Néo-pros : Le point avec Boris Zimine

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Boris Zimine (Roubaix-Lille Métropole) revient pour www.directvelo.com sur sa première saison chez les pros. Et explique comment il a vécu la période où l'avenir de l'équipe nordiste était encore incertain.

« Ma chute sur la 1e étape du Tour de l’Eurométropole a été un tournant dans ma fin de saison. Depuis début septembre, j’étais vraiment pas mal du tout et il s’agissait là de mon dernier grand objectif de l’année. Alors m’arrêter le premier jour après 100 kilomètres, sonné par une grosse gamelle à plus de 50 km/h, cela ne peut être que frustrant. Depuis, je suis hors de forme. J’ai repris sur Paris-Bourges alors que je n’avais que deux entraînements dans les jambes et je vais désormais terminer ma saison sur le Tour de Vendée.

Pas content du tout de mon été

Une fin de saison qui rime donc avec premier bilan. Honnêtement, je suis très satisfait de mon début de saison. J’ai rapidement été en condition et les premières courses se sont bien déroulées, même si les résultats ne prouvent pas toujours cette bonne forme. En revanche, je ne suis pas content du tout de mon été. Certes, j’ai été stoppé par des problèmes hépatiques durant un mois et demi, mais cela ne fait pas tout. Mis à part sur la Polynormande (8e), je suis souvent passé à côté de mes rendez-vous de fin d’année. Je pense notamment au Championnat de France Espoirs ou à Paris-Corrèze, où je suis passé au travers malgré une grande condition. Et puis il y a eu là Mi-Août en Bretagne ; j’y ai attrapé une insolation et à partir de là, je n’ai jamais vraiment retrouvé le bon coup de pédale. Au final, je vais donc terminer cette saison avec plus ou moins 35 jours de course. Sans ma coupure forcée au mois d’Avril, j’aurai bien plus couru et certainement pu choper plus de caisse. Mais cela fait aussi partie de l’apprentissage.

Les courses pro me correspondent plus

D’un point de vue plus général, je peux désormais dire que les courses professionnelles me correspondent plus que les épreuves Elites, où tu dois être à la bagarre du départ à l’arrivée. Chez les pros, généralement seules la première et la dernière heure sont agitées. C’est par conséquent un autre type d’effort. Je préfère la physionomie des courses pros. En termes de niveau, il ne faut pas se mentir. Le fossé n’est pas énorme, et il est évident qu’en tant que membre d’équipes Continentales, on ne va pas arriver sur les épreuves Elites Nationales pour tout écraser.

Pas une bonne saison pour l’équipe

Dès le début de saison, j’ai été agréablement surpris par le niveau général de l’équipe, ainsi que par la très bonne cohésion au sein du groupe. Malheureusement, en termes de résultats l’équipe n’a pas réalisée une bonne saison. Et c’est d’ailleurs sûrement pour cela que l’on n’a pas été invité, par exemple, sur Paris-Tours, une épreuve qui pouvait me convenir et qui fait forcément rêver. Et puis, il faut bien avouer qu’étant donné la situation dans laquelle s’est retrouvée l’équipe, il n’était pas évident d’aller chercher des résultats. Les dirigeants étaient dans le flou. Il manquait de l’argent et ils travaillaient d’arrache-pied pour avoir le budget nécessaire. C’est aussi simple que cela. Par conséquent, ils ne pouvaient rien nous dire d’autre.

Une période très délicate

Les coureurs de l’équipe l’ont plus ou moins bien vécu. Dans ce genre de situations, je pense que c’est une question de tempérament. Certains arrivent à se « booster » mais le problème, c’est que même avec de bons résultats, il était malgré tout difficile d’envisager trouver un autre contrat chez les pros pour la plupart des gars de l’équipe. Avec entre autre l’arrêt de Véranda Rideau et la chasse aux points UCI, cela semblait quasi impossible. C’était une période très délicate à gérer. Je ne souhaite à personne de vivre ce genre d’expériences.
Pour ma part, je savais depuis un moment que si par bonheur l’équipe continuait, j’aurai toujours ma place dans l’effectif en 2013. Tout d’abord pour la simple et bonne raison qu’ils ont généralement pour habitude de donner deux ans aux jeunes néo-pro pour apprendre et progresser. Ensuite, parce qu’ils m’ont rapidement fait savoir qu’ils étaient satisfait de mon début de saison.

Remercier le CC Etupes

Contrairement à plusieurs de mes coéquipiers, je savais de quoi mon avenir serait fait même si l’équipe avait dû déposer le bilan. En effet, dès qu’ils ont pris connaissance des problèmes de Roubaix-Lille Métropole, Jérôme Gannat et le CC Etupes m’ont fait savoir qu’ils garderaient une place pour moi dans leur effectif 2013 au cas où. Je tiens d’ailleurs à les remercier car cela m’a énormément touché. Après tout, je n’ai passé que deux années chez eux auparavant. Il faut quand même préciser que cette équipe du CC Etupes est comme une deuxième famille pour moi désormais. Je vais le plus souvent possible en Franche Compté et je suis toujours en contact avec Julien Pinot, son frère Thibaut bien évidemment mais aussi Jérôme Gannat, donc. J’ai gardé un noyau de très bons copains à Etupes et j’en suis on ne peut plus ravi.
A côté de cela, je dois bien avouer que le fait de redescendre à l’échelon amateur m’aurait évidemment embêté. A partir du moment où tu passes professionnel, c’est un rêve qui se réalise. Et tu n’as pas envie qu’il s’arrête au bout d’un an. C’est comme si tu devais retirer un jouet à un gosse après cinq minutes (rires). Quoi qu’il en soit, ce soutien du CC Etupes m’a fait le plus grand bien. »

Retrouvez en cliquant ici la fiche wiki de Boris Zimine.

Crédit Photo : Pauline Baumer - www.directvelo.com

 

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