Ylber Sefa, maître-nageur et maître à courir

Crédit photo Marie-Claire Vdh

Crédit photo Marie-Claire Vdh

Après quatre Top 10 et beaucoup de tentatives infructueuses, le tempérament offensif d'Ylber Sefa a été récompensé. Dimanche dernier, l'Albanais s'est imposé lors du Grand Prix du Vélodrome de Rochefort, comptant pour la Coupe de Belgique Elites sans Contrat et Espoirs (voir classement). Pourtant, au réveil, ce n'était pas la grande forme. "Je ne me sentais pas bien. Je n'avais pas bien dormi. J'avais mal au dos. J'ai même hésité à prendre le départ. Finalement, je me suis élancé en me disant que c'était pour ma condition en vue du Tour d'Albanie. Ma motivation était à 30%. En arrivant sur place, l'équipe a réussi à me transmettre des ondes positives", explique-t-il au micro de DirectVelo.

Et de surcroît, la forme est revenue. "Je suis resté dans les premières places du peloton. Il y avait beaucoup d'ascensions. C'est facile de lâcher quand vous êtes à l'arrière. Les attaques ont été nombreuses, mais le peloton a tout contré." Jusqu'à l'entame du dernier tour. "C'est là que j'ai porté mon estocade. J'ai eu le soutien de trois autres coureurs. Il restait encore trois côtes à avaler. J'ai gardé des forces. À ce moment-là, nous avions 30 secondes sur le peloton. Dans la deuxième bosse, on s'est retrouvé à trois. J'étais dans le dur aussi. J'étais à la limite de la crampe. Je me suis accroché."

MAITRE-NAGEUR POUR GAGNER SA VIE

Ensuite, le sociétaire de Vetrapo-B-Close a gagné à l'expérience. "Pour la dernière côte, j'étais derrière mes deux compagnons d'échappée. J'ai vu qu'ils n'étaient pas bien. J'ai attaqué à 500 mètres du sommet. J'ai fini les cinq derniers kilomètres alternant plat et descente à mon rythme et j'ai su garder une avance suffisante." Un succès qui arrive donc à deux semaines de son Tour national. "Je vais encore rouler deux kermesses. Ensuite, je serai souvent en équipe nationale. J'aurai le Tour d'Albanie, le Tour du Kosovo, les Jeux Européens, les Jeux Méditerranéens, le Championnat des Balkans, d'Europe et du Monde."

Un programme chargé mais sans pression. "L'an dernier, chez Tarteletto-Isorex, j'étais beaucoup trop stressé. J'ai même songé à arrêter le cyclisme. Après réflexion, j'ai décidé de continuer chez Vetrapo-B-Close où je me sens à l'aise. L'ambiance est excellente. Je n'ai jamais connu ça. Aucune jalousie, mais de l'entraide en permanence. Je m'éclate avec eux et je n'ai pas envie de changer d'air." Du coup, retourner en Continental n'est pas une obligation. "Si je trouve une équipe respectueuse et chaleureuse, pourquoi pas. Je travaille comme maitre-nageur à Audenarde pour gagner ma croûte. Je roule pour le plaisir. Je veux toujours montrer que je suis fort. C'est pourquoi j'accorde encore de l'importance au Championnat national. Si je peux continuer ainsi pendant des années, je suis preneur."

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