Noa Isidore : « Je voulais faire des gros efforts »

Crédit photo Patrick Dorckel - DirectVelo

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Il restait alors 40 kilomètres environ, avant de rallier l’arrivée de l’étape en ligne de la Classic Jean-Patrick Dubuisson. Une échappée venait d’être reprise, et c’est à cet instant que Noa Isidore a surgi. Personne n’a pu prendre sa roue, et seul au monde, celui qui portait les couleurs du comité Grand Est n’a jamais revu le moindre coureur sur son porte-bagages (voir classement). "Ça me fait vraiment plaisir, c'était un point de passage avant les Championnats du Monde avec l'équipe de France. Il fallait que je gagne pour la confiance avant l'événement. Je voulais faire des gros efforts pour bien me préparer". Sur ce plan, la mission est plus que réussie.

Tactiquement aussi, l’habituel coureur de l’UV Aube a bien joué. "C'était la course parfaite, les leaders se sont découverts assez tôt. Je me suis fait oublier. Pour une fois j'ai fait une course où j'ai calculé chaque coup de pédale. Je savais que quand j'allais en mettre une... il fallait que ce soit vraiment costaud pour que personne ne me suive. Je suis parti assez tôt, mais je me suis dit qu'au vu de mon niveau j'étais capable de le faire. Je dois prouver à tout le monde que je suis capable". Pointé à 29 secondes au général, et avec 1’30’’ à l’entame des derniers hectomètres, il s’est offert le coup double. "Je savais que si je passais la dernière bosse en montant bien, avec 40 secondes en haut ça allait le faire".

« JE MONTRE AUX ADVERSAIRES MA FORME »

Et pourtant, Noa Isidore s’est fait peur. Après ce long baroud, les dernières minutes de course lui ont paru très longues. "J'en avais encore, en haut ils allaient se regarder et ils étaient cuits, comme moi. Je donnais tout ce que j'avais, mais dans les 2-3 derniers kilomètres j'ai coincé. Je gagne le général pour pas grand chose mais après 40 bornes tout seul, c'est déjà pas mal", plaisante-t-il. Peut-être ce numéro aura-t-il fini de convaincre Julien Thollet et les Bleus de jouer sa carte au Mondial australien. "Je pense que je montre aux adversaires ma forme et aux coéquipiers qu'ils pourront avoir confiance en moi. J'ai fait 8e au Championnat d'Europe, là j'y vais clairement pour aller chercher le titre. On verra la stratégie, si on me demande de travailler je le ferai, je sais aussi faire l'équipier. Le but est de ramener le maillot avec la France".

Si certains des coureurs pressentis pour le Championnat du Monde ont fait l’impasse sur cette manche de Coupe de France Juniors, Noa Isidore n’a lui pas raté l’événement. Mais un peu par défaut, il l’admet. "Je sais que tous les autres copains faisaient des Elites ce week-end pour prendre de la caisse. Je n'en avais pas vers chez moi, sinon j'en aurais sans doute fait une. Mon entraineur me l'avait demandé. Mais la Coupe de France c'est très bien aussi, il y a un très bon niveau en France". Finalement, celui qui s’est imposé sur une étape du Valromey cette année aura l’avantage d’aborder le Championnat du Monde pleinement rassuré. "Normalement, vu le niveau que j'ai, j’étais capable de gagner ici. Et en plus j'y ai mis la manière". Noa Isidore n’a plus qu’à le refaire dans dix jours.


Crédit vidéo : Cédric Congourdeau - DirectVelo

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