Bessèges et la France, “nouvelle” prépa idéale pour les WorldTour ?

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

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Et si les premières courses du calendrier hexagonal s’offraient une deuxième jeunesse ? Personne, parmi le comité d’organisation du Grand Prix La Marseillaise ou de l’Étoile de Bessèges, n’a oublié que durant des décennies, certains des meilleurs coureurs de la planète venaient faire leur rentrée des classes dans le sud de la France. Seulement voilà, face à l'émergence de nombreuses épreuves sur tous les Continents, ces courses françaises ont peu à peu dû se résoudre à voir la plupart des formations de première division mondiale les abandonner. Pour ne pas dire toutes, à l’exception - bien sûr - des groupes sportifs français. Cette année, la CCC, EF Pro Cycling, NTT et Trek-Segafredo sont toutes les quatre présentes à la 50e édition de l’Étoile de Bessèges. Une exception, ou le début d’une nouvelle tendance ?

UNE FORMULE CONVAINCANTE SUR L’ÉTOILE 

“L’idée première de venir ici était de créer un front avec nos chasseurs de Classiques. On voulait que nos spécialistes restent ensemble le plus longtemps possible pour prendre un maximum d’automatismes. On cherchait une bonne préparation pour eux et sur une course comme l’Étoile de Bessèges, on trouve un peu de tout. En même temps, ça donne aussi l’opportunité de jouer la victoire”, explique Gino Van Oudenhove, directeur sportif de la NTT Pro Cycling, auprès de DirectVelo. Le Flamand ne voit que des avantages à emmener ses troupes sur les routes du Gard. “Courir ici ou sous des températures très chaudes, comme à Oman, sont deux choses très différentes. La météo est intéressante car elle se rapproche de ce que nous aurons dans les Classiques. On apprécie aussi les parcours et les conditions de course. On a eu du vent le premier jour, par exemple. On sait aussi que les équipes françaises prennent ces courses très au sérieux, c’est donc très compétitif”.

Même son de cloche du côté de Ken Vanmarcke, qui mène cette semaine les coureurs d’EF Pro Cycling. “Tout le monde a les yeux rivés sur des courses comme le Tour d’Algarve ou le Tour d’Andalousie.  Mais ici, on trouve au moins autant de bonnes choses que là-bas. C’est super de pouvoir compter sur l’expérience des organisateurs français. Ce sont toujours de belles courses dans ce pays. Franchement, c’est un début de saison idéal pour nos coureurs présents ici. En plus, sur ces épreuves, on trouve également un côté plus « relax » que sur d’autres épreuves et les coureurs aiment ça”. L’ancien coureur belge promet ne voir que des avantages à courir dans la région. “Tu as tout ici, à Bessèges. La 4e étape est pour les grimpeurs, il y a un très bon chrono le dernier jour, deux étapes qui peuvent se finir au sprint... Les puncheurs sont servis aussi le premier jour… Tous les types de coureurs peuvent s’exprimer et ça, c’est génial pour une équipe. Sur plein d’autres courses, tu as cinq étapes avec quatre sprints massifs et un col sur l’autre étape. Basta. Ici, c’est bien plus varié”.

DES COUREURS SEPTIQUES… PUIS RAPIDEMENT CONVAINCUS

Mais si une course telle que l’Étoile de Bessèges est si attrayante et intéressante pour les coureurs, voire une préparation idéale pour les Classiques flandriennes : pourquoi n’y voit-on pas un plus grand nombre de formations WorldTour ces dernières saisons ? “Tout cela dépend du staff des équipes et des idées qu’ils ont pour leurs coureurs. Chez nous, il y a des spécialistes des Classiques et je suis moi-même Belge… On fait ces choix-là car on considère que c’est la chose à faire. D’autres équipes ne voient sans doute pas les choses comme nous mais si on marche sur les Classiques cette année, peut-être qu’ils regarderont quelle était notre préparation et ils viendront à La Marseillaise ou à Bessèges l’an prochain”, se marre Gino Van Oudenhove. “C’est toujours comme ça ! Tout le monde regarde ce qui marche”.

Ces prochaines semaines, les formations EF et NTT seront également sur le Tour de la Provence, le Tour des Alpes-Maritimes et du Var et les Boucles Drôme-Ardèche. “C’est un test et on y croit !”, appuie Gino Van Oudenhove. Tout aussi enthousiaste, Ken Vanmarcke rappelle la belle expérience de son collectif l’an dernier, déjà : “Certains de nos coureurs émettaient des doutes avant le Haut-Var, sur notre présence ici. Et finalement, ils ont apprécié la course, Sep (Vanmarcke) a gagné une étape et on a quitté la région très heureux. Du coup, nous revoilà cette année”. Et à lui de conclure avec une formule efficace. “Sur Bessèges, comme ces autres courses françaises, l’organisation est bonne, les parcours aussi. Alors pourquoi ne pas revenir ?”

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