Poursuite par équipes belge : Décision après Glasgow

Crédit photo James Odvart - DirectVelo

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Après ce Championnat d'Europe à Apeldoorn, la Belgique voit ses chances de participation aux Jeux Olympiques diminuer en poursuite par équipes masculine. Si le temps des qualifications de 3'57"211 n'était pas mauvais, il n'a pas permis au quatuor belge (Sasha Weemaes, Robbe Ghys, Kenny De Ketele et Rune Herregodts) de jouer la petite finale. Pire encore le concurrent direct, la Suisse a terminé quatrième du tournoi et creuse l'écart par rapport à la Belgique. Au niveau mathématique, la Suisse compte maintenant 690 points d'avance sur la Belgique. Comment résorber un tel écart? Jusqu'aux Jeux Olympiques de Tokyo, quatre résultats seront encore pris en compte : les trois meilleures performances en Coupe du Monde dont une obligatoirement en dehors du continent européen et le Championnat du Monde à Berlin en février. "Hormis pour les trois premiers, il y a seulement 50 points d'écart entre une 4e et une 5e place en Coupe du Monde. Ce n'est pas grand chose, le chemin sera long", précise le directeur de Belgian Cycling Jos Smets. 

Conscient de la difficulté de la mission qui attend les Belges, le directeur technique Frederik Broché veut quand même y croire. "Si les Suisses nous sortent des 3'52" à chaque fois, ce ne sera pas jouable, mais ils peuvent aussi avoir une mauvaise journée. Donc, il faut que nos gars restent à leur niveau et essaient d'améliorer leur record. Et une défaillance des adversaires nous arrangerait, soyons honnêtes. Cela ne dépend plus uniqument que de nous."

En juillet dernier, le quatuor Robbe Ghys, Fabio Van Den Bossche, Gerben Thijssen et Sasha Weemaes avait établi le record de Belgique en 3'56"818, soit un meilleur temps que celui de l'équipe sélectionnée pour Apeldoorn. Ne fallait-il pas aligner cette équipe aux Pays-Bas ? "La question est logique mais je vous réponds que non", affirme l'entraineur, "monsieur data" Jan Vancompernolle (présent depuis fin 2018 dans le staff de Belgian Cycling). "Nous avons réalisé plusieurs tests en stage à Bordeaux. Nous avons testé plusieurs combinaisons de coureurs possibles et nous sommes arrivés à la conclusion, le sélectionneur et moi, que l'équipe alignée à Apeldoorn était la meilleure possible. Fabio Van Den Bossche et Gerben Thijssen ne sont plus au même niveau qu'en juillet. Les données de puissance récoltées à l'entrainement ne mentent jamais." De plus, "les conditions chaudes en juillet étaient favorables à la réalisation d'un bon temps à Gand", rappelle Kenny De Ketele.

LA PRESENCE DE RUNE HERREGODTS S'IMPOSAIT

La titularisation de Rune Herregodts pouvait constituer une surprise pour certains mais pour l'encadrement, sa présence s'imposait. "Chacun sait qu'il n'a pas encore une technique parfaite. Il dévie parfois de sa ligne mais il est en pleine possession de ses moyens", justifie Jan Vancompernolle. Par conséquent, est-il préférable d'aligner un coureur en forme mais techniquement friable ou un coureur moins en condition mais plus en ligne de chaîne? "Le coureur en forme pourra toujours garder une bonne cadence, tandis que le coureur en méforme fera baisser l'allure générale", répond Frederik Broché. Pour appuyer l'opinion du staff, Rune Herregodts a réalisé une magnifique poursuite individuelle en 4'17"599", soit à deux gros dixièmes du record de Belgique détenu par Dominique Cornu depuis 2009, le tout pour sa troisième prestation dans cet exercice. "Cela illustre son potentiel", commente le sélectionneur Peter Pieters.

Reste le cas Kenny De Ketele. L'expérimenté coureur de 34 ans admet lui-même avoir atteint un plafond en poursuite par équipes. "Je ne pense pas pouvoir aller plus vite. Ce n'est pas une honte à mon âge. Je suis prêt à laisser ma place à quelqu'un d'autre, mais il faut que celui-ci soit plus en forme que moi. Pour ce Championnat à Apeldoorn, ce n'était pas le cas", assure-t-il.

Le Championnat d'Europe à peine terminé que les choses sérieuses reprennent en novembre avec les deux premières manches de la Coupe du Monde à Minsk (1-3 novembre) et à Glasgow (8-10 novembre). Après la joute en Ecosse, une décision sera prise quant au maintien de la poursuite par équipes masculine en vue de Tokyo 2020. "Après Glagsow, soit on continue, soit on arrête. Si l'écart avec nos rivaux s'accentue, nous n'irons pas aux Coupes du Monde à l'étranger en décembre et en janvier. Nous reporterons notre rêve olympique sur Paris 2024", avertit Frederik Broché. En cas d'arrêt, les hommes reporteront leurs espoirs de présence à Tokyo sur la Madison et par conséquent l'Omnium. Pour la Madison, nous n'avons pas trop de soucis à nous faire", rassure Peter Pieters. 

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Portrait de Rune HERREGODTS
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