FDJ-Suez : Cette fois-ci, c’est à Cecilie Uttrup Ludwig de jouer

Crédit photo Thomas Maheux / FDJ-Suez-Futuroscope

Crédit photo Thomas Maheux / FDJ-Suez-Futuroscope

Sur le papier, l’équipe FDJ-Suez-Futuroscope a l’un des effectifs les plus solides du Tour de France. De quoi nourrir de grandes ambitions. “On est content de l’équipe que l’on emmène à Paris. On avait l’embarras du choix au moment de faire la compo. On a un effectif qui marche bien depuis le début de saison et dans ces conditions, on est évidemment en mesure d’espérer un bon résultat”, se réjouit auprès de DirectVelo Nicolas Maire, l’un des directeurs sportifs de la WorldTeam.

EVITA MUZIC POUR CRÉER LE SURNOMBRE

Lors du Tour d’Italie, l’équipe de Stephen Delcourt a atteint son objectif principal en plaçant Marta Cavalli - leader du Challenge Lazer-DirectVelo (voir classement) - sur le podium final. Désormais, l’Italienne devrait se muer en N°2 derrière Cecilie Ludwig. La Danoise est ainsi la leader annoncée de l’équipe pour le Tour de France. “L’objectif sera le même qu’au Giro, à savoir viser le podium voire essayer de jouer la gagne, sur les étapes comme pour le général. Si on peut porter le maillot jaune, on ne va pas se priver non plus. Cecilie a fait un bon stage de préparation avant le Giro, ce qui lui a permis de monter en puissance. Elle devrait être capable de rivaliser avec les meilleures et de jouer la gagne. Cecilie a travaillé spécifiquement pour le Tour. Marta sera à ses côtés pour l’aider. Mais la concurrence est rude avec Annemiek van Vleuten ou le collectif de la SD Worx. De toute façon, ce sont les jambes qui vont parler dans les Vosges, surtout dans la Planche des Belles Filles”, analyse Nicolas Maire.

La FDJ-Suez-Futuroscope débarque donc sur le Tour avec une hiérarchie clairement établie. Pour autant, Marta Cavalli, qui réalise une formidable saison 2022, restera un joker de luxe en cas de problème avec la Scandinave. Nicolas Maire prévient : “on n’est jamais à l’abri de quoi que ce soit : la Covid, une mauvaise chute, une étape piégeuse où l’on perd toute ambition au général… C’est bien d’avoir plusieurs cartes, au cas où”. D’autant qu’outre Cecilie Ludwig et Marta Cavalli, le groupe pourra même compter sur une troisième excellente grimpeuse en la personne d’Evita Muzic. “Les leaders peuvent tout simplement être marquées et Evita pourrait aussi en profiter un jour. Il faudra être malin. Quand tu as plusieurs cartes à jouer, tu peux mettre la pression à tes adversaires. Il y aura moyen de jouer, c’est sûr. On a une force collective importante. À nous de savoir l’utiliser et jouer au mieux avec cet atout”, analyse pour sa part Flavien Soenen, entraîneur au sein de l’équipe. “Evita sera une équipière de luxe, au moins dans un premier temps. Mais suivant les circonstances et les opportunités, elle pourrait jouer un rôle très important sur les dernières étapes, en montagne, dans une région qu’elle affectionne”, sourit Nicolas Maire, rappelant que l’ancienne Championne de France Élites évoluera à domicile lors du dernier week-end. Il ajoute : “en fonction du scénario de la course, elle pourrait mettre la pression sur nos adversaires. Elle arrive vraiment en forme, elle a fait du bon boulot pour Marta sur le Giro et on aura une belle triplette en montagne. On va attendre beaucoup d’Evita, elle peut nous permettre de nous retrouver en surnombre dans les moments clefs”.

CLARA COPPONI ABSENTE, TOUT POUR LE CLASSEMENT GÉNÉRAL

La FDJ-Suez-Futuroscope peut être extrêmement ambitieuse sur le Tour. Mais la concurrence sera rude et l’air de rien, la pression monte jour après jour avant le grand départ. “Il y a forcément un peu plus de pression que d’habitude mais d’un autre côté, on a déjà réussi notre saison et ça nous libère d’un poids. La réussite de notre saison ne dépend pas du Tour, c’est ce qu’il faut se dire et ça ne marchera que mieux”, appuie Flavien Soenen. Surtout, l’équipe n’aura qu’un objectif précis en tête : le classement général. C’est d’ailleurs dans cette optique que la Provençale Clara Copponi, particulièrement régulière depuis le début de saison et présente sur le Tour d’Italie, n’a pas été alignée. “Je ne suis pas sûr qu’on l’aurait mise dans les meilleures conditions, pour un premier Tour, sans poisson-pilote etc. Elle a découvert le Giro et ça lui a déjà permis de grandir. Elle aura le temps de revenir sur le Tour mais cette année, on ne voulait pas se disperser”, synthétise Nicolas Maire en expliquant sa sélection (voir ici la liste des six filles qui seront au départ du Tour de France).

Avant des étapes décisives en fin de Tour de France en Alsace et en Bourgogne-Franche-Comté, Cecilie Ludwig et ses coéquipières devront d’abord traverser sans embûches les étapes franciliennes et champardennaises. “Il ne faudra pas sous-estimer la moindre étape. Les deux premières seront sans doute très nerveuses, imagine Nicolas Maire. L’objectif sera évidemment que nos leaders arrivent à bon port avant les moments décisifs. L’étape d’Epernay n’est pas à sous-estimer, et je ne parle même pas de celle des gravels, le lendemain. On a vu que certains coureurs ont perdu le Tour chez les hommes lors de l’étape des pavés. Ce sera sûrement la même chose mercredi pour les femmes”. Cecilie Ludwig et ses cinq anges gardiens sont prévenues.


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