La Ligue Mondiale sur piste : 2h30 pour la télé

Crédit photo Francis Spruyt - DirectVelo

Crédit photo Francis Spruyt - DirectVelo

Ce dimanche, lors de la dernière journée des Championnats du Monde sur piste à Berlin, l'UCI a donné des détails sur le nouveau circuit commercial qu'elle veut lancer en novembre (lire ici). Chaque événement durera 2h30, soit en fin d'après-midi, soit en début de soirée. Au programme sportif, les disciplines suivantes : la vitesse individuelle, le keirin, l'élimination et le scratch. Les hommes et les femmes qui y participeront seront sélectionnés d'après leurs résultats au Championnat du Monde précédent. Les 18 meilleurs sprinters et les 18 meilleurs des courses en peloton seront invités d'office.  "Le but est de créer un format compact et spectaculaire", précise le président de l'UCI David Lappartient.

Les gains pour les coureurs seront plus importants qu'aux actuelles manches de Coupe du Monde. "Les montants doivent encore être précisés, mais ils seront conséquents. Nous avons conscience que beaucoup d'athlètes sont payés par l'armée ou les fédérations nationales. Nous voulons faire en sorte que les athlètes soient capables de gagner de l'argent par leurs prestations." David Lappartient souligne également l'importance d'avoir de la crédibilité sportive.  "C'est pour cela que nous attribuerons beaucoup de points UCI. Ils entreront en ligne de compte pour la qualification au Championnat du Monde et donc indirectement pour les Jeux Olympiques." Par ailleurs, l'UCI a également précisé que le système de qualification olympique pour Paris doit encore être défini.

UN SHOW TELEVISUEL

L'UCI projette de réaliser huit saisons, c'est la durée de la convention qu'elle a signé avec le groupe Discovery, propriétaire d'Eurosport. Si cette World League devait être un succès, l'UCI a déjà en tête un plan d'élargissement. "Nous avons défini la période entre novembre et février. L'idéal est d'organiser deux manches par mois. Faites le compte. Cela veut dire que nous pouvons étendre le format à huit manches." 

Si les vélodromes choisis n'ont pas été dévoilés, le projet vise dans un premier temps des nations avec un historique fort. "Il ne faut pas se tromper dans le lancement. On ne va pas entamer les débats au Turkménistan. Nous essayerons de conserver un équilibre entre les continents", souligne François Ribeiro, le chef événementiel d'Eurosport.

L'aspect show télévisuel sera également l'une des priorités. "On veut organiser les podiums différemment avec un joli show son et lumière qui met en valeur les athlètes. Le contact avec le public sera renforcé. Ici, cela n'existe pas. Si je n'ai pas mon badge, je ne peux pas faire un selfie avec le Champion du Monde.  Comme nous allons travailler avec un groupe restreint d'athlètes, nous pourrons les starifier et les rapprocher du public". 

DEFICIT D'AUDIENCE DEPUIS QUATRE ANS

Cette Ligue Mondiale a pour but de structurer toute la saison de manière claire. Elle s'inscrit dans le plan de réforme de la piste (lire ici). "Nous avons ainsi la World League de novembre à février, les Coupes des Nations de mars à septembre et le Championnat du Monde en octobre", précise David Lappartient." Selon Jos Smets, membre de la commission piste de l'UEC, cette compétition s'insère bien dans le calendrier. "Nous avons analysé il y a quatre ans que la piste a un déficit d'audience. Nous devons améliorer ce point pour en faire un événement mondial attractif et intéressant à regarder à la télévision dans son ensemble. Pour cela, il faut avoir les meilleurs au départ. La période de novembre à février va donc comprendre les Six Jours et la World League. C'est bien pensé. Si on avait gardé les Coupes du Monde à leur emplacement actuel, nous aurions eu du mal à trouver des dates car les athlètes ne peuvent pas courir toutes les semaines", termine-t-il.

Mots-clés