Marie Le Net : « Ça met du pep’s dans la préparation »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Watopia. C’est le nom de l’univers virtuel dans lequel se déroulera le Championnat du Monde de cyclisme esport, ce mercredi, sur la plateforme Zwift. Pour la France, Marie Le Net et Jordan Sarrou seront les deux représentants. La sociétaire de FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope est loin d’être angoissée à quelques heures du départ. "Je ne me mets tellement pas la pression, car je m’attends à ce que ce soit dur, je prends ça comme ça vient. Je ne me mets pas dans un état différent de d’habitude, ça ira comme ça", sourit-elle. Seule à répondre positivement à l’appel de la FFC, la Bretonne y voit comme une parenthèse dans l’hiver. "Vu qu’on n’a pas de compétitions avant longtemps, avec le Championnat de France sur piste annulé et celui d’Europe reporté, ça met du pep’s dans la préparation, pense la spécialiste de l'Américaine et de la poursuite par équipes. Et puis c’est le premier Championnat du Monde quand même, ça marque".

Comparer l’intérêt entre le réel et le virtuel est "délicat" pour Marie Le Net. "C’est très différent de la réalité,  mais en même temps c’est un Championnat du Monde de l’UCI, ce n’est pas n’importe quoi. Et puis il y a un maillot à la fin (lire ici). C’est compliqué de définir la valeur que ça peut avoir". Sans préparation préalable, la coureuse de 20 ans est actuellement en protocole hypoxie. "Je dors dans ma tente, les sensations ne devraient pas être au top de ce que je peux faire. On n’est pas dans une période remplie de courses, mais dans une optique de reprise. Mais j’ai quand même fait deux-trois entraînements pour reconnaître le circuit et savoir pédaler", plaisante-t-elle. Le parcours est long de 50 kilomètres avec un dénivelé positif de 483 mètres.

« ÇA NE PARAIT TELLEMENT PAS RÉEL »

Même si elle utilise la plateforme, Marie Le Net n’est pas adepte des courses en ligne pour autant. "Je ne pratique pas plus que ça. Pendant le premier confinement, ma connexion wifi n’était pas bonne en Bretagne. En course, j’ai juste fait la dernière étape du Tour Zwift, sur les Champs-Elysées. Mais c’est tellement dur que c’est bien de se limiter. C’est bien à faire, mais pas tout le temps". De plus, il faut être capable de maîtriser l’aspect technique et stratégique du cyclisme en ligne. "Je commence à capter tous les petits trucs. On était beaucoup sur Zwift en confinement. Mais c’est difficile de parler de stratégie, je résume ça à du sauve-qui-peut après le départ à bloc. C’est basé sur les watts par kilogramme, donc il faut être affutée". Ce mercredi, elles seront 53 concurrentes à se disputer le premier titre mondial esport (voir les partantes).

Adepte du cyclo-cross durant ses années Cadettes, les départs rapides pourraient lui rappeler quelques souvenirs. "C’est exactement le même effort qu’en cyclo-cross. Mais je n’en ai pas fait depuis cinq-six ans. Je vais essayer de comparer ça à la poursuite. Mais je dois durer sur plus d’une heure, ça fait peur mais c’est le principe", s’amuse-t-elle. Lorsqu’elle sera sur son vélo, dans son salon, l’ambiance sera plus calme que lors des grandes compétitions qu’elle a pu connaître. "J’ai vu mes collègues de classe cette semaine, je leur ai dit que j’avais un Championnat du Monde, ils m’ont dit « quoi ? ». Ça ne parait tellement pas réel. Mais on a eu des visioconférences avec la FFC et l’UCI, pour nous expliquer comment tout fonctionne, on a été suivi". Désormais, place à la course. "Il y a tellement de niveau et de difficulté que je n’ai pas d’objectif, l’important est de participer et me faire plaisir".

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Marie LE NET