reprendre sur une UCI, face à des filles très fortes et qui ont elles déjà couru. C’était un peu survivor, souriait-elle auprès de DirectVelo dans l’aire d’arrivée. Je m’en doutais, plus encore vu le parcours...”. Le nouveau tracé proposait une boucle de 16,7 kilomètres à faire six fois, avec du vent de face pour débuter sur le plat puis un enchaînement de trois bosses. "Ça ne faisait que de relancer, monter, descendre. C’était virage à gauche, virage à droite, commente Alice Coutinho (VC Morteau-Montbenoît), qui avait pu quant à elle disputer deux courses en Espagne il y a plusieurs semaines déjà. À la reco, je me suis dit qu’il allait y en avoir partout, que ça allait piquer…. Ça n'a pas loupé”. Même sentiment ce samedi à la reconnaissance pour Flavie Boulais. "Je me suis dit :« ça va être chantier » et ça a été le cas !”, lâche la vice-Championne de France Juniors 2020. 

« ON NE SAVAIT PLUS COMMENT ON FAISAIT »

Après huit kilomètres de course, en haut de la principale difficulté, la côte de Voglans (2,2 km à 6 %), elles n’étaient plus qu'une grosse trentaine à composer le premier peloton. “Les filles de l'Équipe de France ont bien dynamité la course, observe Emeline Eustache. J’ai essayé de tenir coûte que coûte mais c’était dur. On sentait qu’on manquait de courses”. Flavie Boulais a rapidement “fait le yo-yo”, avant de trouver un groupe qui montait les bosses à son rythme. “C’était une bonne chose pour moi”, apprécie la concurrente du Team ELLES-Groupama-Pays de la Loire, arrivée 32e à 8’. Au bout de deux heures de course, Marine Allione n’avait elle “plus de son et plus d’image”. La faute à la difficulté du parcours ? “Il était dur mais normalement, c’est mon type de circuit, rappelle la sociétaire du VC Morteau-Montbenoît. Je manquais de rythme, ce qui n’est pas étonnant… J’ai commencé à avoir des crampes dans le troisième tour, j’ai craqué dans le quatrième. J’étais dans la file des voitures, je remontais, je redescendais…”. Ce dimanche, pour les filles de N1, il fallait “courir au mental” estime Alice Coutinho. “Il fallait s’accrocher toute la course et tout donner, et voir à l’arrivée où on se situait", dit la 26e de la course.

S'il n’y a pas de résultat au bout, les filles de N1 sont surtout satisfaites d’avoir pu remettre un dossard. “On ne savait plus comment on faisait”, plaisante Emeline Eustache. Et la suite ? “On ne la voit pas. Je suis un peu dégoûtée, mais c’est comme ça”, souffle Marine Allione. Après cette “bonne expérience”, Flavie Boulais va elle retrouver l'Équipe de France pour un stage piste et route. Emeline Eustache n’est pas certaine de recourir avant début… juin. La DN Centre-Val de Loire se projette elle sur la fin mai. “On va les laisser souffler un coup, car depuis un moment on leur dit que ça va reprendre”, reconnaît Nicolas Perrin. En attendant, ses protégées restent jusqu’à mercredi en Savoie pour rouler à la montagne. “À notre retour, je leur dirai de se reposer, il faudra être solide quand la saison reprendra. On risque de sortir tous les week-ends. Les objectifs vont s’enchaîner”. Les filles n’attendent que ça.  

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