Marie Le Net : « Je suis ce qu’on me dit de faire »

Crédit photo Francis Spruyt - DirectVelo

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La reprise a été agitée pour Marie Le Net. Pour sa grande rentrée, la coureuse de la FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope s’est testée sur les pavés d’À travers la Flandre (1.1). "J'avais pour objectif de protéger Clara (Copponi) pour une éventuelle arrivée au sprint, mais au final c'était très dur de se placer. Avec les secteurs pavés tout le monde se bat avant et quand on n'est pas bien placé avant c'est compliqué. Donc on se prend des cassures, on essaye de revenir mais au bout d'un moment c'est trop dur. Mais bon c'était la reprise !", tempère-t-elle néanmoins tout sourire une fois la ligne franchie. Et ce n’est pas une place anecdotique à plus de neuf minutes de la vainqueure, Annemik Van Vleuten (Movistar), qui va affecter son enthousiasme. "Ça débloque !", s’amuse-t-elle.

Il va ainsi falloir prendre le temps de relancer la machine pour la Morbihannaise. "Quand on ne fait pas de courses depuis longtemps on sent que ça fait mal. Le temps de relancer ce n'est pas évident". Pourtant elle admet que les signaux étaient au vert à l’entraînement, "mais c'est différent en course. Il y a le placement, il faut énormément compter ses efforts, je ne fais pas partie de celles qui ont un moteur de ouf, donc si on est mal placé à faire des efforts tout le temps pour remonter, la jauge descend vite". Et l’enchaînement des difficultés a vite résigné Marie Le Net. "Il y avait beaucoup de monts et de secteurs, donc on se dit qu’il faut se placer pour celui-là, on est dedans, on fait un énorme effort et dans l'oreillette on entend « dans un kilomètre il y a le prochain », là on se dit « oh mince... allez on se replace »". Jusqu’à l’effort de trop.

« C’EST LE RÊVE D’UNE CARRIÈRE SPORTIVE »

Spécialiste de la piste, la coureuse de 21 ans a connu un hiver assez calme, loin des vélodromes qui ont fermé leurs portes en raison du contexte sanitaire. "On n'avait pas de piste, depuis les France Espoirs je n’avais pas couru. Il y avait juste le Mondial sur Zwift (lire ici), ça compte comme une course. Presque six mois sans courir c'est bizarre". Mais rien n’a changé dans la tête de Marie Le Net, depuis son double podium à Gray chez les Espoirs. Ce sont toujours les Jeux Olympiques qui habitent son esprit. "C'est mon gros objectif de la saison, la route me sert surtout d'entrainement pour les Jeux. Tout ce qu'il y a autour c'est pour y arriver. Ce n'était pas prévu que je reprenne aussi tard", explique celle qui devait participer au Samyn, avant qu’un cas de Covid dans l’équipe ne vienne retarder son retour dans les pelotons (lire ici).

La vice-Championne de France Espoirs compte maintenant les jours qui la séparent de Tokyo. "On a beaucoup de stages, de l'hypoxie, on met plein de petits trucs en place, c’est au millimètre". Pour les mois à venir, il faudra donc jongler entre la route et la piste, mais sa priorité est déjà toute trouvée. "Cette année je suis plus au contact de l'équipe de France piste que mon équipe route, sourit-elle. Ce n'est pas toujours facile de jongler car d'un côté un team voudrait faire un stage, et l'autre a des besoins pour les courses. Je me mets un peu en retrait, ils gèrent entre eux et je suis ce qu'on me dit de faire". Après sa campagne de Classiques belges sur route, Marie Le Net pourra retrouver les vélodromes, celui de Gand, à l’occasion d’un Grand Prix du 16 au 18 avril prochains. "J'ai envie d'être en forme partout mais je peux accepter d'être moins bien sur route pour être au mieux aux Jeux. C'est le rêve d'une carrière sportive". Le compte à rebours est lancé.

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