Equateur : le sourire malgré les ennuis

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Pas sûr que la sélection équatorienne s’attendait à une première étape si difficile sur les routes du Tour de l’Avenir. Bien sûr, la 27e et dernière place de la veille, sur le prélude, pouvait servir de petit indice, mais le chrono par équipes n’est pas franchement la spécialité des Latinos-Américains. En revanche, cette première étape tracée autour de la Roche-sur-Yon ne restera pas dans les meilleurs souvenirs du collectif. Après une première heure et demi de course relativement tranquille et sans embûche, le directeur sportif de la sélection, Diego Arteaga, est appelé au peloton pour du ravitaillement. À quelques centaines de mètres de la… zone de ravitaillement où sont présents les soigneurs avec des musettes. La sélection équatorienne se retrouve ainsi à ravitailler l’un de ses éléments de nombreux bidons, en pleine zone de ravito. “Il n’a pas dû faire attention, c’est l’expérience qui va rentrer mais je crois qu’on va en faire rire certains”, préfère-t-on s’amuser dans la voiture. Rien de grave, en effet. Alors les rires restent nombreux dans la voiture.

DEUX COUREURS HORS-DÉLAIS

Cette expérience sur le Tour de l’Avenir est d’abord une fête pour le collectif, y compris pour le staff, tout heureux de sa présence sur cette épreuve prestigieuse. Et pas moins ambitieux malgré une première partie d’épreuve qu’ils savaient piégeuse. “Ce sont des étapes un peu particulières pour nous mais nous allons tenter de surmonter les difficultés. Il va falloir tenir le rythme sur le plat et éviter les chutes, dont nous avions été victimes plusieurs fois l’année dernière. Puis on sera dans notre élément en montagne, avec notamment une étape en haute altitude où nos grimpeurs devraient se sentir à l’aise”, résumait le directeur sportif, Diego Arteaga, pour DirectVelo, avant la première journée. “Nixon (Rosero) et Harold Martin Lopez ont l’expérience du haut niveau, on espère faire un bon général, c’est possible”. Ce dernier évolue au sein de la réserve de l’équipe Astana et a signé pour la WorldTeam ces deux prochaines saisons.

Mais tout ne s’est donc pas déroulé comme espéré sur la première étape en ligne. Quelques minutes après cette anecdote de ravitaillement, l’atmosphère change dans la voiture : le DS aperçoit deux de ses hommes au loin, dans la file des voitures. Il s’agit d’Erik Daniel Caiza et d’Anderson Mauricio Irua. “Mais que se passe-t-il ?”, lâche le DS, une fois arrivé à la hauteur de ses protégés. “J’ai mal aux jambes, ça ne tourne pas bien”, lui répond l’un des deux athlètes. Dans la voiture, Anderson - qui conduit le véhicule - est incrédule, lui aussi. Comme Moises, le mécano à l’arrière. L’Equateur vient de perdre deux éléments et ne les reverra jamais. Alors que la dernière heure de course va se disputer à une allure folle, les deux coureurs - seuls dans la nature - ne termineront pas dans les délais. Pendant un temps, on espère pourtant, au sein de la sélection, que les deux lâchés puissent profiter des différentes chutes qui émaillent le peloton pour prendre les roues et revenir. Mais il n’en sera rien. Les deux jeunes hommes sont trop loin, et trop limités.

DES AMBITIONS AU GÉNÉRAL

Alors que la voiture 27 est toujours en compagnie de ces hommes retardés, une nouvelle chute est annoncée à l’arrière du peloton. « Equateur, Equateur ! », annonce RadioTour. Le cauchemar ! La voiture est alors à quelques centaines de mètres de l’arrière du peloton. Une fois enfin arrivés sur place, on découvre Lenin Montenegro au sol. Le Champion d'Équateur Espoirs sur route est touché sur le flanc droit, notamment au niveau d’un coude bien ensanglanté. C’est la panique au sein du collectif, qui se retrouve avec un troisième homme dans la pampa. Fort heureusement, Lenin Montenegro va parvenir à limiter la casse, tant bien que mal, en finissant par retomber sur un autre Sud-Américain, le Colombien German Dario Gomez, victime d’une double crevaison et qui s’est lui aussi retrouvé loin de la queue du peloton. Mais qui avait, fort heureusement, de l’énergie à revendre.

Le leader de l’équipe, Harold Martin Lopez, va lui aussi se faire peur en toute fin de course, en partant au sol dans l’un des virages tortueux du final. Plus de peur que de mal puisqu’il est finalement classé dans le même temps que les favoris du classement général présents dans le peloton principal. Le garçon reste donc ambitieux. “Après le Tour d’Italie Espoirs, il est rentré au pays et s’est bien entraîné pour ce Tour de l’Avenir”, précise Diego Arteaga. Trois des six éléments de l’équipe, qui évoluent au niveau amateur en Amérique du Sud, ont passé une grande partie de la saison de l’autre côté de l’Atlantique. “On avait deux fronts, on n’a pas pu vraiment faire travailler les six ensemble. Certains ont couru en Argentine, au Tour du Guatemala et aux Jeux Panaméricains notamment. Les autres se sont préparés en Europe”. Mais quelle drôle d’entame pour la sélection équatorienne, qui ne va repartir qu’avec quatre éléments ce mardi, pour la deuxième étape tracée entre Benet (Vendée) et Civray (Vienne). En espérant, pour les survivants de cette première journée, plus de réussite que lors de cette entame quasi catastrophique. La montagne est encore loin.

 

Mots-clés

En savoir plus