Jérémy Cabot : « Je veux prendre mon temps »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Début de saison très riche pour Jérémy Cabot. Pour son retour dans les rangs professionnels, le désormais sociétaire de la formation Total Direct Energie est déjà passé par toutes les émotions ces dernières semaines. Très actif et présent aux avant-postes pratiquement tous les jours sur la Tropicale Amissa Bongo, au Gabon, il s’est ensuite retrouvé dans le dur au Tour de Valence. Cette semaine, c’est sur le Tour de la Provence, une épreuve digne du niveau WorldTour, que le lauréat du Challenge BBB-DirectVelo 2019 se teste. Histoire d’en savoir plus quant aux ambitions à se fixer pour l’avenir. Entretien avec l’athlète de 28 ans.

DirectVelo : Tu as débuté la saison très fort avec six Top 10 au Gabon !
Jérémy Cabot : C’était une bonne surprise, sur des parcours pas forcément très durs donc pas idéaux pour moi sur le papier. Je ne m’attendais pas à faire des résultats d’entrée, même si j’avais de bonnes jambes dès le stage de janvier. Mes directeurs sportifs m’avaient dit qu’avec ce que j’avais montré au stage, le début de saison devrait bien se passer. C’était un bon début, sur des courses plus contrôlées qu’en amateurs mais ça restait assez similaire malgré tout. Puis j’ai basculé sur le Tour de Valence et là, ce n’était plus la même (sourires). Je pensais que ça irait mais je n’avais sûrement pas totalement récupéré du Gabon. Tous les coureurs de l’équipe qui revenaient du Gabon ou de Bessèges étaient également dans le dur donc j’imagine que c’est normal de subir.

Est-ce difficile de subir la course lorsque l’on a été habitué à écraser les pédales tout au long de la saison précédente ?
Ce n’est pas facile de subir tous les jours mais d’un autre côté, je sais que ça fait partie de l’apprentissage. Je l’ai bien vécu. Quand des “anciens” comme Rein (Taaramae) ou Julien (Simon) te disent qu’ils ont l’habitude de s’employer tout le temps sur ce type de courses, ça rassure. Il y a aussi une phase d’adaptation à prendre en compte. Forcément, c’est différent de l’année dernière. Je connaissais déjà un peu ce niveau donc je ne suis pas surpris. Mais musculairement, il faut se ré-habituer et retrouver des sensations en repassant un petit cap. 

As-tu déjà pris tes premiers repères au sein de ta nouvelle équipe ?
C’est une équipe avec de gros moyens. Rien que le fait de partir en stage en Espagne en décembre, c’était la première fois pour moi. C’est cool. Ce sont de petits détails qui permettent de progresser plus vite. Tout est différent. C’est une grande famille. Les directeurs sportifs ont vu que j’étais dans le dur à Valence mais il n’y avait aucune pression. Il fallait attendre que l’orage passe. Ce type de management aide pour la suite. Cela peut sembler con à préciser mais si quand t’es dans le dur, on te dit que t’es nul… Ce n’est pas bon. J’aime le discours du staff. 

« UNE FIBRE QU’IL FAUT ENTRETENIR »

Quelles sont tes envies pour les semaines et les mois à venir ?
Je veux continuer de découvrir l’équipe et me découvrir en progressant petit à petit. L’équipe doit me découvrir et savoir sur quels types de terrains je peux vraiment marcher.

Est-il prévu que tu disputes des épreuves WorldTour prochainement ?
Ce n’est pas prévu pour l’instant. Je veux prendre mon temps, même si je prendrai les opportunités qu’il y aura. Le staff a du vécu et plus de recul que moi. Il saura me dire s’il faut faire des grosses courses ou un calendrier plus “traditionnel” en France. Dans l’idéal, je suis demandeur des deux. De très grosses courses pour voir ce que c’est, et y progresser. C’est ce qu’il me manque. Inversément, je veux aussi faire des manches de Coupe de France et d’autres Classe 1 en France pour essayer de performer.

Et garder le plaisir de jouer la victoire ?
Oui, en tout cas, au moins pouvoir peser dans le final. L’équipe est sensible à tout ça, à cet équilibre. Si tu es “un petit peu en-dessous”, tu ne peux pas passer l’année entière sur les plus gros fronts. Au bout d'un moment, dans la tête, ce ne serait pas bon et on perdrait la dynamique de jouer la gagne. C’est une fibre qu’il faut entretenir. C’était le mot d’ordre cet hiver. On fera sûrement un point fin février.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Jérémy CABOT