Matisse Julien : « On a tellement de belles courses »

Crédit photo Axel Lhote

Crédit photo Axel Lhote

Matisse Julien, qui vient tout juste de fêter ses 21 ans, va lancer sa carrière professionnelle ce dimanche à l’occasion du GP de Marseille-La Marseillaise (1.1). Le Québécois a rejoint le CIC U Nantes Atlantique après s’être imposé à deux reprises en Classe 2 la saison passée (voir sa fiche DirectVelo). Avant de lancer sa saison, le désormais ancien sociétaire de la Conti Ecoflo-Chronos s’est confié à DirectVelo.

DirectVelo : Comment t’es-tu retrouvé au CIC U Nantes Atlantique ?
Matisse Julien : J’ai été mis en contact avec Anthony Ravard. Nous avons eu de bonnes discussions et on s’est mis d’accord. Nous avons des objectifs en commun. C’est une belle équipe, ils ont fait une belle saison 2023.

Comme toi…
J’ai eu deux victoires UCI, à la Ronde de l'Oise et au Tour de Beauce. J'étais content de ça mais en fin de saison, je n'ai pas été très chanceux au Tour de l'Avenir. J’ai chuté en début de course, ce qui m'a gêné pendant plusieurs jours. Je revenais un peu dans le coup à la fin mais c'était la montagne, ce n'était pas trop pour moi. Je termine 38e sur la dernière étape, j'étais presque capable de suivre le rythme des premiers. J'étais content de ma forme à ce moment-là.

Tu as ensuite découvert le WorldTour…
Avec l’équipe nationale, on est allé faire les GP de Québec et de Montréal, c'était un défi différent. J'ai beaucoup appris sur ces courses. On courait avec les meilleurs du monde, notamment Adam Yates et Pavel Sivakov. C'était quelque chose… Au GP du Québec, j'ai réussi à finir la course. À Montréal, j'étais en chasse-patate derrière Florian Vermeersch. Je ne suis jamais revenu et j'ai eu un bris mécanique, mon dérailleur a lâché. J'ai fait ce que j'ai pu avec le vélo de l'équipe nationale. Je n'ai pas pu finir cette course. Maintenant, je suis très excité de recommencer la saison avec Nantes.

EN FRANCE DEPUIS LE 15 DÉCEMBRE

Comment s’est passée ton intersaison ?
J'ai coupé deux-trois semaines, chez moi au Québec. Je roulais encore un peu mais sans capteur, sans ordinateur, sans me prendre la tête. Fin novembre-début décembre, c'était dur de rouler à l'extérieur au Canada. Je suis arrivé en France le 15 décembre pour m'entraîner et prendre un coup d'avance afin de rouler dehors. Au Canada, ce n'était que du home-trainer. J'habite à Laval, tout près de Montréal. Il y avait de la neige, de la pluie qui se transformait en verglas. On garde la forme sur le home-trainer mais ça donnait envie d'arriver en France où on peut manger les kilomètres sur la route.

Surtout que tu habites dans le sud de la France…
Je suis installé à Nice avec mon coéquipier Robin (Plamondon). C'est loin de Nantes mais ce qui nous a motivés est la température pour s'entraîner. Il y a beaucoup de routes d'entraînement différentes, c'est un bel endroit et en plus, on est plusieurs coéquipiers là-bas. Je crois qu'on est six sur Nice.

Pour un Québécois, c’est facile de s’intégrer dans une équipe française…
On parle la même langue, ça aide à s'intégrer mais on a quelques expressions différentes ou des mots, ça crée des moments de flottement comme "souliers" au lieu de "chaussures" (sourire).

Quel type de coureur es-tu ?
Je suis assez puncheur. Je passe correctement les bosses, je peux être équipier sur ces parcours. J'ai une pointe de vitesse, je peux me débrouiller sur des sprints en petit comité. J'affectionne beaucoup les courses bretonnes. Le Tour de Bretagne et les manches de Coupe de France là-bas en mai seront de gros objectifs (GP du Morbihan et Tro Bro Leon, NDLR). J'ai coché aussi des courses en Classe 2 comme le GP de Lillers et le Tour des 100 Communes où j'aurai la liberté de jouer ma carte.

« UN PEU STRESSÉ »

Comment te sens-tu avant d’attaquer la saison ?
Je me sens vraiment bien. On a eu de bons blocs d'entraînement à Nice puis le stage de l’équipe. J'ai très hâte de courir. Je suis un peu stressé car je n'ai pas très souvent couru à ce niveau. Il faut être au meilleur de sa forme. Je fais ce qu'il faut pour y être.

Nantes est un tremplin avant d’aller voir plus haut rapidement ?
Je suis encore U23, je ne suis pas nécessairement pressé de passer tout de suite au haut niveau. Peut-être que ce sera différent l'an prochain. Nantes a de gros projets pour les années à venir. Je me verrais courir plusieurs années dans cette équipe.

Vas-tu continuer de courir avec l’équipe nationale ?
J'imagine qu'on va avoir une équipe au Tour de l'Avenir. Pour les autres manches de la Coupe des Nations, l'Orlen GP tombe en même temps que les 4 Jours de Dunkerque. Les autres manches de la Coupe des Nations pourraient rentrer dans le calendrier... Pour les Mondiaux, on commence à avoir un bon niveau au Canada, il faudra voir le nombre de places en allant chercher des points... Pour l'instant, je pense aux courses qu'on a planifiées jusqu'au Championnat National. Après, on pensera plus tard aux autres. On a tellement de belles courses avec Nantes…

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