Gwen Leclainche : « Une vraie belle victoire »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Quelle victoire pour Gwen Leclainche ! Le coureur de Philippe Wagner Cycling s’est offert ce dimanche une édition épique d’Annemasse-Bellegarde (voir classement), marquée par une météo dantesque suivie d’une neutralisation de quelques minutes après la chute de deux motos et de quatre coureurs. Déjà vainqueur de la première manche de la Coupe de France N1 à Aix-en-Provence, le Savoyard de bientôt 23 ans a confirmé avec succès qu’il avait encore franchi un palier. L’ancien stagiaire de Go Sport-Roubaix Lille Métropole est revenu pour DirectVelo sur ce succès qui changera peut-être la suite de sa carrière. 

DirectVelo : Te voilà vainqueur d’Annemasse-Bellegarde après une course folle !
Gwen Leclainche : C’est une surprise, je ne m’y attendais pas. Quand nous avons pris la pluie dans la descente, je me suis dit que ça allait être compliqué. J’avais mal à la tête, du mal à respirer. Mais je pense que c’était pareil pour tout le monde. J’ai accéléré au pied de la bosse dure (km 87, le Mont, NDLR), avec quelques mecs. Nous nous sommes retrouvés à une dizaine en tête, ça nous a permis de rester vivants comme nous faisions des efforts. Ça a bien pété derrière.

Puis tu t'es retrouvé seul en tête…
C’était après un relais. J'ai continué comme nous étions encore dans la descente. Il restait 70 kilomètres à parcourir, j'ai pensé que c'était suicidaire mais tant pis, il fallait se rapprocher de l’arrivée dans le meilleur état possible. J’ai continué… Je pilotais mieux en étant tout seul, j’étais « au chaud », je m’amusais bien.

« JE NE VOULAIS PAS LA RATER, CELLE-LÀ »

Comment as-tu vécu la neutralisation de la course vers le 115e kilomètre ?
Je me suis dit que ça allait être compliqué pour repartir. Mon équipe est arrivée avec des vêtements pour que je puisse me changer. Je suis reparti sur un bon tempo et la météo s’est calmée. J’ai vu qu’un petit groupe revenait, je n’ai pas insisté car ils roulaient plus vite que moi dans la bosse. Nous avons fait la montée de Faucigny ensemble. J’ai essayé de ressortir une fois ou deux tout seul mais ça ne durait pas longtemps. Finalement, Clément Carisey est revenu. Nous étions quatre devant dont deux de Charvieu. Je pensais que ça allait être difficile de s’en séparer.

Comment as-tu géré le final ?
(Antoine) Aebi est sorti, du coup (Clément) Carisey ne roulait plus. J’ai bluffé et laissé passer Clément. J’ai fait genre que j'étais mort. Bon, j’étais quand même vraiment à bloc (sourire). Il a laissé partir le Suisse (Valentin Darbellay, NDLR). Finalement, il a craqué le premier et a bouché le trou. Je l’ai contré et je suis parti tout seul. J’ai repris (Antoine) Aebi et j’ai contré aussi directement. J’ai voulu creuser au maximum avant qu’ils se regroupent entre eux. Je suis allé à fond jusqu’à l’arrivée. Je n’ai savouré que dans les 200 derniers mètres au cas où j’aurais un problème mécanique. Je ne voulais pas la rater, celle-là ! 

« J’EN AI DÉJÀ GAGNÉ DEUX BELLES »

Tu vas t’en souvenir très longtemps !
C’est peut-être bien la course Élite la plus proche de la maison. Il y a un sacré palmarès. C’est une vraie belle victoire. C’est vraiment cool. J'ai gagné avec la manière. Cette saison est importante si je veux passer pro. On m’a reproché l’an passé de ne pas réussir à gagner alors cette année, je dois remporter des courses. J’en ai déjà gagné deux belles alors que nous ne sommes qu’en mars. La saison démarre bien. Nous avons gagné plusieurs fois, avec plusieurs mecs.

Après avoir gagné en Coupe de France N1 et en Élite, l'objectif sera-t-il maintenant de lever les bras en Classe 2 ?
Ce ne sont pas les plus faciles à aller chercher mais on verra… Il y a le Circuit des Ardennes dans une dizaine de jours. Nous aurons plusieurs cartes. Il faudra compter sur nous. Pour un passage chez les pros, j’y crois. Avec Christophe Le Mével, mon agent, on va essayer de travailler dans ce sens. Mais on sait que ça ne va pas déprendre de moi. Personnellement, je m’applique et j’essaie de faire du mieux que je peux. Je ne me prends pas la tête avec ça.

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