Sous le maillot noir à liserés jaunes et verts du VC Avranches, Cyrille Noël a franchi dimanche, son ultime ligne d'arrivée sur un vélo avec un dossard dans le dos. A 37 ans, il met un terme à sa carrière et revient, pour DirectVelo sur sa dernière journée de coureur.

« J'ai eu de l'émotion en épinglant mon dernier dossard, plus qu'en le retirant après l'arrivée. Quand tu le mets, tu te rends compte que c'est le dernier. Après la course, tu es pris dans le bain du protocole, ce n'est pas pareil. Mais je ne sais même plus quel dossard j'avais !

AU MILIEU DES SIENS

J'avais l'habitude de clore ma saison au Tour de Belle-Île mais c'était aussi bien de finir à Avranches, avec mon club, au milieu de mon entourage, ils étaient tous là pour partager ces derniers moments de coureurs. Ma femme avait confectionné des t-shirts avec des photos de moi pour mes filles et mes filleuls. Tous les coureurs d'Avranches ont pris leur dossard pour cette course. Des coureurs d'autres clubs étaient contents de faire ma dernière course, ça m'a fait plaisir.

Je suis au VC Avranches depuis 2010, dans l'optique du vélo plaisir, avec tout de même les exigences d'un coureur en 1ère catégorie. Ma carrière a changé de dimension quand j'ai été muté à Paris, en sortant de l'école de Police. J'ai connu le haut-niveau avec le CC Nogent-sur-Oise et le CA Mantes-la-Ville. Puis je suis revenu en Bretagne à Côtes d'Armor-Maitre Jacques, Super Sport. De 2002 à 2009 j'étais en DN1. Mes plus grandes années, j'ai pu les faire grâce à des horaires aménagés dans le cadre de mon travail. En DN1, c'est difficile d'être à temps plein. Je me souviens de ma victoire aux Plages Vendéennes en 2006 face au Vendée U, même si j'ai mis du temps à récupérer.

« J'AI ATTENDU JULIEN »

J'ai essayé de faire la course dimanche, au départ mais je n'étais pas forcément dans le coup. J'ai profité dans la deuxième partie de la course. J'ai tenu à terminer avec Julien Gonnet. Le vélo nous a permis de nous rencontrer et c'est devenu un ami. Je l'ai attendu en haut de la dernière montée. J'ai savouré le franchissement de la ligne.

Je n'ai pas retouché le vélo depuis. Mais j'ai couru à pied lundi. Je ne compte pas abandonner le sport. Je me ferai plaisir avec la course à pied et le trail. Je referai peut être un peu de VTT avec les copains. Je suis membre du bureau du VC Avranches mais je n'ai pas l'intention de devenir directeur sportif à temps plein. Si j'arrête ce n'est pas parce que je n'ai plus le niveau mais parce que mon organisme m'a fait comprendre qu'il fallait le soulager (lire ici). »