Aurélien Paret-Peintre : « Saisir ma chance et faire ma place »

Crédit photo Julie Desanlis - DirectVelo

Crédit photo Julie Desanlis - DirectVelo

Pour le début de sa deuxième saison complète chez les professionnels, Aurélien Paret-Peintre n’a pas mis longtemps à se retrouver dans le vif du sujet. Précieux équipier de luxe de Benoît Cosnefroy sur les pentes du Mont Bouquet samedi dernier, le grimpeur d’AG2R La Mondiale a contribué au succès final du Normand sur l'Étoile de Bessèges (2.1). Le tout alors qu’il n’était même pas prévu sur l’épreuve gardoise. Le natif d’Annemasse (Haute-Savoie) veut désormais profiter de la semaine sur les routes du Tour de la Provence (2.Pro) pour se tester et faire ses preuves en vue d’une éventuelle prochaine participation à Paris-Nice. DirectVelo a fait le point avec le coureur de 23 ans.

DirectVelo : Comment s’est déroulée ta reprise de la compétition ?
Aurélien Paret-Peintre : Je n’étais pas du tout prévu sur l’Étoile de Bessèges. Je devais reprendre à la Provence. Mais j’ai dû remplacer un coureur malade. J’ai été prévenu lundi soir. Physiquement, je savais que ça allait déjà bien mais mentalement, je n’étais pas encore prêt à reprendre. Cela peut sembler bête à dire mais dans ma tête, je n’étais pas encore programmé pour courir. Dans ces conditions, le premier jour m’a fait un peu peur, surtout avec ce vent… Mais finalement, ça m’a mis dans le bain directement et tout s’est bien déroulé par la suite.

« JE N’AVAIS PAS DE PRESSION »

Avec une étape de bordures, une arrivée de puncheurs, une arrivée au sommet et un chrono, tu as déjà pu te tester sur pratiquement tous les types de terrains….
J’ai lu sur DirectVelo que pas mal d’équipes disaient que c’était une rentrée intéressante pour les coureurs (lire ici) et je suis tout à fait d’accord avec ça. Chez AG2R La Mondiale, on partage aussi ce point de vue là. Le format est bien. C’est idéal pour reprendre. Même s’il n’y avait pas beaucoup d’équipes WorldTour, j’ai trouvé le plateau relevé. Sur l’étape des bordures ou au Mont Bouquet, je peux dire que ça roulait vite !

Qu’as-tu pensé de ce Mont Bouquet, justement ?
En tant que grimpeur, c’est sûr que ça me plaît. C’est toujours intéressant d’avoir à produire ce type d’effort dès le tout début de saison. Ce n’est qu’une quinzaine de minutes de montée, c’est bien. Si tôt dans la saison, ce sont les hommes en forme, plus que les purs grimpeurs, qui arrivent à s’exprimer. C’est comme au chrono d’Alès en fait… On l’a vu avec (Alberto) Bettiol qui gagne le dimanche. Ce n’est pas surprenant. C’est d’ailleurs pour ça qu’on avait peur d’un Alexys Brunel ou d’un Benjamin Thomas y compris au Mont Bouquet. Sur un mois de février, ce sont toujours des ascensions particulières.

Dans ce fameux Mont Bouquet, tu as réalisé un gros travail qui a favorisé la prise de pouvoir - et donc ensuite la victoire finale - de ton leader Benoît Cosnefroy…
C’est vrai que j’ai, entre guillemets, été le dernier homme pour Benoît, avec François Bidard. Avoir ce genre de rôle ne me fait pas peur. Je me sentais bien et je connais très bien Benoît. Je savais comment gérer cette montée pour lui. Je n’avais pas de pression. Faire ce travail là, c’était super gratifiant en réalité. On s’est bien entendu et j’ai pris beaucoup de plaisir à faire ce travail pour lui. On a fait une belle montée.

« CE SERA UN BON TEST »

Avec ces cinq jours de course dans les jambes, tu vas aborder le Tour de la Provence dans de bonnes conditions !
Disons que ça m’a fait du bien physiquement. J’avais confiance en mon travail et en ma préparation hivernale. Je me doutais que je serais dans les clous pour la Provence. Mais les sensations que j’ai eues à Bessèges me donnent encore plus confiance pour la suite. J’ai sorti une bonne montée au Bouquet et un bon chrono. C’est bien. Malgré tout, je veux rester lucide. Sans dénigrer le plateau de Bessèges, il y aura quand même une densité nettement plus importante à la Provence, qui sera quasi comme une course de catégorie WorldTour.

Qu’attends-tu de ce Tour de la Provence ?
Ce sera un bon test, notamment lors de l’ascension du Chalet Reynard, sur 35-40 minutes. Nous emmenons une belle équipe de grimpeurs et j’essaierai de faire un bon classement général. Les parcours me correspondent et l’équipe commence à me faire confiance sur les profils plutôt montagneux en Classe 1. C’est le genre de course où je dois saisir ma chance et faire ma place.

Pour décrocher une place sur de futures épreuves WorldTour ?
Je suis dans la présélection de neuf-dix coureurs pour Paris-Nice. Je dois profiter des courses à venir pour gagner ma place. Sur le Tour du Haut-Var, ce sera la même chose, même si je serai sûrement dans un rôle différent, pour épauler Romain (Bardet) qui fera sa “rentrée” en France. Ce sera la même chose lors du week-end en Drôme-Ardèche, si j’y suis présent. Je peux très bien aider les copains et me tester en même temps. Les semaines à venir vont être très intéressantes.

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