Loïc Vliegen : « Pas une honte d'être réserviste »

Loïc Vliegen (19 ans) a appris, lundi, sa non-sélection pour le Championnat du Monde Espoirs à Florence (Italie). Sans amertume, le coureur de BMC Development Team revient sur cette décision, pour www.directvelo.be, mais évoque aussi la bonne saison qu'il vient de réaliser. Entretien.

DirectVélo : Tu as appris hier ta non-sélection pour le Championnat du Monde, est-ce une déception ?
Loïc Vliegen : Une petite déception sur le coup, mais c'est déjà du passé. Il faut se dire qu'il n'y a que six coureurs sélectionnés et ce n'est pas une honte d'être réserve, surtout pour un pays de cyclisme comme la Belgique. Oui j'aurais voulu y participer, mais je n'ai que 19 ans et j'aurai encore l'occasion de prendre part à un Championnat du Monde.

Le sélectionneur t'a expliqué sa décision ?
Non, mais je n'en fais pas une fixation. Moi je pense que cela s'est joué sur des coups de malchance survenus ces dernières semaines. En Italie, alors que je suis dans le groupe de tête et que nous jouons la victoire au sprint, je casse un rayon à 300 mètres de la ligne. A Rochefort, j'étais encore présent dans le groupe de tête mais là, je chute. Je me dis que si j'avais mieux presté sur ces courses, en montant sur le podium par exemple, tout aurait été différent. Mais, en cyclisme, ce sont les résultats qui comptent.

Tu avais pourtant fait de ce Championnat du Monde un rendez-vous important de ta saison.
Oui, mais je suis encore jeune et puis cette forme me profitera malgré tout pour me montrer sur d'autres courses.

« ACCOMPAGNER LES MEILLEURS JUSQU'A LA CITADELLE »

Demain, tu participes au Grand Prix de Wallonie avec la sélection belge, quelles sont tes ambitions ?
Je veux faire mieux que l'an passé. Je n'étais que première année Espoir mais je n'ai lâché qu'à dix kilomètres de l'arrivée. C'était déjà bien. Je m'étais bien débrouillé surtout sur 200 kilomètres, une première pour moi. Cette année, j'espère arriver au pied de la Citadelle de Namur avec les premiers pour aider notamment Jasper Stuyven qui peut faire quelque chose demain et qui est en très bonne forme.

Tu devras aussi aider Jan Bakelants ?
Oui c'est vrai qu'il faudra aussi protéger Jan qui vient préparer le Championnat du Monde et qui peut, lui aussi, faire un petit quelque chose demain. Mais nous mettrons tout cela au point demain avec le coach.

La course démarre près de chez toi, cela met une petite pression ?
Non, je n'ai aucune pression avant d'aborder cette course. C'est ma deuxième année Espoir et aborder les courses avec la pression de faire un résultat, ce n'est pas pour maintenant. D'ici deux ans, sans doute mais ici je suis encore en apprentissage.

« CHEZ BMC, TOUT EST PLUS GRAND »

Quel bilan dresses-tu de ta saison ?
Le bilan est assez satisfaisant malgré un hiver et une préparation difficile. Lors du stage avec l'équipe, je n'ai pu rouler que six heures sur dix jours de stage. Mais après dix jours d'arrêt, la reprise est très difficile surtout dans le cyclisme. Je me suis senti mieux sur Liège-Bastogne-Liège Espoirs où je prends la neuvième place. Mes mois de juin et juillet ont vraiment été bons avec notamment les Championnats d'Europe pour Espoirs. Nous avons vraiment fait une superbe course d'équipe et Sean De Bie a merveilleusement conclu le travail. En plus, avec le changement d'équipe, il faut changer également ses habitudes et en prendre de nouvelles.

Justement, quelles sont les différences entre ton ancienne équipe, Idemasport-Biowanze (désormais appelé Color Code-Biowanze, NDLR) et BMC Development Team ?
Déjà, il faut dire que Color Code-Biowanze est une superbe structure pour les jeunes et l'une des meilleures équipes en Belgique. Mais chez BMC, tout est plus grand. Quand il y a de l'argent, tout est réalisable. On a la possibilité de courir avec des vélos à la pointe de la technologie, les meilleurs du marché. Et l'encadrement est vraiment excellent pour le développement des jeunes comme nous. Il y a les camions avec le matériel, les bus. Le niveau des coureurs est différent aussi, l'équipe est internationale, ce qui nous oblige à apprendre l'anglais, indispensable pour passer professionnel.

Et Rik Verbrugghe dans tout ça ?
Il nous apporte vraiment énormément de choses. Il possède une telle expérience. Si on a pu gagner le Tour de Normandie avec Silvan Dillier, c'est grâce au sens tactique de Rik Verbrugghe. Ces anciens professionnels qui se mettent au service des jeunes équipes, c'est vraiment l'idéal pour progresser.

En 2014, tu resteras chez BMC Development Team ?
Oui, j'y suis encore pour un an et après on verra. Mais ce sera ma troisième saison en Espoir et c'est là qu'il faut commencer à se montrer, à se fixer des objectifs et viser des Top 5 sur les grandes épreuves comme la Flèche Ardennaise ou Liège-Bastogne-Liège Espoirs.

Crédit Photo : Martine Lainé
 

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