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Team N’side : « Ça va nous aider à aller encore plus vite »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Quel départ pour le Team N’side. Nouvelle venue en N2 cette année, sous la houlette de Valéry Vermion qui a changé d’écurie après la mise en sommeil de l’équipe des Macadam’s Cowboys, l’équipe du Grand Est a déjà fait parler d’elle. À l’occasion de la première manche de la Coupe de France N2, Tom Paquet a été battu au sprint par Damien Bodard (voir classement), mais les hommes au maillot noir ont mis des paillettes dans les yeux de leur directeur sportif, en s’installant en tête du challenge de régularité. Auprès de DirectVelo, Valéry Vermion est revenu sur cette très belle première manche, qui a une saveur bien particulière compte tenu du projet qui se dessine encore doucement et qui légitime les choix réalisés depuis plusieurs mois pour mettre le Team N’side sur orbite.

DirectVelo : Pour la première de l’équipe, vous occupez déjà la tête de la Coupe de France N2 !
Valéry Vermion : C’est une satisfaction, encore plus si on analyse le résultat. On ne performe pas avec un seul coureur, c'est collectif, avec trois dans les 11 et c’est ce qui me ravit. On savait qu'on avait une équipe forte, on a réalisé des tests physiques au stage de janvier, et on a vu qu'il y avait des gros moteurs. Ça ne garantit pas forcément le résultat, d'autres critères entrent en compte, il faut que la mayonnaise prenne, il y a la cohésion, bien courir, l’aspect mental etc. Mais on était plutôt rassuré lors de l’hiver. Les premières courses l’ont confirmé avec les Boucles du Haut-Var, on est monté en puissance. On a pris un peu en main la course dans le final de la quatrième manche. C'est intéressant, c'est un niveau Elite quand même. Le fait d’exister et peser en début de saison montre qu'on est prêt.

Pour toi c’est une petite surprise ou tu pensais à ce scénario ?
J'ai fait 27 années, j’ai couru trois ou quatre fois la Vienne Classic donc je connais bien le parcours, c’est un avantage. On n'a fait que des bons choix, dans l’équipe alignée, la stratégie… On est passé à travers tous les incidents, les gars se sont bien trouvés. Ça s'est joué à la pédale. Ce n'est jamais évident, on ne sait pas trop où se situer par rapport aux N2. C'était l'inconnu avec les équipes du Sud-Ouest, on ne les a pas vues et comme ils descendent de N1 ce sont des grosses équipes structurées. Mais malgré ça on pensait qu'on serait prêt. De la à être 1er... C'est un super résultat. C’est toujours intéressant même si ce n'est que le début.

« JE PRÉFÈRE QU’ON FASSE 2,9 ET 11, PLUTÔT QUE 1ER ET RIEN DERRIÈRE »

Comment s’est passée votre course ?
Ça s'est à peu près passé comme on imaginait, le seul point noir c'est l'un de nos capitaines, Aurélien Philibert, qu'on a perdu tôt sur deux crevaisons de suite, ça l'élimine alors que c’est un homme important. Quand il y a eu l'échappée on avait personne dedans mais on a fait en sorte de limiter l'écart, on a été en maitrise. Ça aurait été intéressant de glisser un gars dedans mais on est resté vigilant pour organiser la poursuite, et on a su contrôler. Puis le train s’est mis en place dans le final. Ils se sont bien regroupés et se sont trouvés. C'est une course où tout peut se passer si on prend une vague, là les gars ont su gérer. Nos coureurs d'expérience comme Tom Paquet ou Carson Miles, anciens pros, ont bien su lire la course et le positionnement. La Vienne, c'est pour les gars d’expérience.

Avec trois coureurs dans le Top 11, la tactique était de jouer plusieurs cartes au sprint ?
On voulait en glisser deux dans les 10. Le 11e est la cerise sur le gâteau, il nous permet d'avoir un bonus supplémentaire. Ça aurait été mieux de gagner pour les gros points. Mais on ne peut pas tout rafler. La perf collective me plait beaucoup, on a plusieurs coureurs capables de performer et on en aura d'autres. On est engagé sur une compétition aux points, donc je préfère qu'on fasse 2, 9 et 11, plutôt que 1er et rien derrière. L'objectif c'est les points, donc on est en phase.

« NOUS ON A MIS NEUF MOIS POUR ACCOUCHER D’UNE 1RE PLACE »

Comme toute nouvelle aventure, il faut réussir à se faire une place et légitimer son projet. On peut imaginer qu’être en tête de la Coupe de France N2 a une saveur particulière…
J'étais extrêmement heureux, je sais d'où on vient. Mi-juin 2023 on part d'une feuille blanche, on est seulement au point de départ à se dire on y va et on monte une équipe, c'était il y a neuf mois. C’est le temps pour mettre au monde un enfant, nous on a mis neuf mois pour accoucher d'une 1ère place en Coupe de France (rires). Le parcours incroyable me réjouit encore plus. Je suis dans le milieu depuis longtemps, après avoir été manager au Macadam’s, je connais bien. La difficulté était de tout créer, recruter des dirigeants, on a vite trouvé des personnes motivées. Ça a été une course contre la montre à recruter des coureurs, un staff, trouver de l'argent, des vélos, des véhicules etc. J'ai l'impression de ne pas avoir eu de pauses, j'ai travaillé sept jours sur sept pour structurer l'équipe. J'aborde 2024 déjà pas mal fatigué, mais les bons résultats vont m'aider à supporter la fatigue. Je suis content de ce qu'on a pu créer.

À titre personnel aussi, tu dois être fier de t’être lancé dans ce projet…
C’est une façon de se relever de ce qu'on a vécu avec le Macadam's. Je n'imaginais pas arrêter ma passion et de transmettre, je suis super content de ce qui se passe. Pour nous c'est très bien que ça démarre comme ça. Il y a encore des choses à créer, mais ça va nous aider à aller encore plus vite avec ce statut. On a signé un très bon partenariat avec le Centre de Préparation Omnisports de Vittel avec qui on va avoir les moyens de collaborer sur la performance. On ne veut pas être un club comme les autres, on veut apporter un plus sur la prépa, la physiologie, la prépa mentale, la technologie etc. Tous nos étrangers vont être hébergés à côté du Centre à Vittel, pour profiter des installations, les salles hypoxiques et climatiques, etc. C'est presque de la recherche pour apporter de plus en plus de données.

« IL FAUT AUSSI SE SENTIR BIEN »

C’est ambitieux pour une structure de N2 !
Quand on a crée le projet, on voyait beaucoup plus loin. On démarre en N2 parce que sur le plan financier on ne pouvait pas trouver un million comme ça. On a pour objectif d'aller en haut, montrer notre savoir faire et à terme, dans quelques années, faire partie des meilleures équipes en France. On est très ambitieux, on est une nouvelle équipe, on déborde tous d'envie et de projets, de pensées. Évidemment que la suite logique, si on est Champion, c’est d'aller à l'étage supérieur. Ça voudra dire qu'on est prêts. Mais c'est un peu tôt pour en parler, seulement si ça se termine comme ça, évidemment on ne refusera pas.

Tu avais affirmé dès cet hiver que l’objectif était de gagner, au moins c’est plutôt bien parti…
Je suis assez pragmatique. Je suis plutôt quelqu'un qui dit ce qu’il fait et qui fait ce qu'il dit. Je ne sais pas si on va être Champion, mais on va se donner les moyens de performer. On a une approche globale avec une préparatrice mentale en charge du suivi de nos athlètes. Ce n’est pas que l'aspect entrainement et matériel, il faut aussi se sentir bien, avoir un équilibre, donner accès à des activités. Tout le bien-être, c'est égal à la performance sur le vélo. On intègre plein de paramètres. Je suis déterminé et passionné, ça me tient à cœur de tenir mes engagements.

Maintenant, il y a le Chrono Champenois pour confirmer…
C’est un chrono qu'on connait bien, on l’a gagné avec le Macadam’s. On verra, on va préparer comme l'an dernier. On donnera le maximum, on a des coureurs qui sont bons dans l'exercice même si c'est différent d’un chrono solitaire. Moi j’adore la discipline, donc on va se préparer et on devrait être dans le coup.

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