Valentine Fortin : « Continuer sur ma lancée »

Crédit photo Didier Vannini

Crédit photo Didier Vannini

Valentine Fortin est en grande condition. Ce dimanche, la sociétaire du Team Femmes du Genevois, qui portera le maillot de St-Michel-Auber 93 l’an prochain, s’est imposée à l’occasion de la première édition de la Mirabelle Classic (voir classement), une semaine après s’être déjà montrée la plus forte sur la Classic Vienne-Nouvelle-Aquitaine. Elle devient désormais une outsider sérieuse pour le prochain Championnat de France Espoirs. Entretien.

DirectVelo : Voilà un deuxième succès en quelques jours !
Valentine Fortin : Je savais que j’étais sur une bonne lancée après ma première victoire sur route la semaine dernière (sur la Classic Vienne-Nouvelle-Aquitaine, en Coupe de France, NDLR), alors je m’étais dit « pourquoi pas » . Je suis venue sans pression, en me disant que j’allais voir comment la course allait se dérouler. C’était compliqué face au gros collectif d’Auber, mais on a eu de la chance de revenir sur (Fernanda) Yapura car ensuite, ça s’est fait à la pédale dans la dernière difficulté. Au sprint, dans un petit groupe comme celui-là, je suis plus à l’aise que dans un peloton massif. Je n’ai pas trop besoin de frotter en petit comité. Je me sais assez explosive au sprint grâce à mes qualités sur la piste.

« J’AI L’HABITUDE DE PARTIR FORT »

Comment as-tu géré le final ?
Je l’ai bien jouée tactiquement. Quand Mélodie (Lesueur) a attaqué à deux kilomètres de l’arrivée, ce ne sont pas les filles d’Auber qui ont fait l’effort, mais d’autres. J’ai dit aux filles de laisser Auber rouler. Ce n’était pas à nous de faire le travail. Barbara Fonseca a attaqué pour revenir sur Mélodie, puis Mélodie en a remis une aux 500 mètres. J’ai directement pris la roue, il fallait y être. Sinon, c’était raté. Puis j’ai lancé mon sprint aux 200 mètres.

Tu as immédiatement pris plusieurs longueurs d’avance…
La piste m’apporte beaucoup de giclette, j’ai l’habitude de partir fort. Mais j’ai un peu coincé sur la fin, j’étais quand même dans le dur. Je me suis rassise… Il m’en manquait un petit peu mais j’ai eu la chance de prendre ces longueurs d’avance qui m’ont permis d’être toujours devant sur la ligne.

En tant que sudiste, n’as-tu pas souffert des conditions météos difficiles ce dimanche ?
Je suis du sud mais depuis le début de saison, il pleut quasiment tout le temps sur les courses alors, à force, je m’y suis habituée (sourire). J’ai tout pour bien me couvrir. La pluie n’était pas prévue à la météo. Ce n’était pas facile car quand ça ne roulait pas trop, il faisait très froid avec ce vent. Heureusement, il y a eu une petite éclaircie sur la fin de course.

« IL FAUT UNE ÉMULATION »

C’était la première édition de la Mirabelle Classic, qui pourrait devenir une manche de la Coupe de France l’an prochain. Comment as-tu trouvé le parcours ?
Je l’ai bien aimé. Il y a des petites bosses pas trop dures. J’étais à l’aise dans le GPM, ça se fait surtout à la giclette. On cherche des circuits comme ça, c’est vrai que ce serait sympa en Coupe de France. Par contre, il ne faut pas qu’il n’y ait que des manches de Coupe de France. Généralement, dès qu’une course apparaît, elle devient vite manche de Coupe de France. Là, je trouvais bien d’avoir des manches de Coupe de France mais aussi une course comme celle-là en plus. S’il n’y avait pas eu cette Mirabelle Classic, on n’aurait pas eu de courses pendant deux semaines, jusqu’au Championnat de France Espoirs. C’est beaucoup. Là, pour la préparation, c’est top. Ce genre de nouvelles courses, c’est bien pour le cyclisme féminin, que l’on doit encore développer, car en Coupe de France par exemple, le niveau est encore trop hétérogène.

C’est-à-dire ?
Dans le peloton d’une manche de Coupe de France, il y a pas mal de filles, mais dont certaines qui débarquent tout juste dans le monde du vélo. Ce n’est pas comme chez les garçons, où il n’y a que les meilleurs qui roulent ensemble, via des catégories. Là, chez les filles, on se retrouve à courir avec des filles qui sont dans un peloton pour la première fois. Elles sont là pour apprendre, et c’est bien, mais c’est aussi parfois dangereux. Mais peut-être que plus tard, quand il y aura encore plus de filles, ce serait bien de “catégoriser”. Pour l’instant, je comprends que la situation soit celle-là car il n’y a “personne” en fait. Tout reste à construire. Il faut une émulation. Plus le niveau va augmenter et plus ce sera homogène.

Après ces deux succès coup sur coup, tu seras surveillée lors du prochain Championnat de France…
Ce sera un circuit qui correspond bien à mon profil. Il n’y aura pas de cols (rires). Je vais y aller une nouvelle fois sans pression, en espérant continuer sur ma lancée. Il faudra que j’arrive à bien lire la course pour être là dans le final. La semaine prochaine, je serai à Bourges pour un stage piste, puis je vais sûrement prendre le temps de me reposer un peu la semaine suivante, car le Championnat arrivera vite, dès le vendredi.

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