FDJ-Suez : « Tout n’est pas à jeter »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

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Avec la 7e place finale (comme l’an passé) de Cecilie Uttrup Ludwig - trois Top 10 d’étapes pour la Danoise -, la bonne fin de Tour de France de l’Italienne Vittoria Guazzini et la 4e place de l’Australienne Grace Brown lors du contre-la-montre final à Pau, la FDJ-Suez n’est pas passée totalement à côté de son Tour de France. Pour autant, la WorldTeam française a réalisé une semaine en-deçà de ses attentes. Avec une Marta Cavalli toujours sur la pente ascendante mais pas encore remise à 100% de son terrible accident de l’an passé et une Evita Muzic contrainte à l’abandon après avoir été diminuée dès le début de la course, le collectif de Stephen Delcourt n’a pas pu faire parler sa force collective comme il l’aurait souhaité. Et c’est forcément une déception.

UN MANQUE DE LUCIDITÉ ET D’AUDACE LORSQUE LA VICTOIRE D'ÉTAPE ÉTAIT JOUABLE


“C’est un bilan mitigé, on espérait évidemment plus. On avait gagné à Epernay l’an dernier donc on avait l’envie de revivre ces émotions”, regrette Cédric Barre auprès de DirectVelo. Même son de cloche, bien sûr, pour Nicolas Maire. “Ce n’est pas mauvais mais on espérait beaucoup mieux que ça. On voulait une victoire d’étape mais il n’y a que huit étapes et peu d’équipes ont gagné. Ça ne se joue pas à grand-chose, à de petits détails. On a été présents mais il nous a manqué de l’audace”. De l’audace et la faculté à sentir les bons coups car sur ce Tour de France, la réussite a été du côté des attaquantes par trois fois. “On regrette le scénario de l’étape de Rodez. L’échappée a pris plus de dix minutes d’avance et on n’avait malheureusement personne devant. On ne voulait pas forcément s’embarquer dans une chasse non plus car l’étape était longue et le final très dur. En plus, cette étape convenait très bien à Cecilie. On n’a pas su saisir les opportunités. Se glisser dans les échappées en faisait partie”, concède Cédric Barre en évoquant l’étape durant laquelle s’est imposée la Néerlandaise Yara Kastelijn (Fenix-Elegant).

En fin de semaine, ce sont ensuite l’Allemande Ricarda Bauernfeind (Canyon//SRAM Racing) et la Danoise Emma Norsgaard (Movistar) qui ont piégé le peloton mais là encore, il n’y avait pas de représentantes de la FDJ-Suez à l’avant. Alors, les débriefings ont parfois eu une importance capitale pour se remobiliser après des frustrations et des échecs. “On s’est dit les choses quand il a fallu le faire. Je pense aux fois où l’on a par exemple manqué de lucidité, déclare Nicolas Maire. Il y avait des choses à améliorer, il fallait tenter d’aller chercher le petit truc en plus pour aller scorer. Pour gagner, il faut que toutes les planètes soient alignées et ça n’a pas forcément été le cas pour nous. Le placement nous a parfois fait défaut. On a aussi couru sur la retenue en pensant que ça se ferait plus tard sur certaines étapes”.

MARTA CAVALLI, UNE MONTÉE DU TOURMALET PROMETTEUSE

Cédric Barre pense aussi à l’étape de Mauriac remportée par la Championne d’Allemagne Liane Lippert (Movistar) en début de Tour. “Cecilie y a fait 6e mais elle avait préalablement dû boucher un trou dans le final et ça lui a coûté cher”, peste celui qui tient aussi à rappeler la nette supériorité du collectif SD Worx-ProTime, comme depuis le début de la saison. “Elles étaient très fortes, on ne peut que s’incliner”. Les coups du sort ont également handicapé l’équipe poitevine. “La maladie d’Evita ne nous a pas aidés. C’était une très belle carte pour le Tourmalet. Mais tout n’est pas à jeter. On a eu une équipe soudée, les filles étaient prêtes à donner tout ce qu’elles avaient les unes pour les autres, assure Nicolas Maire. “On termine sur une note positive. Grace a fait un beau chrono (4e) et Cecilie gagne une place au général sur ce dernier chrono”.

Parmi les quelques motifs de satisfaction également, la confirmation du retour à un très bon niveau de Marta Cavalli. “On n’a aucun doute sur la condition physique de Marta. Elle a fait une incroyable montée du Tourmalet (8e) alors qu’elle avait déjà une minute de retard au pied. On lui a demandé d’attendre Cecilie donc le classement n’est pas forcément révélateur, elle aurait pu faire encore mieux”, promet Cédric Barre. Et à Nicolas Maire de conclure sur la Transalpine. “Elle franchit une étape à chaque sortie. Elle doit encore travailler sur le long terme mais elle nous a, en tout cas, montré des signes très encourageants. Symboliquement, c’était important pour elle de finir ce Tour, déjà, après ce qu’il s’était passé l’an dernier”. Chez FDJ-Suez, le contrat n’est pas rempli mais avec un groupe d’une telle qualité, tous les espoirs restent permis pour l’avenir.

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