La Carte postale de… Clément Carisey

Crédit photo DR

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Pendant la trêve des confiseurs, DirectVelo vous propose un instantané hivernal avec un acteur du milieu cycliste.

Après une année faste, où il a notamment remporté le Challenge BBB-DirectVelo, Clément Carisey s’apprête à retrouver le monde professionnel, avec Delko. Le coureur de 28 ans écrit à DirectVelo, à quelques heures de la nouvelle année.

« Cher DirectVelo,

Je t’écris, paumé dans l'Ardèche, où je m'apprête à fêter le nouvel an. Petit problème, la maison n'est pas isolée, il fait environ 15°C dans les chambres. Et... on n'a plus de bois pour chauffer la cheminée. Du coup, comme on ne peut pas voyager à cause du covid, je me contente de lire des livres de voyage. Cette année, on a un peu innové pour Noël. On n’est pas allé voir les grands-parents dans le Doubs, alors que c'était la tradition depuis que je suis tout petit. On était juste avec mes parents et ma sœur à Grenoble.

Pour les écarts à cause des fêtes, mon nouvel entraineur à Delko, Luc Cheilan, est assez indulgent de ce côté-là. Pour l’anecdote, je l'avais connu en fac à Grenoble, on a fait une année ensemble. J’ai eu un programme assez light pour rouler avant les fêtes, histoire de bien profiter.

Depuis ma reprise, dans mon travail avec Luc, on travaille avec un nutritionniste. J'en vois vraiment les progrès. Et ça motive encore plus pour travailler dans ce sens. Mais… je n’ai pas trop mangé de légumes à Noël ! Je me fais quand même plaisir. Avec la charge d'entrainement, le poids un peu plus bas, le travail, je fais attention, mais je ne me culpabilise pas. Ce sont les derniers jours où on se fait plaisir. Après, au mois de janvier, dès le 1er, c'est la marque pour un nouveau départ dans la nutrition. Le changement d’année marquera la fin des semaines à profiter.

LA CONFIANCE QUE JE N'AVAIS PAS À ISRAEL

Je suis très impatient de retrouver les courses professionnelles. Rien que le premier stage, en fait. On n'en a pas fait en décembre. À l’approche du premier regroupement, on sent la tension qui monte un peu. Et ça enchaine sur les compétitions. En plus de la grosse impatience, c’est aussi l'envie de bien faire. L’envie de montrer qu'ils ont eu raison de me faire confiance.

Par rapport à l’année dernière, où je faisais le chemin inverse, moralement c'est forcément plus facile. Même si j'avais assez vite fait le deuil l'an dernier. Je m’étais remobilisé avec cette rage et cette envie de bien faire. De nouveau, j'ai le couteau entre les dents. J'étais costaud cette année. J'ai pu finir numéro 1 amateurs, j'ai montré que je n’avais rien à faire à ce niveau et je veux continuer à le prouver. C'est une remise en question tout le temps. Finalement, même si les situations sont différentes, l'état d'esprit est le même. Je suis sérieux à l'entrainement. Mais on se pose des questions à cette période, avant les stages, les courses… C'est un peu marrant aussi de se jauger l'hiver et se demander où on en est par rapport aux autres.

Pour moi, le Nouvel An, ce n’est pas vraiment un livre qui se termine et un autre qui s'ouvre, c'est plus un changement de chapitre. Il y a une continuité entre l'avant et l'après, je ne me dis pas que c'est quelque chose d'important.

Je reviens dans le monde professionnel après avoir remporté le Challenge BBB-DirectVelo. Mais disons qu’être meilleur amateur, ça ne veut rien dire en pro. Ça veut dire que tu as un moteur pas trop mauvais, tu sais un peu lire la course, mais le style de course est tellement différent… Ce n’est pas parce que tu es meilleur amateur que tu vas forcément être bon chez les pros. C'est un nouveau départ, il faut faire ses preuves tout le temps. La confiance engrangée cette année, je ne l'avais pas en début d'année à Israel, quand je suis arrivé chez les pros. Ça va jouer sur les courses que je vais pouvoir disputer cette année. J'ai deux ans de plus aussi, je me connais un peu mieux, je sais ce que je peux faire ou pas. C'est plus cette maturité qui va changer quelque chose, pas d’être meilleur amateur. Maintenant, rendez-vous à Bessèges. Enfin… s’il n’y a pas de pépin.

Clément ».

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