Néo-pros : Le point avec Vincent Canard

A 27 ans, Vincent Canard est devenu coureur professionnel dans les rangs de l’équipe continentale japonaise Bridgestone-Anchor où il côtoie les Français Thomas Lebas et Damien Monier. Une nouvelle aventure pour le puncheur rhodanien. Avant d’aborder ses premiers objectifs de la saison le mois prochain, il a fait ses gammes sur le Tour du Loir-et-Cher (2.2) qu’il a terminé sans encombre. Il revient pour www.directvelo.com sur l’entame de 2013 et sur les épreuves à venir.

« J’ai débuté ma saison sur le tard, début mars et avant de venir sur le Tour du Loir-et-Cher, je n’avais que quatre jours de course : le GP de Lillers, la Classic Loire-Atlantique, Paris-Troyes et la Val d’Ille Classic. Ce n’est jamais évident de se mettre en route en début de saison, et encore moins lorsque nous courons peu. Cependant, nous allons terminer l’année tard, en novembre au Japon donc c’est un mal pour un bien. La saison sera longue, il faut y penser.

Adaptation aux charges de travail

A l’intersaison, j’ai réalisé un bon hiver. L’an dernier, je travaillais à côté et je n’avais pas beaucoup de kilomètres au compteur. Ce n’est plus le cas maintenant donc j’ai pu rouler beaucoup plus afin d’avoir une bonne base foncière. La récupération est également très importante. En 2012, dans la saison, je dois dire que je ne m’entraînais quasi plus la semaine afin de récupérer pour le week-end de course qui venait. Désormais, c’est autre chose, les charges de travail sont plus intenses, j’ai dû m’adapter. J’ai découvert l’équipe au Japon en janvier-février, nous avions un rassemblement là-bas. Mais lorsque nous courons sur le sol européen, nous sommes basés à Clermont-Ferrand.

« Lorsque ça lâche les chevaux, il faut s’accrocher »

Par rapport à l’an passé, je vais devoir faire ma place au sein du peloton professionnel. Je ne sais pas trop à quoi m’attendre sur des courses UCI que je n’ai pas faites, j’ai besoin de savoir où je me situe avant de voir ce que je peux ambitionner. Déjà, la physionomie des courses est différente. Chez les amateurs, ça bagarre durant les deux premières heures à plus de 40 km/h de moyenne. Même quand je n’étais pas au top, j’arrivais à suivre. Là, c’est le contraire, les gars mettent en route dans les deux dernières heures. Ce sont souvent des courses bridées, et lorsque ça lâche les chevaux on a intérêt à s’accrocher. Quand je suis bien, j’y arrive... sinon, je ramasse !

Un mois de mai important

C’est la première fois que je participais au Tour du Loir-et-Cher. Le terrain était assez plat et c’était plutôt une course de bordures lors des premières étapes. Nous n’avions pas forcément l’équipe pour ce type d’épreuve. Les Belges et les Néerlandais étaient au-dessus, nous sommes venus plus en préparation de la grosse période qui arrive, à commencer par le Tour d’Azerbaïdjan du 1er au 5 mai prochains. Ensuite, j’enchaînerai avec le Rhône-Alpes Isère Tour, le Tour du Japon également. Ce sont des courses plus escarpées avec des profils qui me correspondront mieux.

Encore en phase d’apprentissage

Néanmoins, sur cette épreuve loir-et-chérienne, j’ai vu que j’étais plutôt bien dans les bosses de l’étape du samedi, l’avant-dernière. Ce genre d’épreuve est importante même si je n’y joue pas les premiers rôles. En effet, les étapes étaient longues, j’ai dû me forcer à aller frotter et j’ai pu travailler des choses que je ne travaille pas spécifiquement à l’entraînement. J’apprends et l’encadrement me laisse encore observer. Cependant, à 27 ans, on n’attend pas de moi que cette phase d’apprentissage soit trop longue, je vais devoir faire mes preuves. Gagner, c’est autre chose, il faudra que l’occasion se présente. Ce qui est sûr dans ce cas, je ne donnerai pas ma part aux chiens (sourires) ! Après, il faut bien admettre que beaucoup de courses arrivent au sprint chez les pros et ce n’est pas ma spécialité.

« J’ai fait le bon choix »

Toutefois, je sais que j’ai fait le bon choix en acceptant d’intégrer les rangs de Bridgestone-Anchor. Certes, je n’avais pas non plus pléthore de propositions (sourires) ! Mais je me rends compte que nous n’avons rien à envier à d’autres continentales. Nous sommes bien encadrés, l’équipe est plutôt soudée puisque nous sommes neuf coureurs uniquement. Thomas (Lebas) et Damien (Monier) me donnent de précieux conseils, notamment sur la gestion de la course. Et les Japonais sont très réglos. Quand ils disent "peut-être", nous pouvons être sûrs que ce que nous avons demandé sera fait. Je dois aussi avouer qu’avec une telle équipe, on va voir du pays, découvrir une autre culture etc... Reste plus qu’à concrétiser l’ensemble. »

Retrouvez en cliquant ici la fiche wiki de Vincent Canard.

Crédit Photo : Pauline Baumer - www.directvelo.com

 

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