Dans le vélodrome semi-couvert de Tel Aviv, les poursuiteuses françaises sont devenues Championnes du Monde Juniors de poursuite par équipes ce mercredi, un an après la médaille d'argent conquise au Caire. Mieux, Lara Lallemant, Clémence Chéreau, Heïdi Gaugain et Aurore Pernollet ont battu en finale le record de France de 5 secondes. Leurs 4'25"480 effacent les 4'30"749 établies il y a cinq ans jour pour jour par Valentine Fortin, Clara Copponi, Marie Le Net et Laura Da Cruz sur la piste couverte de Montichiari. Léonard Cosnier, leur entraîneur au Pôle de Bourges a suivi à distance leur performance et livre sa satisfaction à DirectVelo.

DirectVelo : Comme l'an dernier, il y avait une équipe de poursuite féminine mais pas masculine au Championnat du Monde, pourquoi ?
Léonard Cosnier : Nous avons fait le choix de mettre l'accent sur les filles car nous savions qu'il y avait le potentiel. Les Championnats du Monde sont lointains, ça coûte cher et il faut faire des choix. On espère que l'an prochain, nous pourrons intégrer des garçons au Championnat du Monde. Nous avons une relève de qualité et elles ont commencé à le montrer hier (mercredi).

« LE TEMPS EST CANON »

Quelle valeur donnes-tu à leur temps en finale (4'25") ?
En plus du titre qui est exceptionnel, le temps est canon. Elles battent le record de France établi à Montichiari sur une piste rapide. À Tel Aviv, le vélodrome est semi-couvert comme à Cali. Au premier tour, elles rejoignent les Danoises alors que les Italiennes battent leur temps des qualifications. Ça aurait pu instaurer du doute chez elles mais elles sont restées sereines.

Comment as-tu établi ta sélection ?
Le stage de sélection s'est déroulé fin juillet, début août. Comme nous étions partis sur la priorité mise sur les filles, la plupart d'entre elles sont déjà avec nous au Pôle de Bourges. Nous avons ajouté Elyne Roussel qui avait fait de bonnes performances au Championnat de France Cadettes l'an dernier. Heïdi Gaugain est une athlète handisport mais qui court avec les valides sur le vélodrome de Bourges et qui avait participé au Grand Prix d'Anadia (lire ici). On se tient informé des perfs des coureurs.

Ont-elles eu le temps de travailler ensemble la poursuite ?
Lara Lallemant, Clémence Chéreau et Aurore Pernollet roulent ensemble depuis deux ans au Pole. Dans cette équipe, Heïdi a participé à deux stages avec l'équipe. Elle a progressé, elle est épatante dans son adaptation technique, elle montre sa valeur.

L'EXEMPLE DE JADE LABASTUGUE

Quels étaient les objectifs avant le Championnat du Monde ?
Au Championnat d'Europe, nous avions emmené certaines Juniors au Championnat d'Europe à Anadia en mettant l'accent sur les courses en peloton. Au Championnat du Monde, l'accent était mis sur la poursuite par équipes. Le Championnat est donc réussi. Il reste des courses en peloton, comme l'Omnium avec Aurore Pernollet et l'Américaine. On reste attentif sur les épreuves olympiques pour qu'elles arrivent au niveau chez les Elites.

Cette saison, Jade Labastugue qui était Junior l'an dernier, a déjà été sélectionnée pour le Championnat d'Europe Elites à Munich...
J'espère qu'elles suivront l'exemple de Jade. Elle a énormément progressé et bientôt elle pourra être performante en tournoi de poursuite par équipes. Chez les garçons, nous avons aussi un suivi régulier des Juniors. Pour les jeunes filles, nous pouvons nous appuyer avec Yann Le Boudec sur le Pôle de Bourges pour les aider à être performantes au niveau international. Ce titre mondial, c'est une grosse satisfaction.