À quoi donc peut bien tenir un succès en Élite ! Vingt-et-un centièmes de seconde, ce samedi midi. C’est en effet l’écart qui sépare Tao Quemere de son premier dauphin, le Canadien Edward Ouellet, à l’occasion de la deuxième étape du Tour du Pays Roannais, un contre-la-montre individuel de 12,1 kilomètres tracé autour de la Pacaudière (voir classement). “C’est la première fois que je gagne un chrono ! Ce n’était pas un chrono avec les vélos de spécialistes mais je suis quand même content. Le chrono était l’un de mes points faibles alors c’est cool de pouvoir faire ça”, se réjouit le lauréat auprès de DirectVelo, juste après que les derniers coureurs en ont fini avec cet effort en solitaire. “Le fait d’avoir le chrono traditionnel permettait de mettre tout le monde sur un pied d’égalité. Je pense que ça m’a avantagé. D’un autre côté, je pense que le cyclisme français a besoin de travailler cette discipline du chrono, donc c’est quand même dommage de ne pas pouvoir utiliser les machines dédiées, sur un beau parcours taillé pour les purs spécialistes. C’est le choix des organisateurs. Ça m'a convenu”.

« C’EST TOUJOURS ÇA DE PRIS »

Lors de cet effort d’un quart d’heure, le sociétaire du VC Villefranche Beaujolais explique être “parti prudemment” et avoir “flanché sur la fin” tout en ayant tout de même “réalisé un effort linéaire”. Il confirme ainsi “les bonnes sensations” déjà ressenties lors de la première journée de course, vendredi.

Désormais, il va devoir défendre le maillot de leader, lui qui a profité de ce chrono pour faire coup double. “Prendre le lead tout de suite, ce n’est sans doute pas l’idéal. Mais d’un autre côté, je me dis que c’est toujours ça de pris et c’est l’occasion d’avoir déjà un coup d’avance sur les favoris du général comme (Florent) Castellarnau, Sten (Van Gucht), (Thomas) Devaux ou (Rémi) Capron”.

« J'ESPÈRE QUE JE SAURAI BIEN M’Y PRENDRE »

Après avoir déjà pris l’habitude de défendre un maillot de leader, il se sent plus armé que par le passé pour tenter de conserver son bien jusqu’au bout de l’épreuve. “Forcément, je vais me faire attaquer. Quand on a le maillot jaune, on est une cible. J’espère que j’aurai appris de mes erreurs et que je saurai être fort et être bien entouré. Sur le Chablais, je n’étais pas prêt à me faire attaquer comme ça. Sur le Beaujolais, j’étais déjà mieux préparé et je savais comment répondre. Cette fois, j’espère que je saurai bien m’y prendre aussi. Je ne sais pas à quoi m’attendre, c’est difficile à dire. Il faudra voir. Au Beaujolais, on avait une équipe très forte sur le papier. Ça me semblait normal qu’on l’emporte. C’était génial que ce soit pour moi mais ça aurait pu être pour un coéquipier aussi. Si on peut le refaire au Tour du Pays Roannais, ce serait génial”.

Les voyants semblent en tout cas au vert pour celui qui dit se sentir “de mieux en mieux” en ce début d’été. “C’est une période que j’aime bien. Je vais bientôt avoir 8000 km dans les jambes. J’ai du fond, j’ai bien enchaîné”. Ses adversaires sont prévenus.