Quelques minutes après avoir franchi la ligne d’arrivée du Championnat de France Elites qu’il termine à la 25e place, Kévin Le Cunff oscille entre la satisfaction "d’être sorti en costaud avec le groupe qui joue la gagne" et la déception "de ne pas avoir pu disputer la victoire" pour le titre. "Je venais pour la gagne", déclare-t-il à DirectVelo.

« J'ÉTAIS PERCLUS DE CRAMPES »

Membre du groupe d’échappée dans lequel figure notamment le futur Champion de France Anthony Roux, le sociétaire de St-Michel-Auber 93 est victime d’une première alerte à dix kilomètres de l’arrivée. "J'ai commencé à choper des crampes, juste avant la longue bosse". Si le cycliste tente bien "de détendre les adducteurs par tous les moyens", il ne peut rien faire quand ses compagnons d’échappée attaquent dans la côte juste après : "J’étais perclus de crampes".

Une limite physique qu’il attribue d’une part à la chaleur -"J’étais déshydraté"-, mais aussi à un manque d’entrainement sur des compétitions de ce calibre. "Il me manquait une heure. Je pense qu’avec quelques courses plus longues dans les jambes, j'aurais pu jouer avec les meilleurs. Du coup, la gagne est partie sans moi", regrette le coureur.

« IL M'A MANQUÉ 500 MÈTRES DANS LA BOSSE »

Le vainqueur des Boucles de l’Aulne (1.1) regrette d’autant plus la situation qu’il se voyait bien rejouer la même partition que sur la classique finistérienne. "C'était le même type de configuration, avec presque les mêmes coureurs dans l'échappée (dont Arthur Vichot et Guillaume Martin, NDLR). Il m'a manqué 500 mètres dans la bosse... C'est comme ça". Repris par ce qu’il reste du peloton, Kevin Le Cunff rassemble le peu d’énergie qu’il lui reste pour emmener Damien Touzé au sprint. "J'ai essayé de rouler pour lui pour rentrer dans le Top 10", explique-t-il. Son équipier prendra finalement la 16e place.

Pour St-Michel-Auber 93, c’est un moindre mal tant l’équipe s’est fait peur dans la première partie de course. "Quand on a vu le groupe de trente, on s'est dit que c'était peut-être l'échappée qui allait se jouer la gagne. On était un peu perdu, on ne savait pas trop comment gérer". Seul Anthony Maldonado rejoint l’échappée. "On avait qu'un seul mec sur trente à l'avant. On s'est loupé. C'était un groupe qui pouvait aller très loin. Un coureur sur trente, ça ne suffisait pas", concède-t-il. Un avertissement sans frais au regard du déroulement final de la compétition.

Alors, satisfaction ou déception ? "Je suis content de ma course, mais c’est plutôt la déception qui domine", conclut-il sur le moment.