Matthew Teggart : « Je pense que je peux le faire »

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Matthew Teggart confirme sa forme du moment. Auteur de trois Top 7 depuis la reprise de la saison, le sociétaire de l’Amicale Cycliste Bisontine s’est imposé ce samedi sur le Tour du Jura Suisse (voir classement). “J’étais très régulier ces dernières semaines, mais c’est très important de montrer que je suis capable de gagner. C’est vraiment bien“, déclare-t-il au micro de DirectVelo.

UNE ANNÉE 2019 QUASI-BLANCHE À CAUSE D’UN PROBLÈME PHYSIQUE

À 40 kilomètres de l’arrivée, l’Irlandais a rejoint l’échappée matinale en compagnie de trois autres coureurs. Puis, à 20 kilomètres du terme, un groupe est revenu de l’arrière. 25-30 coureurs étaient alors présents à l’avant. Tout s’est joué dans l’ultime kilomètre où la pente était d’environ 4-5 %. “Le final était dur, j’apprécie ça et je sais que je suis rapide. J’ai démarré mon sprint à 200 mètres et j’ai gagné assez facilement, avec une ou deux secondes d’avance sur le deuxième“. Son coéquipier australien Harrison Bailey a terminé 3e. "On s'est dit qu'on allait faire chacun notre sprint. On ne voulait pas sacrifier un de nous deux. C'est un super podium pour l'équipe". Le parcours escarpé du Tour du Jura Suisse lui convenait. “Je suis plutôt un puncheur mais je me débrouille de mieux en mieux dans les longues montées. La course n’était pas très longue avec 124 kilomètres. C’était donc plus difficile de faire la différence. J’aime les épreuves qui font 200 kilomètres comme j’ai pu en disputer chez les professionnels et où seuls les plus forts survivent“.

Le 2e d’une étape du Tour Alsace 2018 revient de loin. Il s’est mal remis d’une chute arrivée cette année-là sur le Tour de l’Avenir. “À ce moment-là, je ne pensais pas que c’était trop grave (il a pu finir la course, NDLR). Mais j’ai ensuite dû abandonner le Tour de Grande-Bretagne“. Il avait un problème au niveau des nerfs dans le dos. “J’ai perdu une partie de ma masse musculaire aux jambes. J’avais des douleurs. Je ressentais de l’électricité, mes muscles se contractaient même quand j’étais au repos“. Il n’a pas pu s’entraîner de tout l’hiver. “Ou juste une ou deux heures sans le moindre effort“. Après avoir passé de nombreux scanners et IRM, la cause du problème est enfin identifiée alors que la saison 2019 est déjà bien entamée. Il a été opéré en mai et a repris la compétition trois semaines après, aux Boucles de la Mayenne. “Ce fut long et compliqué. J’ai presque perdu une année entière. Je n’ai pas pu beaucoup me montrer“.

« LE NIVEAU EN N1 EST PRESQUE LE MÊME QU’EN CONTINENTALE »

En septembre 2019, son équipe Continentale irlandaise Evopro Racing a des difficultés financières et n’est pas certaine de repartir l’année suivante. “Ils nous ont dit qu’on pouvait chercher ailleurs". Au Tour du Doubs, il retrouve Pascal Orlandi, le président de l’Amicale Cycliste Bisontine où il évoluait en 2016. “Il m’a dit que si je voulais revenir, j’étais le bienvenu. J’avais le choix entre rester à Evopro au risque que l’équipe cesse ou aller à Besançon en sachant que l’équipe montait en N1, que j’allais avoir un bon calendrier et de belles opportunités. En plus, je connaissais le staff. C’était une option plus sécure. Et le niveau en N1 est presque le même qu’en Continentale“.

Après trois années dans des Continentales des îles Britanniques (An Post-ChainReaction, Team Wiggins et Evopro Racing), Matthew Teggart aspire désormais à rejoindre une formation ProTeam ou WorldTour. “Je veux courir le Tour de France. Je sais que j’ai le niveau. C’était juste difficile avec mon problème physique. Je pense que je peux le faire. C’est mon ambition même si ce n’est pas simple. J’espère que cette victoire m’aidera et que des équipes pros vont la remarquer“. Ce dimanche, il sera au départ du Grand Prix du Faucigny. D’ici la fin de la saison, il essaiera de récolter d’autres victoires sur des Élites Nationales ou des manches de Coupe de France. À la fin du mois, il a notamment pointé Châtillon-Dijon. “C’est un parcours que je connais. Il y a de belles bosses sur la fin. J’espère gagner“. Il lorgne également sur la prochaine manche de la Coupe de France N1, début octobre, Arbent-Bourg-Arbent, dont il ira reconnaître le parcours dans deux semaines.

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