Néo-pros : Le bilan de Vincent Canard

Pour sa découverte du monde professionnel, Vincent Canard, bientôt 28 ans, n’a pas connu la meilleure des saisons sous les couleurs de la formation japonaise Bridgestone-Anchor. C’est d’ailleurs sans regrets qu’il s’apprête à retourner dans les rangs amateurs, du côté du VC Caladois, club où il courrait encore il y a un peu plus d'un an avant d’intégrer l’Elite. Un retour aux sources pour celui qui se dit toujours motivé et heureux de retrouver ses anciens coéquipiers.

« Mon expérience professionnelle chez Bridgestone-Anchor n’aura donc durée qu’une année. Je pense que ça aurait pu être différent. J’avais les qualités pour faire quelque chose. Malheureusement, tout n’est pas allé dans mon sens cette saison. Je ne veux pas dire que c’est simplement de la faute de l’équipe. Je ne suis pas là pour cracher sur qui que ce soit, ce serait trop facile. De toute façon, Thomas Lebas et Damien Monier ont prouvé qu’il était possible de réussir dans cette aventure japonaise. Je pense simplement que je n’ai pas réussi à m’acclimater, notamment à un calendrier très allégé.

« JE NE M’ATTENDAIS PAS A ÇA »

J’ai dû courir une trentaine de jours sur l’ensemble de la saison, ce qui est très peu. Je suis plus habitué à un total d’au moins 70 jours de course. En début de saison, au fond de moi je savais que le calendrier pourrait poser problème, mais pas à ce point. Je ne m’attendais pas à ça. L’hiver dernier, je m’inquiétais même de devoir finir ma saison fin novembre mais finalement, je l’ai terminée dès le 20 août sur le Grand Prix des Marbriers. A ce moment-là, je ne savais même pas que je disputais ma dernière course professionnelle. Depuis, je n’ai pas eu un seul coup de fil de la part des dirigeants de l’équipe. C’est une drôle de façon de quitter Bridgestone-Anchor. Bien sûr, j’espérais mieux. Oui, il y a eu des moments de galères, mais je ne veux plus m’attarder là-dessus.

« JE N’AIME PAS RESTER SUR DES ECHECS »

D’autant que tout n’a pas été noir non plus. J’ai quand même vécu de bons moments. J’ai découvert beaucoup de nouvelles courses, et j’ai passé deux mois au Japon. Et de toute façon, ce qui est fait est fait. Je ne regrette pas cette saison 2013. Il fallait tenter l’expérience. Et puis il faut être honnête ; l’hiver dernier si je n’avais pas signé au Japon, j’aurai sans nul doute arrêté ma carrière cycliste. Je n’avais aucune autre proposition d’équipe professionnelle. Alors comment regretter ? Je vais bientôt avoir 28 ans (fin novembre, NDLR), et je n’aime pas rester sur des échecs. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé de revenir au VC Caladois en 2014, à la recherche de nouvelles sensations.

« LE NIVEAU EST MONTE D’UN CRAN AU VC CALADOIS »

Retrouver le VC Caladois était logique pour moi. Je ne me voyais pas courir dans une autre équipe. Je sais où je mets les pieds, chose très importante pour moi. Je sais que je serai bien dans cette équipe. Cette année, j’ai continué à suivre les résultats du VC Caladois. Les mecs ont faits de très bons résultats. Le niveau est vraiment monté d’un cran par rapport à 2012, lorsque j’étais encore au club. Je suis content de voir que la plupart des gars de l’équipe vont continuer l’an prochain. Je vais retrouver une bande de copains et désormais, ce sera peut-être bien à moi de me remettre à leur niveau (sourires).

« CONTINUER DE M’INVESTIR A 100 % »

Je ne sais pas trop comment aborder cette saison 2014. J’arrive un peu sur la pointe des pieds, pas très confiant. C’est la première fois que je ne gagne pas de la saison. Mon dernier succès remonte au Championnat de Rhône-Alpes 2012. Ça me parait tellement loin ! Quoi qu’il en soit, je compte continuer le cyclisme en m’investissant toujours à 100%, au moins en 2014. Pour la suite, on verra. Je peux très bien arrêter l’hiver prochain ou continuer encore six ou sept ans. Tout ce que je sais à l’heure actuelle, c’est que je vais retrouver avec bonheur le VC Caladois, ainsi que mon travail de viticulteur, à mi-temps. A plus long terme, je compte reprendre les vignes de mon père, une fois qu’il sera à la retraite dans une dizaine d’années. J’ai donc encore le temps d’enfiler un paquet de dossards. »

Crédit Photo : Pauline Baumer - www.directvelo.com
 

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