Lucas Bourgoyne tient sa première victoire en Élite. Lauréat d’une épreuve Toutes Catégories, le GP de la Pentecôte à Moncontour, l’Américain de 21 ans s’est imposé ce vendredi au sprint lors de la première étape des 3 Jours de Cherbourg (voir classement). Le sociétaire de WB-Fybolia Morbihan revient pour DirectVelo sur son succès sur cette ultime manche de la Coupe de France N1 ainsi que sur sa folle poursuite après la grosse chute collective.

DirectVelo : Quel est ton sentiment après avoir levé les bras sur la première étape des 3 Jours de Cherbourg ?
DirectVelo : C’est incroyable ! J’ai attendu si longtemps pour obtenir une victoire en Élite Nationale. Finalement, c’est une Coupe de France, je la prends. Il n’y a pas eu beaucoup de sprints cette saison. C’est bien d’en remporter un sur une si grosse étape. J’ai souvent sprinté pour des 4e, 5e ou 6e places. Il y avait toujours une échappée à l’avant. Je suis super content. Je ne remercierai jamais assez mon équipe, c’est grâce à eux. Ils m’ont beaucoup aidé pour me ramener dans le peloton et me mettre en bonne position dans le final afin que je sois en mesure de gagner dans les 200 derniers mètres.

Tu es passé par beaucoup d’émotions puisque tu as été pris dans la chute collective avec une spectatrice…
Une femme marchait sur la route. J’étais à l’avant et on ne pouvait pas l’éviter. Je me trouvais en 15e position. En une seconde, j’étais prêt à prendre le virage et la seconde suivante, il y avait la femme devant moi allongée sur la route. L’an passé, j’ai eu une saison compliquée parce que je me suis cassé le poignet. Avec cette chute, la douleur est réapparue et j’avais très mal pendant 20 bornes. Peut-être que ça m’a donné quelque chose en plus pour gagner car à la fin, ça allait.

« ÇA A BIEN TOURNÉ AU DERNIER MOMENT »

Tu as mis beaucoup de temps à rentrer dans le peloton !
J’ai chassé de groupe en groupe pour finalement revenir dans le peloton à 20 kilomètres de l’arrivée. Je me suis dit que j’allais aider Jocelyn (Baguelin) ou Maxime (Jolly) pour le sprint. Je ne pensais pas que j’allais avoir les jambes. À 10 bornes, je me suis dit « peut-être ». À 5 kilomètres, je me suis retrouvé en bonne position et je pouvais tenir les roues. Et à la flamme rouge, mes jambes étaient très bonnes, donc j’y suis allé. Ça a bien tourné au dernier moment. Après la chute, je n’ai pas repris le vélo à transmission électronique. J’avais la monture de rechange. L’installation était mécanique et la position était différente. Je n’espérais rien. Comme je n’avais pas un vélo aérodynamique, je n’ai pas démarré tôt mon sprint comme d’habitude afin de le faire proprement. J’ai attendu le petit coup de cul à 150-180 mètres du terme. Comme je suis assez léger, je peux avoir un meilleur jump que n’importe qui et personne ne peut revenir. J’ai été patient, ça a marché. Peut-être que je peux apprendre de ce jour.

Comment se passe ta première saison en France ?
Ça se passe bien. Je n’ai pas beaucoup de victoires car le style de course ne me convient pas exactement. Je ne suis pas habitué aux courses en Europe, je n'y avais pas été depuis l'âge de 16 ans (lire ici). J’en suis à 60 jours de compétitions cette année. Je deviens un meilleur coureur et j’apprends beaucoup. C’est important pour ma progression. Mon niveau et mes capacités augmentent. C’est une accumulation de choses. J’ai tout le temps sprinté que ce soit pour la 1ère ou la 10e place. Je voulais pratiquer pour gagner un jour un gros sprint massif. Finalement, ce jour est arrivé.

Qu’espères-tu pour la suite de ces 3 Jours de Cherbourg ?
Je prends jour après jour. Demain, c’est un peu plus dur dans le final. Je serai à mes limites. Je serai content si j’y arrive, sinon il me restera le dernier jour avec une arrivée qui devrait mieux me convenir.