Le Vendée U marche sur l’eau cette saison et Matteo Vercher a offert un nouveau grand bonheur au club de N1, ce mercredi, en l’emportant sur les terres vendéennes avec le maillot bleu-blanc-rouge sur le dos, à l’occasion de Jard-Les Herbiers (Élite Nationale), après avoir réglé au sprint un groupe de huit costauds, dans lequel figurait également son coéquipier Thomas Bonnet. L’athlète de 21 ans s’est même offert le luxe de devancer - dans ce sprint en petit comité - un coureur professionnel en la personne d’Emmanuel Morin (voir classement), dix jours après avoir déjà remporté les 3 Jours de Cherbourg, dernière manche de la Coupe de France N1.

“C’était dur. C’est parti vite dès le début et il y a eu un gros orage qui en a mis de partout. La course a aussi été neutralisée avec cet incident sur la voie ferrée (l’orage a fait dysfonctionner un passage à niveau, qui s’est refermé sans qu’un train ne soit sur le point de passer, NDLR). Dans Chantonnay, on avait prévu de faire un coup collectif et c’est ce que l’on a réussi à faire en mettant cinq coureurs devant sur sept, même si c’était loin de l’arrivée. On voulait essayer mais beaucoup d’équipes pouvaient encore s’organiser pour rentrer et c’est revenu”, raconte le futur coureur professionnel de TotalEnergies pour DirectVelo.

Puis, dans le final, un groupe d’une petite dizaine de coureurs est ressorti, pour ne plus jamais être revu. “Nous n’étions plus que deux de l’équipe devant avec Thomas (Bonnet). Ce n’était pas gagné d’avance, c’était tendu dans un sprint face à Emmanuel Morin et aux deux coureurs de Fybolia. Je me devais de gagner, c’était très important pour l’équipe et pour les sponsors. Mais je me surprends encore à lever les bras aujourd’hui (mercredi)”.

TOUJOURS EN MANQUE DE CONFIANCE MALGRÉ SES PERFORMANCES

Pour l’emporter de la sorte, Matteo Vercher a tenté de se faire oublier le plus possible dans les derniers kilomètres, “en laissant surtout faire Thomas (Bonnet)”. Puis il s’est focalisé sur la roue arrière d’Emmanuel Morin. “Je savais que c’était lui qu’il fallait cibler. J’ai réussi à prendre sa roue dans le dernier kilomètre et je ne l’ai plus jamais lâchée. Je l’ai laissé lancer le sprint et j’ai attendu vraiment le dernier moment pour le dépasser car je n’étais pas sûr de mes cannes à 100%. Mais au final, j’ai pu le déborder. Je me suis surpris”, insiste celui qui manque toujours de confiance en lui, comme il l’explique régulièrement ces derniers mois. “C’est dans ma nature, ça se ressent sur le vélo, même si on me dit d’avoir confiance en moi et que je suis fort. C’est un défaut, je le sais, et j’essaie de travailler là-dessus”.

Le voilà pourtant qui enchaîne, après son succès final à Cherbourg. “Sur la Coupe de France, avec le meilleur niveau français, ça a été vraiment une surprise. C’était top ! Aujourd’hui (mercredi), il y avait encore un gros niveau. J’espérais gagner une fois avec le maillot, ne serait-ce que sur une Toutes Catégories. Et je me retrouve à gagner avec le maillot en Coupe de France puis encore en Élite, c’est génial”. Alors qu’il s’est imposé avec trois vélos d’avance sur son premier poursuivant, Matteo Vercher insiste sur le fait qu’il n’est “pas un sprinteur, loin de là”. Il nuance ensuite : “mais sur un groupe, je me dis que j’ai ma chance. Emmanuel Morin fait de beaux sprints chez les pros alors le battre, c’est une référence. C’est encourageant pour la suite mais je dois encore beaucoup progresser”.

La suite, justement, va désormais passer par le Grand Prix d’Isbergues puis les épreuves italiennes, avec TotalEnergies, où il est actuellement stagiaire. “Je travaillerai pour l’équipe. Je n’ai rien à jouer, je veux juste m’intégrer au groupe pour l’année prochaine”. Il aura ensuite rendez-vous avec Paris-Tours Espoirs, sous les couleurs du Vendée U. “Le programme sera encore chargé mais maintenant, ce n’est que du bonus”. Et nul doute que le Champion de France Amateurs ne demande qu’à être, une fois encore, le premier surpris de ses futures propres performances.