Aloïs Charrin a commencé par le plus dur

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Voilà Aloïs Charrin dans la cour des grands. Comme son nouveau coéquipier Andrea Mifsud (lire ici), le Drômois - originaire de Romans-sur-Isère mais qui réside désormais à Annecy (Haute-Savoie) - s’est directement retrouvé dans le vif du sujet, ces deux derniers week-ends, pour ses débuts au milieu des pros avec la Swiss Racing Academy. Présent sur les routes du Tour des Alpes-Maritimes et du Var (2.1) puis sur la Royal Bernard Drôme Classic (1.Pro), le coureur de 20 ans a appris le métier face à certaines des plus grosses armadas du peloton international. “C’était dur ! En reprise, ça fait quand même bizarre de faire face à un tel peloton… C’était vraiment la découverte. Disons que c’est plutôt fidèle à l’idée que je m’étais faite malgré tout, relatait-il pour DirectVelo en début de semaine, peu après la course drômoise. Il y a un très gros niveau mais avec beaucoup de travail et quelques années d’expérience, je pense que c’est accessible. C’est de bon augure pour la suite. J’y suis, ça y est, et ça fait plaisir”, ajoute celui qui en a profité pour échanger avec de vieilles connaissances comme Pierre Latour, Clément Champoussin, Aurélien Paret-Peintre, Nans Peters, Simon Guglielmi ou Thomas Champion.

« JE VAIS M’ADAPTER ET TROUVER DES SOLUTIONS »

Ses proches, et notamment ses parents, sa soeur, son oncle et sa tante, qui résident dans la région de Saint-Donat-sur-l’Herbasse, sont venus en nombre pour l’encourager lors de la Royal Bernard Drôme Classic. Un appui de poids pour Aloïs Charrin. “J’ai forcément fait attention à leur présence, surtout qu’avec le huis clos et avec cette situation sanitaire, il y a moins de monde sur les routes. Même si je ne les voyais pas toujours, j’entendais leur voix et ça fait toujours du bien lorsque tu es en plein effort”. Dimanche dernier, lors de l’épreuve qui a sacré le jeune italien Andrea Bagioli (Deceuninck-Quick Step), l’ancien vainqueur du Challenge MorphoLogics-DirectVelo Juniors, en 2018, a senti qu’il n’était pas loin de réaliser une performance plus qu’honorable. “Au niveau du placement, le fait de connaître les routes m’a bien aidé. Ce n’étaient pas vraiment mes routes d’entraînement car je suis originaire d’un peu plus haut, mais il m’est déjà arrivé d’y passer quelques fois. Il ne m’a pas manqué grand-chose pour basculer dans le groupe d’une quarantaine qui était devant moi, dans la Côte des Roberts. Mais à ce niveau-là, face à une telle adversité, c’est dur d’avoir des regrets”.

Après avoir bataillé face à de nombreuses WorldTeam pour sa reprise, Aloïs Charrin devrait maintenant retrouver une autre adversité dans les semaines à venir. “On a repris par ce qui était et restera sûrement nos deux plus grosses courses de l’année. On fera des Classe 1, encore, mais avec un peu moins de niveau quand même, je pense, comme au Tour du Doubs, pourquoi pas. En mars, on ne devrait pas courir avec l’équipe, le calendrier a été allégé à cause de la Covid. Il y aura Paris-Troyes mais l’équipe alignera sûrement ceux qui n’ont pas encore pu lancer leur saison. Je vais m’adapter et trouver des solutions”, explique celui qui va ainsi très certainement s’aligner sur des épreuves amateurs. “Avec Andrea (Mifsud), on va aller sur des Élite Nationale, dont Annemasse-Bellegarde. Peut-être que j’irai aussi à Romans-sur-Isère si c’est fermé aux coureurs de troisième caté’. Ce sera l’occasion de faire du rythme et de prendre du punch”.

« SUR ANNEMASSE-BELLEGARDE, JE POURRAI ME TESTER »

Car malgré les bienfaits de ces premières courses professionnelles, le garçon sent qu’il a aussi besoin de travailler sur d’autres types de formats. “Sur ces quatre premiers jours de course, c’était du travail « au train » qui permet de prendre de la force et de la caisse. Mais j’ai aussi besoin de taper plus haut dans les intensités, sur des courses où ce sera moins en mode rouleau-compresseur. Ce sont deux types de courses et deux types d’efforts différents. Je suis jeune, je dois m’habituer à tous les types d'efforts. Le plan, c’est de varier car ça peut être super intéressant. Je prends de la caisse sur les plus grosses courses mais j’ai aussi besoin de courir devant sur des Classe 2 ou des courses Espoirs”.

Aloïs Charrin a des idées plein la tête et il s’imagine, par exemple, en Bleu dans les mois à venir. “J’ai envie de me montrer pour décrocher des sélections en équipe de France Espoirs. Ce n’est pas forcément sur le week-end en Drôme-Ardèche que je vais gagner une sélection, rigole-t-il. Sur Annemasse-Bellegarde, je pourrai me tester par rapport au niveau amateur, même s’il n’y aura pas une énorme différence non plus car ça roule fort. Mais c’est là que je dois performer”.

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