« Tout est possible » sur la dernière étape du Tour de Bretagne

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

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Le Tour de Bretagne n'est pas terminé. Sur la route, bien sûr, puisqu'il reste encore une étape ce mercredi. Mais aussi dans le classement. Car si Jakob Söderqvist bénéficie d'un petit matelas de 34" sur son dauphin Morne Van Niekerk, et presque une minute sur plusieurs adversaires (voir classement), le coureur de Lidl Trek Future Racing risque d'avoir du pain sur la planche encore aujourd'hui. "C'est la journée pour tout changer. Depuis le début de ce Tour de Bretagne, tout le monde parle de cette étape comme la plus dure. Ça va être à fond dans tous les sens. Il y a plusieurs coureurs sous la minute, et c'est la dernière opportunité. 34 secondes ce n'est pas énorme mais ce n'est pas non plus au contact. Des gars ont déjà perdu 2-3 minutes sur le circuit, la course a été bouleversée les années où la course est passée à Dinan", raconte le Sud-Africain.

En effet, Dinan a rarement accouché d'une souris. Daniel Turek s'en souvient. "Comme on a vu en 2016 et 2021 avec cette arrivée, le général peut bien changer. Il y a une part de cruauté mais c'est le sport". En 2016 d'abord, Nick Schultz avait intégré le Top 10 ce dernier jour, grâce à une victoire en solitaire. Si Adrien Costa avait bien tenu son maillot vert, tout le classement général derrière lui avait changé. Mais en 2021, Thibault Ferasse, leader depuis la troisième étape, avait perdu le Tour de Bretagne à Dinan, et même le podium. Jean-Louis Le Ny, finalement vainqueur, avait bien cru lui aussi tout perdre à cause d'un problème mécanique sur les pavés des derniers hectomètres, avant que le règlement ne lui permette de récupérer la victoire finale. En revanche, ce mercredi, les temps seront bien pris sur la ligne et il n'y aura pas de faveurs.

UN LEADER « TRÈS FORT » MAIS QUI A FAIT « BEAUCOUP D'EFFORTS »

Martin Solhaug Hansen, 5e du général, croit à un bouleversement. "On y croit, c'est une belle étape pour nous. Il y a une belle montée qui me va bien et une partie technique avant l'arrivée. On va essayer", promet-il. Pierre-Henry Basset, au 7e rang, va dans le même sens. "Sur une étape comme ça, difficile et avec des conditions météo incertaines, tout est possible. L'objectif sera de renverser tout ça". Difficile de prévoir dans quel scénario le peloton va mettre les roues. "On ne peut pas trop prévoir un scénario classique. L'année dernière déjà, ça ne se passait jamais comme on pensait. Il faut regarder et réagir". Mais Martin Solhaug Hansen pense qu'il faudra attendre le circuit. "Je pense que ce sera dur de faire quelque chose avant. Ce sera facile de contrôler. On va sans doute attendre le circuit avec la montée, et les petites rues dans la ville. Il peut se passer des choses ici".

Et quid du leader dans tout ça ? À part une petite cassure ce mardi, qui n'a pas duré, Jakob Söderqvist fait pour le moment un sans-faute. "Il est très solide, il arrive à tenir la baraque, note Pierre-Henry Basset. Son équipe n'est partie qu'à cinq, en plus. Il a fait beaucoup d'efforts et aujourd'hui c'est dur, donc on verra bien. Il en fait beaucoup mais il est aussi très fort et il tient à son maillot. Une petite minute c'est compliqué à aller chercher". Martin Solhaug Hansen est d'accord sur les jambes du Suédois. "Il est très fort, ça va être dur. Mais sur une telle étape, avec les montées notamment, je sais que je suis meilleur que lui dans ce registre. Si je ne peux pas gagner, j'espère récupérer quelques places et pourquoi pas la victoire d'étape".

UN FINAL CRUEL ?

Peut-être trouvera-t-il un allié de circonstances, en la personne de Daniel Turek. "Tout peut se passer. Je dois reconnaitre que je serais triste pour eux s'ils perdaient le maillot le dernier jour. Ils ont bien roulé toute la semaine, ils méritent de gagner. St-Michel aussi a bien travaillé. Ce sont des équipes méritantes et ils sont aux 2 premières places". Bien sûr, le coureur d'ATT Investments ne fera pas de fleurs à ses adversaires. Mais à 31 ans, il sait que ce circuit n'est peut-être pas adapté à ses qualités. "Le final a l'air chaud, assez étroit. Les gars ici sont jeunes, ils n'ont pas peur de prendre les risques. C'est peut-être mon problème par rapport à eux. Sur les pavés tu peux perdre le général sans y pouvoir grand chose, juste sur un coup de malchance".

Le mot de la fin appartient au vainqueur final de 2022, Johan Le Bon, qui ne va pas forcément dans le sens des coureurs. "Dinan, c’est un circuit dur même s’il n’y a jamais de gros écarts et qu’on a toujours 20-30 gars dans le dernier tour. Je ne pense pas que ça bougera beaucoup". Avec la fatigue partagée par tous les coureurs, les conditions météo parfois difficiles, et des journées à rallonge et mouvementées... Qui sait comment chacun a récupéré et quelles différences peuvent se faire à Dinan. Mais comme le dit justement l'ancien coureur de Dinan Sport Cycling, en guise de conclusion : "une course de vélo n'est jamais finie tant que la ligne n'est pas passée". Alors, faites vos jeux.

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