Emanuel Chaillan est un dur au mal. Dimanche, le Grenoblois a pris le départ de la troisième et dernière étape des 4 Jours des As-en-Provence (Élite Nationale) avec le maillot blanc de meilleur jeune sur le dos. Mais aussi et surtout, avec le visage très gonflé sur le côté droit et un œil pratiquement fermé. “Une guêpe s’est coincée dans mes lunettes pendant l’échappée d’hier (samedi) et forcément, elle a piqué. C’était en milieu d’étape. Hier encore, ça allait, ce n’était qu’en-dessous de l'œil. Mais ça a gonflé pendant la nuit”, racontait l’athlète de 21 ans au départ de la dernière étape, sur la place Morgan, au cœur même de Salon-de-Provence. “J’arrive encore à voir un petit peu. Je ferai attention, je serai plus prudent que d’habitude mais ça ne m’inquiète pas plus que ça”, souriait-il à quelques minutes du départ.

Un peu plus de trois heures plus tard, il est finalement parvenu à conserver une jolie 6e place au classement général final, signant ainsi son plus beau résultat de la saison, avec sa 5e place d’étape la veille, à La Barben. “Les jambes tournent bien, ça va donc aussi dans la tête en ce moment. Ça se débloque et ça fait plaisir après qu’il y ait eu pas mal de bas et de problèmes, plus tôt dans la saison. C’est mon meilleur résultat de la saison, clairement”. Il faut dire qu’Emanuel Chaillan revient en effet de loin. Après avoir passé pas moins de douze ans au GMC 38, il avait fait le choix de découvrir une N1 cette année en s’engageant avec l’EC Saint-Étienne Loire. Ambitieux et avide de découverte, il a finalement été écarté des courses pendant trois mois à la suite d’une lourde chute. “Je me suis fracturé des vertèbres et j’ai été touché au niveau des cervicales lors d’une chute à l’entraînement, peu de temps après Annemasse-Bellegarde. Je ne pouvais pas bouger pendant un mois. Je suis reparti sur du home-trainer et j’ai attendu juillet pour retrouver la compétition”.

Depuis, il a donc retrouvé la compétition et même les avant-postes. “Ça ne me surprend pas trop car les As, c’est une course que j’affectionne. Chaque année, j’y suis bien. Ça a été compliqué, pas mal de fois je me suis demandé où j’allais, si ça valait le coup… Mais là ça revient et ça fait plaisir après pas mal d’années de galères”, conclut celui qui vient de valider son DUT en gestion des entreprises et qui compte ne faire que du cyclisme en 2023, pour se tester. Toujours à l’ECSEL.