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Gwen Leclainche : « Le plus beau jour de ma vie »

Crédit photo Aurélien Regnoult - DirectVelo

Crédit photo Aurélien Regnoult - DirectVelo

Enfin ! Gwen Leclainche l’attendait depuis des années. Le puncheur de Phillippe Wagner Cycling voulait gagner le plus tôt possible et lever les bras un maximum en 2023 pour signer un premier contrat pro. Ce samedi, l’ancien stagiaire de Go Sport-Roubaix Lille Métropole a ouvert son compteur chez les Élites en s’offrant le Grand Prix du Pays d’Aix (voir classement), première manche de la Coupe de France N1. Très ému, le Savoyard de 22 ans a exprimé sa satisfaction au micro de DirectVelo. 

DirectVelo : Quel est ton sentiment après cette première victoire chez les Élites ? 
Gwen Leclainche : C'est incroyable. C'est le plus beau jour de ma vie. J'ai travaillé dur pour ça. Ça fait quelques années que je tourne autour. J’ai fait beaucoup de podiums sur des grosses courses, mais je n'arrivais pas à gagner. C'est la première année où je ne fais que du vélo. Je n'avais qu'un seul objectif en tête en ce début de saison, c'était de lever les bras le plus tôt possible pour réapprendre à gagner. Je n'avais pas remporté de course depuis Espoirs 1. Ça me manquait vraiment. Je fais un podium aux Boucles du Haut-Var. C'était bien. Ça a fait plaisir à tout le monde dans l'équipe mais il me manquait un truc. Aujourd'hui (samedi), tout s'est passé comme prévu. Je n'ai eu aucun souci. J'étais plutôt bien. J'ai réussi à faire exactement ce que je voulais et ça marche. C'est incroyable. 

Au pied de la dernière montée de la Cride, Antoine Debons a tenté de sortir. Était-ce le plan ? 
Oui, on avait dit au briefing que s'il était bien il pouvait se faire plaisir dans les bosses. Il a réussi à sortir dans la dernière côte, il était fort. Par contre, je pense qu'il a manqué quelqu'un avec lui. Tout seul, c'est compliqué. Mais c'était bien parce que moi ça m'a permis de rester placé derrière et de laisser faire sans que personne ne me demande de rouler. 

De ton côté, tu avais été plutôt discret jusqu’alors…
L'année dernière, j'avais été beaucoup plus actif. J'avais tenté plein de fois et ça n'avait pas fonctionné. Tout s'était fait dans la dernière bosse. J'étais arrivé mal placé parce que j'étais vraiment trop usé et je m'étais fait foudroyer. Cette année, j'ai changé mes plans. Je me suis dit que j’allais tenter un pari, en jouant sur un sprint comme je l’ai travaillé cet hiver. Je ne voulais pas me disperser alors j'ai vraiment attendu. J'ai essayé de lisser mes efforts dans les bosses, dans les relances. J'ai fait confiance à mes coéquipiers, qui ont fait la course toute la journée. Je suis arrivé vraiment bien placé au pied de la dernière bosse. C'est monté vite au début puis ça s'est posé. Antoine (Debons) est sorti, du coup j'ai patienté. Après, ça a fait la descente à fond comme prévu. 

« J’AI PLEURÉ DIRECT APRÈS LA LIGNE »

Comment as-tu géré le dernier kilomètre ?
Je me suis retrouvé esseulé avec un mec qui venait d'attaquer et je l'ai suivi. On a fait les virages à fond et on a fait une cassure. J'ai hésité, soit je roulais avec lui et on faisait le sprint à deux soit je patientais et je faisais comme prévu. C'était un pari vraiment risqué, mais je me suis dit “fais comme prévu, fais ce que tu as travaillé et ça va marcher”. Au final, j'arrive 4e au dernier virage et je remonte les mecs un par un. J'ai quasiment lancé mon sprint après le virage. Je me suis abrité le maximum possible. Je sors au dernier moment et ça se passe comme prévu….

Quand tu passes la ligne, à quoi penses-tu ?
J'ai pleuré direct après la ligne. J'ai crié tout ce que j'ai pu. J'ai pensé à ma famille, à tout mon travail. Je me suis dit "putain ça paie enfin". Ça me rassure sur le fait que j'ai bien travaillé cet hiver. Finalement, ça marche. Plusieurs n'y croyaient pas, beaucoup m'ont reproché que je n'arrivais pas à gagner. Ça m'a peut-être coûté ma place à l'échelon supérieur l'année dernière. Aujourd'hui (samedi), je montre qu'il suffisait de me faire confiance. Maintenant, je peux courir plus librement. J'espère que ça va faire du bien à toute l'équipe. Monsieur Wagner, qui est là, est super content, tout le staff aussi. J'espère que ça va relever un poil les épaules de tout le monde en ce début de saison et que l'on va réussir à continuer sur cette lancée. Ça me tenait vraiment à cœur qu'on réussisse à lancer une dynamique dans le groupe. 

Quels sont tes prochains objectifs ?
Dans l'ensemble, mon objectif premier reste la Coupe de France. Il y aura en avril le Circuit des Ardennes que j'avais bien aimé l'an dernier. Ils avaient supprimé l'étape la plus dure. Au final, ça ne s'était pas trop décanté. C'est une course que j'aime bien. J'apprécie les Ardennes (il avait fini 3e de Liège-Bastogne-Liège Espoirs, NDLR).

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